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Nouvelle étude : un trouble fréquent des jambes lié à la maladie de Parkinson

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The National Institutes of Health in Bethesda, Md., on May 30, 2024.

Photo: Madalina Vasiliu/ Epoch Times

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Durée de lecture: 7 Min.

Les personnes atteintes du syndrome des jambes sans repos (SJSR) présentent un risque plus élevé de développer la maladie de Parkinson, selon une étude évaluée par des pairs et publiée le 6 octobre dans la revue JAMA Network de l’American Medical Association.
Le SJSR aussi appelé impatiences nocturnes ou maladie de Willis-Ekbom, est un trouble neurologique qui se manifeste par un besoin irrésistible de bouger les jambes, selon l’Institut national américain des troubles neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux (National Institute of Neurological Disorders and Stroke). Les personnes concernées ressentent des sensations désagréables telles que des tiraillements, des démangeaisons, des fourmillements, des palpitations ou des rampements.
Ces sensations surviennent généralement lorsque la personne est inactive ou reste assise pendant une longue période. Le SJSR perturbe souvent le sommeil. Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les données du Korean National Health Insurance Service entre 2002 et 2019. Ils ont comparé 9919 patients atteints de SJSR à 9919 témoins pour déterminer si le SJSR constituait un facteur de risque de maladie de Parkinson.
Chez les patients souffrant de SJSR, l’incidence de la maladie de Parkinson s’élevait à 1,6 %, contre 1 % dans le groupe témoin.
Les agonistes dopaminergiques sont souvent utilisés en première intention pour traiter le SJSR. L’étude a divisé les 9919 patients en deux groupes, dont un seul a reçu ce traitement. Seuls 15 patients traités par agonistes dopaminergiques ont développé la maladie de Parkinson, contre 143 dans le groupe non traité. Le taux d’incidence de la maladie de Parkinson était de 1,3 cas pour 10.000 années-patients dans le groupe traité, contre 27,3 dans le groupe non traité.
« Les patients atteints de SJSR qui n’étaient pas traités par agonistes dopaminergiques ont présenté un délai significativement plus court avant le diagnostic de maladie de Parkinson », indique l’étude. À l’inverse, « ceux qui ont reçu un traitement par agonistes dopaminergiques ont montré un délai significativement plus long avant le diagnostic », précisent les chercheurs. « Cette étude de cohorte suggère que le SJSR pourrait être associé à un risque accru de développer la maladie de Parkinson », conclut-elle.
Environ 13 % des Américains déclarent avoir reçu un diagnostic de SJSR, selon un communiqué de septembre 2024 de l’American Academy of Sleep Medicine (AASM), citant une enquête nationale. Le syndrome des jambes sans repos ou impatiences concerne environ 8,5 % des Français, 2 % ayant des symptômes chaque semaine.
Une autre étude a révélé que les personnes atteintes de ce syndrome présentent des taux d’anxiété et de dépression quatre fois supérieurs à ceux de la population générale. Le syndrome des jambes sans repos « débute généralement le soir, lorsque la personne est éveillée ou allongée au lit pour se reposer, et s’améliore avec la marche, les étirements ou les massages », explique la Dre Shalini Paruthi.
« Comme beaucoup ne considèrent pas ces symptômes comme graves, certains attendent des années avant de consulter pour un SJSR », ajoute-t-elle.
Selon l’Institut national des troubles neurologiques et des AVC américain, le SJSR peut survenir à tout âge, mais il apparaît le plus souvent à partir de la quarantaine et touche davantage les femmes.
Si la cause exacte du SJSR reste inconnue, plusieurs facteurs de risque ont été identifiés : certaines variations génétiques, des antécédents familiaux, ainsi qu’un faible taux de fer dans le cerveau. Le syndrome pourrait également être lié à un dysfonctionnement des ganglions de la base, une région cérébrale impliquée dans le contrôle des mouvements. Ce trouble peut aussi coexister avec d’autres affections comme la neuropathie, le manque de sommeil, d’autres troubles du sommeil, la grossesse ou l’insuffisance rénale terminale.
En plus des sensations désagréables dans les jambes (pulsations, tiraillements, fourmillements), les personnes atteintes peuvent également souffrir de changements d’humeur, de troubles de la concentration, de dépression, de fatigue, de somnolence diurne et de problèmes de mémoire, précise l’institut.
Certains médicaments — antipsychotiques, antiémétiques ou antidépresseurs augmentant la sérotonine — peuvent aussi aggraver les symptômes du SJSR.
Les traitements médicamenteux du SJSR incluent les agents dopaminergiques, les opioïdes et la kétamine. Les approches non médicamenteuses comprennent l’acupuncture, la supplémentation en fer, les dispositifs de compression pneumatique et la stimulation magnétique transcrânienne répétitive.
Les approches naturelles pour soulager le SJSR consistent à prendre des vitamines C et E, à pratiquer une activité physique modérée (aérobic et renforcement musculaire) et à adopter une bonne hygiène du sommeil, notamment en respectant des horaires réguliers.
Concernant la maladie de Parkinson, environ 90.000 Américains en reçoivent le diagnostic chaque année, selon la fondation à but non lucratif Parkinson’s Foundation.
On estime qu’environ 1,1 million de personnes vivent actuellement avec cette maladie aux États-Unis, un chiffre qui pourrait atteindre 1,2 million d’ici la fin de la décennie. La fondation précise que la maladie de Parkinson est la « deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente » après Alzheimer.
En France, 270.000 personnes sont atteintes de la maladie (maladie de Parkinson et maladies apparentées). 27 000 nouveaux cas par an. 1 personne sur 50 sera touchée au cours de sa vie (estimation France Parkinson). En Europe, la prévalence est de 1,6 % parmi les personnes âgées de plus de 65 ans. 1 personne sur 500 développe cette maladie (OMS). Nombre de malades multiplié par 2 d’ici 2050.
« L’incidence de la maladie de Parkinson augmente avec l’âge, mais environ 4 % des cas sont diagnostiqués avant 50 ans », indique-t-elle. « Les hommes ont 1,5 fois plus de risques que les femmes d’être atteints. »