Nanterre: Nahel, 17 ans, roulait à bord d’une Mercedes «dans une voie de bus» et «à vive allure»

Par Anais Duroy
29 juin 2023 13:55 Mis à jour: 30 juin 2023 09:19

Le procureur de Nanterre vient de donner les éléments ayant donné lieu au contrôle routier du véhicule conduit par le jeune Nahel, 17 ans, ayant essuyé le tir d’un policier suite à une répétition de refus d’obtempérer. Une information judiciaire pour homicide volontaire visant le policier auteur du coup de feu a été ouverte et son placement en détention a été requis.

« Le parquet considère que les conditions légales d’usage de l’arme (par le policier) ne sont pas réunies », a estimé devant la presse le magistrat, Pascal Prache, ajoutant que le policier était présenté devant deux juges d’instruction aux fins de mise en examen. « Au regard des faits et de la nécessité de préserver les investigations, le parquet a requis son placement en détention provisoire », a souligné le procureur.

Lors de sa conférence de presse, M. Prache a détaillé les circonstances du drame, après avoir entendu les deux policiers « à plusieurs reprises » et exploité des vidéos de surveillance et des vidéos amateurs diffusées sur les réseaux sociaux.

Plusieurs infractions au code de la route

Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux policiers à moto ont voulu contrôler « un véhicule Mercedes classe A » portant une « immatriculation polonaise », qui circulait « sur une voie de bus » et « à vive allure » en direction de la gare de Nanterre-Université, aux alentours de 7h55 à Nanterre, a-t-il décrit.

Ils ont abordé une première fois le véhicule, profitant de leur arrêt au feu rouge, en faisant signe au conducteur de se ranger plus loin. À l’approche du véhicule, le jeune âge apparent du conducteur aurait également interpellé les agents. La voiture a une première fois refusé d’obtempérer en redémarrant alors que le feu était toujours au rouge. La voiture a continué de rouler, suivi par les deux motards, avant de se retrouver coincée dans les embouteillages, selon M. Prache.

Au cours de leur périple qui aura duré près d’une demi-heure, « plusieurs infractions au code de la route » ont été relevées, notamment « des traversées de passage piéton, mettant en danger un piéton et un cycliste ».

Un nouveau refus d’obtempérer

Lors de cette deuxième tentative de contrôle routier, les deux policiers ont alors mis pied à terre et « crié au conducteur de s’arrêter » en se positionnant « sur le côté gauche » de la voiture, « l’un au niveau de la portière du conducteur, l’autre près de l’aile avant gauche », selon le procureur.

Lors de leurs auditions, ils ont déclaré « avoir tous deux sortis leur arme » et les avoir « pointées sur le conducteur pour le dissuader de redémarrer » et « en lui demandant de couper le contact », ce que le chauffeur n’a pas fait. Voyant le véhicule redémarrer et prendre la fuite une énième fois, le policier situé près de l’aile du véhicule a eu le réflexe de tirer pour contraindre le chauffeur à s’arrêter, afin qu’il ne mette pas la vie des autres en danger. La balle a malheureusement traversé le bras avant d’atteindre le thorax du jeune homme.

La voiture a terminé sa course en s’encastrant dans un poteau. « Le fonctionnaire auteur du tir a prodigué les premiers secours au conducteur », rapporte le procureur. Malgré l’intervention des pompiers appelés en renfort pour réanimer la victime, le conducteur est décédé.

L’un des passagers a pu être interpellé tandis que l’autre avait pris la fuite. La victime décédée était connue de la justice, « pour des faits de refus d’obtempérer », « les derniers ayant donné lieu à (sa) présentation », dimanche dernier, devant le parquet de Nanterre.

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