Palmyre après Daech, filmée par un drone

31 mars 2016 03:05 Mis à jour: 31 mars 2016 07:06

Joyau architectural et site au patrimoine mondial de l’UNESCO, Palmyre présente des constructions romaines antiques de 2000 ans, qui ne se valent plus en terme d’argent. Surnommée poétiquement « la fiancée du désert » par les Syriens, Palmyre a subit de nombreux assauts durant son occupation par l’État islamique.

Images de Palmyre, filmées par un drone, après l’occupation de la cité antique par Daech, depuis sa libération par les troupes syriennes.

L’année dernière, le groupe terroriste avait détruit le temple de Bêl qui datait de 32 av. J.C. et celui de Baalshamin, une structure en pierre présentant un fronton de six colonnes. L’État islamique a également explosé l’arc de triomphe qui avait été construit sous l’empereur romain Septimius Severus, entre 193 et 211.

Cependant, le directeur des antiquités et musées de Syrie (DGAM) est optimiste quant à la possible reconstruction du site.

Il nous faut cinq ans pour restaurer les bâtiments détruits et endommagés par l’État islamique.

— Maamoun Abdulkarim, directeur des antiquités et musées de Syrie

« Si nous avons l’approbation de l’UNESCO, il nous faut cinq ans pour restaurer les bâtiments détruits et endommagés par l’État islamique », a déclaré Maamoun Abdulkarim à l’AFP.

« Nous avons le personnel qualifié, le savoir-faire et nous avons les études. Bien sûr, il nous faut l’agrément de l’UNESCO et nous pourrons commencer les travaux dans un an », a-t-il ajouté.

Maamoun Abdulkarim a précisé que son équipe aura besoin d’abord de photographier et faire l’état des lieux de l’étendu des dommages avant de démarrer les travaux de restauration. Il se veut tout de même confiant, avançant que 80 % des ruines de Palmyre n’avaient pas été touchées.

D’après lui, cela est dû grâce à la mobilisation non-médiatisée de la population et des fonctionnaires : « la cinquantaine de fonctionnaires restée sur place a mobilisé la population pour faire savoir à Daech qu’il y aurait des manifestations si les destructions continuaient. Elles se sont arrêtées », raconte-t-il. D’après lui, étant donné la mauvaise publicité que ces destructions auraient causées à Daech, le groupe terroriste a préféré ne pas détruire ni piller davantage la cité.

Tout le monde ne partage pas cet optimisme, notamment Annie Sartre-Fauriat, membre du groupe d’experts sur l’héritage de la Syrie pour l’UNESCO, se dit « perplexe sur la capacité de reconstruire Palmyre ».

Quand j’entends dire qu’on va reconstruire le temple de Bêl, ça me paraît illusoire.

— Annie Sartre-Fauriat, expert sur l’héritage de la Syrie pour l’UNESCO

« Tout le monde s’enflamme parce que Palmyre est libérée entre guillemets, mais il ne faut pas oublier tout ce qui a été détruit », confie Annie Sartre-Fauriat à l’AFP.

« Quand j’entends dire qu’on va reconstruire le temple de Bêl, ça me paraît illusoire. On ne va pas reconstruire quelque chose qui est à l’état de gravats et de poussières. Construire quoi ? Un temple neuf ? Il y aura peut-être d’autres priorités en Syrie avant de reconstruire des ruines », explique-t-elle.

Prudente, Annie Sartre-Fauriat rappelle que l’on ne devrait pas crier victoire si tôt et que le pays est tout de même toujours en guerre : « Tant que l’armée est toujours dedans, je ne suis pas rassurée. Il ne faut pas oublier que l’armée qui occupait le site entre 2012 et 2015 a fait beaucoup de dégâts et de pillages. »

D’après Maamoun Abdulkarim, les monuments qui n’ont certes pas été détruits par Daech ont tout de même été minés par l’organisation terroriste.

Une réunion à l’UNESCO doit se tenir le 1er avril pour discuter de l’avenir de Palmyre.

Avec la contribution d’AFP.

Article en anglais, Video: Drone Footage Shows Palmyra Ruins After ISIS Attack

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