PDG d’Exxon, Rex Tillerson renforcera les compétences du département d’État

16 décembre 2016 18:01 Mis à jour: 16 décembre 2016 18:01

Le président Donald Trump a nommé Rex Tillerson, le PDG d’ExxonMobil, comme secrétaire d’État le 13 décembre. Les réactions sont mitigées.

Ses détracteurs soulignent son manque de formation en politique et l’accusent d’avoir des liens d’amitié avec la Russie. On s’inquiète également d’un potentiel conflit d’intérêts, qui résulterait des sanctions américaines contre la Russie et des intérêts pétroliers d’ExxonMobil dans ce pays.

Dans cet environnement politique complexe, l’arsenal impressionnant des compétences que Rex Tillerson peut apporter à l’État se voit relégué au second plan.

 La position de quasiment tous les pays du monde est moins forte et moins hétérogène qu’Exxon, seule une poignée fait exception.

ExxonMobil compte plus de 83 000 employés, ce qui génère un revenu annuel de plus de 240 milliards d’euros, soit plus que le PIB des pays du monde en dessous du 43e rang, plus que presque toutes les exploitations du monde.

« La position de quasiment tous les pays du monde est moins forte et moins hétérogène qu’Exxon, seule une poignée fait exception », déclare Evan Ellis, professeur des recherches latino-américaines à l’Institut d’étude stratégique de l’US Army War College.

Pour cela, il aura fallu que Tillerson établisse des partenariats avec des entreprises concurrentielles, négocie des accords commerciaux dans des pays comme l’Iran et la Russie en mauvais termes diplomatiques avec les États-Unis. Pour y implanter son groupe, il aura fait très attention face aux différentes habitudes et environnements de sécurité intérieure.

« Selon moi, c’est vraiment un leader de classe mondiale », rajoute M. Ellis, dont les recherches comprennent la sûreté énergétique. « Il est dur, il est expérimenté. »

M. Ellis remarque que l’industrie pétrolière « nous emmène au cœur des gouvernements », ce qui affecte sérieusement la richesse mondiale mais aussi le PIB de chaque pays.

« Chaque fois que vous avez affaire à des industries extractives, il s’agit de prendre garde aux gouvernements souverains » et « à l’espace stratégique complexe, les alliances changeantes ».

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Il donne la Russie en exemple. Malgré les difficultés liées à l’Ukraine et à l’OTAN, la Russie fournit toujours du gaz naturel à la majeure partie de l’Europe – voilà l’environnement dans lequel Tillerson poursuit ses affaires. Au Moyen-Orient, précise-t-on, Tillerson a négocié des accords avec des pays comme l’Iran, l’Irak et l’Arabie saoudite tout en « connaissant personnellement des problèmes liés à la sécurité publique ».

Dans l’industrie pétrolière mondiale, « vous devez être gentil, tout en étant ferme ».

« Le département d’État n’a pas pour coutume de vouloir signer des contrats. Il doit se montrer dur, ce qu’il vise ce sont des avantages politiques », déclare M. Ellis, « de ce fait les personnes formées dans la tradition du ministère ont du mal à représenter les intérêts des entreprises à l’étranger ».

Or, selon lui, Tillerson peut avoir cette compétence, car dans l’industrie pétrolière mondiale, « vous devez être gentil, tout en étant ferme ».

M. Ellis nuance cependant, Tillerson ne représente pas un choix parfait.

« Je peux comprendre les raisons des critiques et des refus », mais il ajoute que Tillerson reste « un choix plus intelligent » que ce que la plupart des médias veulent nous faire croire.

Alors que Tillerson a fortement été dénigré par ses rivaux, il semble être bien accepté au sein de l’équipe de transition Trump.

Condoleezza Rice, ancienne secrétaire d’État, a apporté son soutien dans un communiqué :
« Rex Tillerson est un excellent choix comme secrétaire d’État. Il apportera au poste une expérience internationale remarquable et vaste, une compréhension profonde de l’économie mondiale et la foi dans le rôle particulier de l’Amérique dans le monde. »

 

 

Version anglaise : Oil Exec Tillerson Brings Experience to Secretary of State Post

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