Logo Epoch Times

Recommandation

Consultation sur le plan de paix en 28 points pour l'Ukraine

Objections de dirigeants européens au plan de paix américain pour l’Ukraine - Donald Trump laisse entrevoir une marge de manœuvre

Le projet de paix américain a été accueilli avec gratitude lors du sommet du G20 en Europe et parmi les alliés, mais il suscite également plusieurs réserves. Onze pays ont rappelé le principe selon lequel « les frontières ne doivent pas être modifiées par la force ». Des négociations sont prévues "dans les prochains jour" et une vidéoconférence a été annoncée par Emmanuel Macron.

top-article-image

Le Premier ministre britannique Keir Starmer (à g.), Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz (à dr.) assistent à une réunion trilatérale lors du sommet des dirigeants du G20 à Johannesburg, le 22 novembre 2025.

Photo: par HENRY NICHOLLS / POOL / AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 6 Min.

Les efforts visant à mettre fin à la guerre en Ukraine progressent. Cependant, selon le chancelier allemand Friedrich Merz, un accord n’est pas encore à portée de vue.
D’après Kiev, les représentants des États‑Unis et de l’Ukraine souhaitent négocier le plan de Washington en Suisse « dans les prochains jours ». Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Moscou serait également impliquée.
Les alliés occidentaux de Kiev soulignent toutefois qu’il reste « du travail supplémentaire » à accomplir sur le plan américain.
Pour le président américain Donald Trump, il ne s’agit pas de sa dernière proposition pour mettre fin au conflit. Interrogé par des journalistes sur la question de savoir si le plan à 28 points constituait « son offre définitive à l’Ukraine », Il a répondu samedi : « Non ». Il a ajouté : « Nous essayons d’y mettre un terme. D’une manière ou d’une autre, nous devons le faire. »

Nouvelles discussions prévues en Suisse

Lors des pourparlers en Suisse, il sera question des « points possibles d’un futur accord de paix », a déclaré samedi le chef du Conseil de sécurité ukrainien, Rustem Umerov, sur Facebook.
Les prochaines réunions entre les États‑Unis et l’Ukraine représentent « une nouvelle phase du dialogue engagé ces derniers jours ». L’objectif principal est d’« aligner [leur] vision pour les étapes suivantes ».
Peu avant, le président Zelensky avait signé un décret créant une délégation de négociation ukrainienne dirigée par le chef de cabinet Andrij Jermak. Ce texte prévoit également la participation de « représentants de la Fédération de Russie » aux pourparlers, bien que Moscou n’ait pas encore confirmé sa présence.
Dès dimanche, les conseillers en politique extérieure des trois pays dits E3 – France, Allemagne et Royaume‑Uni – se réuniront à Genève avec leurs homologues américains et ukrainiens, comme annoncé en marge du sommet du G20 à Johannesburg.
Selon les autorités américaines, Washington sera représentée par l’envoyé spécial Steve Witkoff et le secrétaire d’État Marco Rubio, auteurs du plan américain.

Volodymyr Zelensky a rejeté le plan à 28 points

Le gouvernement américain avait présenté à Kiev, il y a quelques jours, son plan à 28 points pour mettre fin au conflit. Ce texte va largement dans le sens des principales revendications de la Russie et dépasse les limites fixées depuis longtemps par Kiev. Il exige notamment que l’Ukraine cède des territoires de l’est à la Russie, limite la taille de ses forces armées et renonce à toute adhésion à l’OTAN.
Le 21 novembre, Volodymyr Zelensky a rejeté la version actuelle du plan et a annoncé qu’il proposerait « des alternatives ». Le président Trump a fixé à l’Ukraine une échéance au 27 novembre pour accepter le plan. Les alliés européens de l’Ukraine ont averti qu’aucune décision ne pouvait être prise sans la participation de Kiev.

« Un bon résultat est encore loin », selon le chancelier allemand

Plusieurs États européens ainsi que le Canada et le Japon ont indiqué en marge du sommet du G20 que le plan américain nécessitait « du travail supplémentaire ».
Onze pays, dont l’Allemagne, ont rappelé le principe selon lequel « les frontières ne doivent pas être modifiées par la force ».
Ils ont également exprimé leur inquiétude quant aux restrictions proposées pour les forces ukrainiennes, qui, selon eux, rendraient l’Ukraine vulnérable à de futures attaques.
Les signataires ont néanmoins remercié les États‑Unis pour leurs « efforts visant à apporter la paix à l’Ukraine ». Ils ont précisé que la mise en œuvre d’éléments touchant l’Union européenne ou l’OTAN requiert l’accord des membres concernés.
À Johannesburg, Friedrich Merz a déclaré qu’il existait « actuellement une chance » de mettre fin à la guerre, mais que « nous sommes encore assez loin d’un résultat satisfaisant pour tous ». Il a souligné que toute entente ne pourrait être conclue qu’avec le « consentement sans réserve » de Kiev.
« Les guerres ne peuvent être terminées par les grandes puissances en mettant au deuxième plan l’avis des pays concernés », a insisté le chancelier Merz.

Emmanuel Macron annonce une vidéoconférence des alliés de l’Ukraine le 25 novembre

« La Russie a déclenché une guerre illégale contre l’Ukraine. La Russie doit mettre fin à cette souffrance atroce et arrêter les répercussions sur l’économie mondiale. » Tous les membres du G20 doivent « assumer leurs responsabilités, pas seulement pour des intérêts économiques », a affirmé Friedrich Merz sur X.
Emmanuel Macron, également présent à Johannesburg, a averti qu’un plan pour l’Ukraine « sans mesures dissuasives » à l’égard de Moscou risquait d’entraîner de nouvelles attaques russes. Il a annoncé une vidéoconférence des alliés de l’Ukraine pour le 25 novembre.
Dans une déclaration commune, les participants au sommet du G20 ont appelé à une paix « juste et durable » en Ukraine.