Treize membres présumés de la « DZ mafia », un des principaux gangs impliqués dans le trafic de stupéfiants marseillais, ont été interpellés lundi en France dans le cadre d’une enquête pour tentative de meurtre en Espagne, ont indiqué mardi deux sources proches du dossier.
Ces arrestations, qui ont eu lieu à Rennes et Marseille, ont été menées par l’Office central de la lutte contre la criminalité organisé (OCLCO) de la police judiciaire, a précisé cette source, confirmant une information de France Inter.
Les suspects, 10 hommes et trois femmes – présentées comme les compagnes de membres présumés du gang – sont âgés de 15 à 25 ans, selon ces sources.
Les interpellés sont soupçonnés d’avoir pris part à une tentative d’homicide en janvier 2023 en Catalogne sur un Marseillais de 43 ans, lui-même connu pour trafic de stups, a ajouté l’une des sources.
L’enquête est menée sous l’autorité de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille. La police espagnole a été associée aux arrestations, selon cette source.
« Bravo aux policiers pour ce nouveau coup de filet dans le milieu du narcobantisme marseillais », a écrit sur X, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Plus de 70% des « narchomicides » liés aux rivalités entre ces deux clans
Les arrestations interviennent quelques jours après l’interpellation au Maroc de Félix Bingui, 33 ans, chef présumé du clan Yoda, rival de la « DZ mafia ».
Une guerre de territoire pour le contrôle des juteux points de deal – jusqu’à 80.000 euros de chiffre d’affaires quotidien pour certains – entre le clan Yoda et la « DZ Mafia » a ensanglanté Marseille, notamment l’an dernier.
« Les deux groupes, qui travaillaient jusque-là en bonne intelligence, se sont entretués au nom de motifs futiles », a expliqué Rudy Manna, porte-parole national du syndicat Alliance Police, au Figaro. En février 2023, les deux chefs de clan « s’embrouillent » dans une boîte de nuit, à Phuket, en Thaïlande. L’un des caïds ayant provoqué son rival en lui versant des glaçons sur la tête.
Avec 49 personnes tuées, dont quatre victimes collatérales, et 123 blessées dans les violences liées au trafic de drogue, 2023 fut l’année la plus meurtrière dans la cité phocéenne.
Quelque 35 de ces « narchomicides » étaient directement liés aux rivalités entre ces deux clans, avait souligné en janvier Pascal Bonnet, adjoint à la police judiciaire dans le sud de la France.
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