Partenariat Sciences Po Strasbourg-université israélienne : des étudiants font irruption pour s’opposer à sa reprise

Le député de la France Insoumise (LFI) Emmanuel Fernandez (à g.), aux côtés de militants soutenant la cause palestinienne, lors d'un rassemblement symbolique devant Sciences Po Strasbourg pour dénoncer le génocide israélien sur la bande de Gaza, à Strasbourg, le 30 avril 2024.
Photo: ABDESSLAM MIRDASS/Hans Lucas/AFP via Getty Images
La direction de Sciences Po Strasbourg a déploré l’interruption, mardi soir par des étudiants, du Conseil d’administration de l’établissement, lors duquel était prévu un vote pour rétablir un partenariat avec une université israélienne suspendu en juin.
« Aujourd’hui, le 3 décembre, un groupe d’étudiants a perturbé la tenue du Conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg, en envahissant la salle des séances. Cela a empêché le vote du budget de Sciences Po Strasbourg », regrette dans un communiqué le directeur de l’Institut d’études politiques (IEP) Jean-Philippe Heurtin. « Le président du Conseil d’Administration et le directeur de Sciences Po Strasbourg déplorent cette atteinte à la démocratie universitaire », ajoute-t-il.
Le communiqué ne fait pas mention du vote, prévu à l’ordre du jour, d’une motion visant à rétablir un partenariat entre l’IEP et l’université Reichmann, près de Tel-Aviv, suspendu le 25 juin par un vote de ce même Conseil d’administration.
« Profondément bellicistes »
La motion adoptée en juin avait dénoncé les positions « profondément bellicistes et dénuées de toute perspective humaniste » de l’université israélienne au regard de « la guerre en cours à Gaza ».
Selon une source au sein du Conseil d’administration ayant souhaité garder l’anonymat, entre 40 et 50 étudiants, non affiliés à une organisation, ont fait irruption mardi dans la salle alors que le conseil débattait du budget de l’établissement. Ils ont réclamé que le directeur renonce à présenter sa motion qui n’avait pas encore été débattue, ce qu’il a refusé, a ajouté la même source. Les protestataires ont alors refusé de quitter la salle, obligeant à mettre fin à la séance.
« Un nouveau Conseil d’administration sera très prochainement organisé afin que les débats puissent se poursuivre dans un climat plus serein », affirme le directeur. Cela doit prendre au moins 15 jours, a estimé un membre du Conseil d’administration ayant souhaité garder l’anonymat.

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