Marion Maréchal opposée «à tout nouvel élargissement de l’UE» avec l’Ukraine: «Ce serait le tombeau de l’agriculture française»

Par Emmanuelle Bourdy
17 décembre 2023 21:30 Mis à jour: 17 décembre 2023 21:43

Invitée sur le plateau de LCI ce vendredi 15 décembre, la vice-présidente de Reconquête, Marion Maréchal, s’est avant tout exprimée sur le projet de loi immigration, mais également sur le nouvel élargissement de l’Union européenne (UE) concernant l’Ukraine.

Alors que « les dirigeants européens se sont mis d’accord pour ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie » au sein de l’UE – ainsi que l’a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, le 14 décembre en marge d’une conférence de presse à Bruxelles – Marion Maréchal a déclaré le lendemain sur LCI qu’elle s’opposait à tout nouvel élargissement de l’Union européenne (UE).

« L’Ukraine a la spécificité d’être un géant agricole »

Le journaliste Adrien Gindre a d’abord mentionné que l’UE avait validé l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine mais que dans le même temps, l’aide à ce pays était bloquée. « Je m’oppose à toute nouvelle forme d’élargissement », a déclaré Marion Maréchal, ajoutant : « Je pense que l’Union européenne à 27 est déjà confrontée à de très grandes difficultés politiques, de très grandes difficultés économiques. »

Étant donné que l’Ukraine « a la spécificité d’être un géant agricole », alors son intégration au sein de l’Union européenne « serait le tombeau de l’agriculture française », selon la vice-présidente de Reconquête, estimant par ailleurs que « toute nouvelle forme d’élargissement », que ce soit l’Ukraine ou un autre pays, « serait une erreur ».

Marion Maréchal a rappelé que « l’Ukraine, avant la guerre, c’est 106 tonnes de blé produits par an », alors que la France, « c’est 32 tonnes », et « il y a deux fois plus de surfaces agricoles en Ukraine qu’en France ».

Défendre « l’autonomie stratégique et agricole française »

Pour autant, Marion Maréchal ne considère pas l’Ukraine comme un « adversaire » mais elle assure vouloir « défendre les intérêts français, et en l’occurrence l’autonomie stratégique et agricole française ». « Si nous aboutissions à cette intégration à budget constant », cela serait une perte « considérable » pour les agriculteurs français, soit environ « 20 % du budget de la PAC qui leur est aujourd’hui dévolu », a-t-elle signalé.

Les agriculteurs sont en colère et depuis plusieurs semaines, par le biais de diverses actions, ils dénoncent les pressions énormes auxquelles ils doivent faire face, entre des déclarations politiques en décalage avec les décisions réellement prises, des réglementations successives, françaises et européennes, une fiscalité écologique en hausse constante, sans oublier les importations de plus en massives. Un point que Marion Maréchal a relevé.

Assaillis « d’importations agricoles au détriment de notre propre production »

« Notre agriculture s’effondre, des exploitations ferment. Nous sommes assaillis aujourd’hui d’importations agricoles au détriment de notre propre production », a-t-elle signifié au micro de LCI, déplorant qu’une Union européenne à 30 soit le souhait d’Emmanuel Macron et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, alors même que l’on observe de « grandes difficultés à faire en sorte que ce continent reste un continent de puissance ».

En outre, concernant les 50 milliards d’aide que l’Union européenne souhaite verser à l’Ukraine et qui sont actuellement bloqués, la vice-présidente de Reconquête est tout à fait d’accord qu’il y ait « une aide pour la reconstruction de l’Ukraine », afin qu’elle puisse trouver les moyens « de se redresser le plus vite possible sur le plan des infrastructures, sur le plan humain, sur le plan humanitaire ».

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