Opération israélienne sur le sud du Liban, bombardements à Gaza

Par Epoch Times avec AFP
25 avril 2024 08:30 Mis à jour: 25 avril 2024 08:48

Israël a lancé une « action offensive » sur le sud du Liban et avancé, à Gaza, dans ses préparatifs pour une opération terrestre sur Rafah dans sa guerre contre le Hamas, malgré les mises en garde de la communauté internationale.

Le mouvement islamiste palestinien a diffusé de son côté une vidéo montrant un des otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du 7 octobre du Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Sur le front nord d’Israël, l’armée israélienne a confirmé tôt jeudi des frappes aériennes la veille contre des « infrastructures » du Hezbollah à Maroun al-Ras, et contre un « poste d’observation » du mouvement chiite à Merkaba, dans le sud du Liban.

Elle avait annoncé mercredi une « action offensive » sur « tout le sud » du Liban et précisé que son aviation et artillerie avaient frappé 40 cibles du Hezbollah libanais, allié du Hamas, autour d’Aïta el-Chaab.

« Des troupes sont déployées en nombre à la frontière (…) la moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l’autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations » militaires israéliennes, a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué mercredi qu’il n’y avait pas eu de franchissement de frontière.

Il y a « quatre bataillons du Hamas encore à Rafah »

Dans le même temps, l’armée israélienne a mené de nouvelles frappes meurtrières mercredi et tôt jeudi dans la bande de Gaza, notamment dans le secteur de Rafah. « Nous ne sommes pas des terroristes », dit à l’AFP Robhi El Hout, un habitant de Deir El Balah (centre) dont la maison a été détruite dans une frappe israélienne.

De nombreuses capitales étrangères, dont Washington, s’inquiètent notamment des préparatifs en cours pour une offensive terrestre sur la ville de Rafah. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assure depuis des semaines que cette ville, située à l’extrémité sud du territoire palestinien, où se trouvent un million et demi de personnes, est le dernier bastion du Hamas.

« Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah », a encore déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer. « Deux brigades de réservistes ont été mobilisées pour des opérations » à Gaza, a-t-il ajouté, précisant qu’il y a « quatre bataillons du Hamas encore à Rafah » qui sont visés par l’armée.

Selon des responsables égyptiens, cités par le Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils de Rafah vers la ville proche de Khan Younès, notamment, où il prévoit d’installer des abris et des centres de distribution de nourriture.

Un véhicule blindé de la FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban) est stationné à l’extérieur d’une base de l’ONU dans le village de Mansouri, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 17 avril 2024. (Photo AFP via Getty Images)

L’accueil des déplacés de Rafah en question

L’évacuation des civils gazaouis durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les États-Unis, l’Égypte et d’autres pays arabes tels que les Émirats arabes unis, selon ces responsables. Une telle opération « serait un crime » a déclaré à l’AFP le directeur du bureau de presse du gouvernement à Gaza, Ismaïl Al-Thawabta, assurant que le centre de Gaza et la ville de Khan Younès « ne peuvent absolument pas accueillir » les déplacés de Rafah.

Des images satellite partagées par Maxar Technologies et publiées par l’AFP montrent des tentes récemment installées dans le sud du territoire.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens. En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et classé organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne notamment.

La Maison Blanche exige « une enquête fouillée et transparente »

Mardi, l’ONU a réclamé une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de ces villes, al-Chifa à Gaza et Nasser à Khan Younès, soulignant la nécessité de mettre fin au « climat d’impunité » actuel. Et la Maison Blanche a exigé « des réponses » et « une enquête fouillée et transparente » du gouvernement israélien, a déclaré mercredi Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden.

Des Palestiniens récupèrent des biens dans les décombres d’un bâtiment touché par un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 avril 2024. (Photo AFP via Getty Images)

La Défense civile de Gaza a affirmé avoir exhumé depuis samedi 340 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser. L’armée israélienne a parlé d’allégations « sans fondement », disant avoir déterré, puis ré-enterré, des corps à la recherche de ceux d’otages.

Un des objectifs affichés du Premier ministre israélien dans la guerre à Gaza est de ramener les otages, dont les familles et proches se rassemblent régulièrement pour tenter de faire pression sur leur gouvernement pour obtenir leur libération.

Des otages abandonnés par Benjamin Netanyahu

Le Hamas a diffusé mercredi, sur sa chaîne Telegram, une vidéo d’un otage, qui apparaît seul à l’écran et se présente comme Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, enlevé lors du festival de musique Nova. Il accuse le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et les membres du gouvernement israélien d’avoir « abandonné » les otages.

Une manifestation près de la résidence du premier ministre israélien à Jérusalem le 24 avril 2024. (Photo AHMAD GHARABLI/AFP via Getty Images)

Mercredi soir à Jérusalem, des dizaines de manifestants se sont réunis devant la résidence de M. Netanyahu avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: « Ramenez-les à la maison ». Et les manifestants ont chahuté le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir qui tentait de s’exfiltrer de la foule.

Sur le front diplomatique, Israël a remercié son allié américain pour l’enveloppe d’aide militaire qu’il lui a octroyée. Cette aide de 13 milliards de dollars doit notamment permettre de renforcer son bouclier antimissile « Dôme de fer », déployé à ses frontières.

Alors que la population de Gaza est confrontée selon l’ONU à un risque de famine, Joe Biden a promulgué mercredi une loi comprenant notamment de l’aide humanitaire pour Gaza, appelant Israël à « veiller à ce que toute cette aide parvienne sans délai aux Palestiniens ».

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