Mark Carney se rend en Égypte pour le sommet de la paix sur Gaza de Donald Trump

Le Premier ministre canadien Mark Carney et son épouse, Diana Fox, sont arrivés à l’aéroport international Felipe Angeles à Zumpango, dans l’État de Mexico, au Mexique, le 18 septembre 2025.
Photo: RODRIGO OROPEZA/AFP via Getty Images
Le Premier ministre Mark Carney s’est rendu en Égypte pour participer à un sommet de dernière minute autour du plan de paix organisé par le président américain Donald Trump entre Israël et le Hamas.
Carney a quitté le Canada dans l’après-midi du 12 octobre pour rejoindre l’Égypte, où il doit retrouver des dirigeants de plus de vingt pays dans la ville balnéaire de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, à l’invitation du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, coorganisateur du « sommet pour la paix ».
Des dirigeants de l’ensemble du Moyen-Orient seront présents, tout comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
L’agenda du 12 octobre de Carney a été actualisé environ trois heures avant son départ, précisant qu’il partirait pour l’Égypte afin « d’assister à la signature d’un plan de paix pour le Moyen-Orient » — un événement qui se déroulera à huis clos, sans présence médiatique. Les médias n’avaient pas été prévenus du déplacement de Carney en amont.
Le groupe terroriste palestinien du Hamas, basé à Gaza, a annoncé le 3 octobre qu’il acceptait de libérer tous les otages conformément au plan de paix en 20 points de Trump, dévoilé le 29 septembre. Le mouvement précise aussi accepter certaines dispositions de la proposition censée mettre fin à la guerre avec Israël, notamment le renoncement au pouvoir sur Gaza. Néanmoins, il ajoute que d’autres points exigent des discussions supplémentaires entre Palestiniens.
L’administration Trump avait alors abouti à un accord avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou le 29 septembre autour du plan proposé.
L’accord prévoyait le retrait de l’armée israélienne jusqu’à une ligne définie, la suspension des opérations militaires à Gaza, et la libération par Israël de 250 prisonniers purgeant une peine à perpétuité ainsi que de 1700 Gazaouis détenus après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 contre Israël.
Le plan stipule que lorsque l’Autorité palestinienne aura mené à bien son programme de réformes, les conditions d’ « une voie crédible vers l’autodétermination et la création d’un État palestinien » pourront être réunies. Il est également prévu de déradicaliser Gaza, d’en faire une zone exempte de toute organisation terroriste, et d’acheminer immédiatement « l’intégralité de l’aide » dans la bande de Gaza dès l’accord adopté.
Le gouvernement israélien a indiqué le 3 octobre être prêt à appliquer sans délai la première phase du plan Trump après l’accord du Hamas, promettant sa coopération avec les États-Unis.
Israël a achevé la première phase de son retrait de Gaza le 10 octobre, marquant le début du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Hamas. Le compte à rebours de 72 heures pour la libération de tous les otages par le Hamas, y compris ceux qui sont vivants et ceux qui sont morts, a alors commencé.
L’armée israélienne s’est retirée le long de la ligne de démarcation approuvée dans l’accord signé à Charm el-Cheikh, en Égypte. L’armée devrait récupérer les otages ; avec ce retrait partiel, Israël contrôle à présent 53 % de la bande de Gaza.
Reconnaissance de l’État palestinien
Le Canada a officiellement reconnu l’État palestinien le 21 septembre, aux côtés du Royaume-Uni, de l’Australie et du Portugal. L’annonce est intervenue à la veille de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, les pays concernés ayant promis de reconnaître un État palestinien avant le sommet.
« En reconnaissant l’État de Palestine, dirigé par l’Autorité palestinienne, nous donnons du pouvoir à ceux qui aspirent à la coexistence pacifique et à la fin du Hamas », a déclaré Carney dans une déclaration du 21 septembre. « Cela ne légitime en rien le terrorisme ni ne le récompense de quelque manière que ce soit. »
Carney a par ailleurs déclaré que le Hamas devait libérer tous les otages israéliens, se désarmer et être exclu de la gouvernance palestinienne.
Ottawa avait annoncé en juillet sa volonté de reconnaître l’État de Palestine sous condition que l’Autorité palestinienne s’engage à mener certaines réformes, notamment l’organisation d’élections générales en 2026 sans le Hamas et la démilitarisation du futur État.
Cependant, dans sa déclaration du 21 septembre, Carney a expliqué que son gouvernement prenait cette décision avant même que ces engagements ne soient remplis, du fait de la poursuite des opérations militaires israéliennes dans la région.
« Le gouvernement israélien actuel œuvre méthodiquement pour empêcher toute possibilité d’établissement d’un État palestinien », a déclaré Carney, en évoquant les morts civils à Gaza et l’extension des colonies en Cisjordanie. Il a ajouté qu’Israël « a provoqué une famine dévastatrice et évitable, en violation du droit international ».
Israël a pour sa part affirmé devoir poursuivre ses opérations dans la région pour vaincre le Hamas et a rejeté toute accusation de famine délibérée, Netanyahou assurant que l’aide arrivait bien à la population civile.
La reconnaissance de l’État palestinien par le Canada et d’autres pays a été critiquée par les États-Unis : le secrétaire d’État américain Marco Rubio estime que la décision complique la conclusion d’un accord de paix.
« Si j’étais le Hamas, je me dirais qu’il est inutile d’accepter un cessez-le-feu car nous pouvons être récompensés et présenter cela comme une victoire », a affirmé Rubio lors d’une interview avec Raymond Arroyo dans l’émission « The World Over » en août.
« Ces messages, essentiellement symboliques pour eux, ont en fait rendu la paix plus difficile à obtenir et compromis la possibilité de parvenir à un accord avec le Hamas. Ils se sentent renforcés. »
Netanyahou a également condamné fermement la reconnaissance décidée par Carney, déclarant qu’il s’agissait d’une « récompense pour le Hamas ». Il a insisté sur le fait qu’il n’y aurait pas d’État palestinien : « Cela n’arrivera pas. Aucun État palestinien ne sera établi à l’ouest du Jourdain. »
Les Conservateurs ont également dénoncé l’initiative, affirmant que la reconnaissance par le Canada revient à récompenser les actes terroristes du Hamas. Le parti assure qu’Israël a le droit de se défendre et que la Palestine doit être libérée de l’influence du Hamas. Les Conservateurs estiment par ailleurs que le gouvernement fédéral devrait se concentrer sur les questions prioritaires au sein du pays.
« Le Premier ministre Mark Carney cherche à créer un État du Hamas, récompensant ainsi les terroristes pour leurs crimes contre les civils, la prise d’otages, l’oppression des Palestiniens et le déclenchement de la guerre », dénoncent les Conservateurs dans une déclaration publiée le 21 septembre.
Aldgra Fredly, Emel Akan, et La Presse Canadienne ont contribué à la rédaction de cet article.

Olivia Gomm est journaliste pour l'édition canadienne du journal Epoch Times.
Articles actuels de l’auteur









