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« On apprend aux enfants à jeter des pavés » : le maire d’Aurillac condamne les incidents du 10 septembre

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Pancarte lors du mouvement Bloquonstout en France, le 10 septembre 2025.

Photo: Crédit photo ALEXANDRE RAULT/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

À Aurillac (Cantal), des rassemblements non déclarés ont marqué ce mercredi 10 septembre. Un geste, en particulier, a particulièrement choqué le maire de la ville : des enfants, encadrés par leurs parents, ont participé à la manifestation en lançant des pavés en mousse sur une banque.
Le 10 septembre, dans plusieurs villes de l’Hexagone, des Français ont manifesté contre l’austérité budgétaire, les inégalités et ce qu’ils qualifient de « déni démocratique ». À Aurillac, la mobilisation a également rassemblé près de 250 personnes à son apogée, d’après La Montagne. Sur Instagram, le quotidien a partagé des images, dont certaines inédites, montrant des enfants transformés en « casseurs ».
« Comment un parent ‘normal’ peut cautionner ça »
Les images relayées par nos confrères montrent de jeunes enfants, pour la plupart âgés de moins de 10 ans, lançant des pavés en mousse sur la façade d’une banque, encouragés par les adultes et rythmés par une fanfare entraînante.

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Si les enfants semblent s’amuser et mettre beaucoup de cœur à l’ouvrage, sur le compte Instagram du quotidien, les internautes se sont en revanche massivement indignés. « Comment un parent ‘normal’ peut cautionner ça », s’est interrogé l’un d’eux. « Quelle horreur ! Manipuler des enfants, c’est lamentable », s’est exclamé un autre, tandis que plusieurs ont pointé du doigt la responsabilité des parents dans l’éducation donnée.
« Non, casser n’est pas un jeu »
Pierre Mathonier, le maire de la ville, a lui aussi condamné cet acte, laissant exploser sa colère sur Facebook ce jeudi. « Non, casser n’est pas un jeu », a-t-il écrit en préambule avant d’ajouter : « Dans une ville qui vient de subir un profond traumatisme avec des casseurs qui ont souhaité détruire un festival, ‘jouer’ à détruire une banque n’est vraiment pas une bonne idée. »
En effet, dans la nuit du 20 au 21 août, en marge du festival de théâtre de rue d’Aurillac, la ville avait déjà été le théâtre de violents affrontements et d’actes de vandalisme : poubelles incendiées, projectiles lancés, vitrines brisées et multiples dégradations ont laissé d’importants dégâts.
Reconnaissant « la colère populaire contre les mesures budgétaires annoncées », l’édile a cependant insisté sur le fait que « ce n’est pas ainsi qu’on créera une solidarité nationale ».
« Utiliser les enfants, c’est anti-pédagogique »
Auprès de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, il a ajouté : « Cette expression de colère en utilisant les enfants, c’est pour moi paradoxal. » « J’ai trouvé que c’était malheureux d’utiliser des enfants, même si ce sont des pavés en mousse », a-t-il martelé. Il a poursuivi : « Quel message on envoie aux habitants, à ces jeunes ? Il ne faut pas leur expliquer que c’est un jeu de casser, qu’une banque c’est malsain. Ces symboles qui sont utilisés dans cet acte me semblent incompréhensible. »
Même s’il reconnaît que la crise sociale qui touche la France est préoccupante, Pierre Mathonier a ajouté : « Le symbole des pavés en mousse, c’est absurde » et « inadapté ». Il a conclu : « Utiliser les enfants, c’est anti-pédagogique. On apprend aux enfants à jeter des pavés. Je ne comprends pas les parents. »

Dans un communiqué publié le 10 septembre après-midi, le préfet du Cantal s’est lui aussi exprimé, soulignant : « Au cours de la déambulation l’après-midi, des enfants étaient présents dans le cortège, les exposant ainsi aux risques d’une manifestation non déclarée sur la voie publique, en présence de circulation. Ces enfants, parfois très jeunes, étaient impliqués par des adultes, dans des actions de revendications. »