« On se sent un peu seul devant ce fléau » : un maire bloque l’accès aux caravanes en s’asseyant au milieu de la route

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Photo: JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP via Getty Images
Pour Gérard Lambert, maire de Téloché (Sarthe), l’installation de gens du voyage constitue un problème récurrent. Prévenu de leur arrivée ce 4 septembre, l’élu a choisi de s’asseoir à même le sol pour tenter de les dissuader. Le groupe a finalement quitté les lieux.
Plusieurs dizaines de véhicules ont tenté de pénétrer sur un terrain communal de Téloché, ce jeudi vers 15 heures, rapporte Le Maine Libre. Les cadenas et les poutres qui barraient l’accès avaient déjà été forcés, et une douzaine de véhicules étaient entrés lorsque le maire, alerté par un administré, est intervenu.
« Les services techniques ont bloqué les accès »
Face à l’arrivée massive de camions et de caravanes tentant de forcer le passage, le maire a choisi de s’asseoir en tailleur sur la chaussée afin de les contraindre à faire demi-tour. « C’est la sixième fois depuis le printemps que cela arrive, j’ai été tolérant les cinq autres fois, mais là, c’est trop », a confié le maire de Téloché à nos confrères.
Dans les colonnes du Figaro, il a expliqué s’être opposé à un camion il y a deux ans, avant d’être bousculé puis jeté dans un fossé. Une affaire à laquelle le procureur n’a « jamais donné de suite ». « Je sais que ces gens-là ne veulent pas aller en prison », a-t-il ajouté, avant de souligner : « Tuer un maire, c’est la prison assurée ! »
Cette fois, l’élu a immédiatement fait couper l’eau, précisant au Maine Libre : « Les services techniques ont bloqué les accès et la gendarmerie a été appelée. » Les forces de l’ordre sont effectivement intervenues en renfort, et les gens du voyage ont fini par quitter les lieux après environ 1h30.
« Quand ils sont là plusieurs jours, nos agents passent leur temps à nettoyer partout »
Le maire a aussi pointé les conséquences de ces occupations illégales sur le terrain communal : les dégâts laissés derrière deviennent un véritable casse-tête. « C’est un terrain qui n’est pas habilité pour ça, il n’y a pas de sanitaires, d’eau, d’électricité. Résultat, quand ces gens sont là, il y a des branchements sauvages sur les réseaux d’eau de la mairie et sur une armoire électrique. Et quand ils sont là plusieurs jours, nos agents passent leur temps à nettoyer partout », a déploré l’édile ce lundi au micro de RMC.
« Ça ne bouge pas, on se sent un peu seul devant ce fléau alors qu’il y a des places disponibles sur des aires d’accueil », a-t-il ajouté auprès du quotidien régional.
Même si son témoignage a largement circulé dans les médias et qu’il a reçu de nombreux messages de solidarité, Gérard Lambert affirme rejeter « toute récupération politique » et insiste sur le fait qu’il reste un maire sans étiquette.

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