On impose aux agriculteurs français « des règles que ne subissent pas même leurs voisins en Europe », dénonce François-Xavier Bellamy

Par Emmanuelle Bourdy
30 janvier 2024 08:06 Mis à jour: 30 janvier 2024 08:07

Sur CNews ce lundi, dans La Grande Interview, François-Xavier Bellamy a pointé les accords de libre-échange qui mettent à mal la situation de nos agriculteurs français.

Ce lundi 29 janvier au micro de Sonia Mabrouk, François-Xavier Bellamy a dénoncé les règles imposées aux agriculteurs français, contrairement à leurs confrères européens qui ne les subissent pas.

Beaucoup de pays européens favorables au libre-échange

« Au sein du PPE, nous avons des désaccords, c’est clair », a d’abord reconnu celui qui siège au sein du Parti populaire européen, le groupe des démocrates-chrétiens de droite, majoritaire au Parlement européen.

Lors de « bras de fer » avec ses alliés européens, l’eurodéputé sortant a indiqué avoir « bataillé au sein du PPE, justement sur ces sujets, sur la Nouvelle-Zélande, sur les accords de libre-échange en général ». Au passage il a mentionné le fait que beaucoup de pays européens sont « favorables au libre-échange » et « votent systématiquement pour des accords de libre-échange, parce que leurs pays sont structurellement exportateurs et ils ont beaucoup à y gagner ».

« Moi, je suis évidemment hostile aux accords de libre-échange. Je l’ai montré par mes votes. Nous l’avons voté avec Les Républicains. J’ai toujours tenu la même ligne », a-t-il signifié sur ce sujet.

Comme lui, l’eurodéputé Thierry Mariani s’était indigné sur les réseaux sociaux le 24 janvier dernier, juste avant une séance de vote portant sur l’examen du traité de libre-échange entre le Chili et l’UE. Il avait alors précisé que si ce traité était voté, « 95% des échanges avec le Chili se feront sans droits de douane ». Si cet accord a finalement été approuvé le 24 janvier par les députés de la commission du commerce international au Parlement européen, il devra toutefois être ratifié par le Parlement européen. Cette information, qui est pourtant au cœur de la problématique des agriculteurs français, a cependant eu droit à un silence médiatique assourdissant.

Ces accords de libre-échange conclus par l’UE, qui instaurent une concurrence déloyale pour les agriculteurs français, ont également été condamnés ce jeudi par le député LFI de la Somme François Ruffin, et l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint.

« Détruire la compétitivité de ceux qui travaillent sur son sol »

« Mais le fond du problème, c’est d’abord que la France est en train de détruire la compétitivité de ceux qui travaillent sur son sol », a dénoncé la tête de liste de LR aux européennes, faisant réagir Sonia Mabrouk qui a demandé si la concurrence était déloyale, organisée et planifiée. « Bien sûr », a rétorqué François-Xavier Bellamy. Indiquant qu’on imposait aux agriculteurs français « des règles que ne subissent pas même leurs voisins en Europe », il a pris l’exemple des producteurs de betteraves, qui n’ont pas le droit d’« utiliser des néonicotinoïdes – même enrobé pour protéger les abeilles – alors que la betterave ne fait pas de fleurs et que les abeilles ne la butinent pas ». Mais en parallèle, en Belgique et en Allemagne, les agriculteurs peuvent utiliser ce même produit sur la betterave, a dénoncé celui qui alerte sur le sujet depuis deux ans, poursuivant : « En fait, vous n’êtes pas du tout en train de sauver la nature, vous êtes juste en train de détruire votre économie. »

Selon lui, les agriculteurs français « n’ont pas peur de la concurrence » et de la « compétition ». « Ils produisent l’agriculture la plus excellente au monde. Ils veulent les mêmes règles pour toutes les agricultures du monde. Simplement, on ne peut pas leur imposer de faire face à la concurrence quand simultanément on leur rend la vie impossible », a-t-il conclu.

« Face à la multiplication des normes et à la concurrence déloyale »

Le 24 janvier dernier, l’eurodéputé s’était déjà insurgé sur X. « Face à la multiplication des normes et à la concurrence déloyale, nous nous battrons contre le déni de réalité qui gangrène nos institutions et empoisonne la vie de nos agriculteurs ! » avait-il écrit sur le réseau social.

« On n’a pas le droit de dire à Paris que l’on soutient les agriculteurs et de faire le contraire à Bruxelles », avait également déclaré François-Xavier Bellamy lors d’une réunion dans une ferme de l’Oise, alors que des agriculteurs lui exprimaient à la fois leur colère et leurs angoisses face aux normes européennes.

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