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Pékin riposte aux taxes portuaires américaines par de nouveaux prélèvements sur les navires américains

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Cette vue aérienne montre un porte-conteneurs se dirigeant vers son poste d'amarrage au terminal à conteneurs du port de Qingdao, dans la province chinoise du Shandong, à l'est du pays, le 24 septembre 2025.

Photo: -/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Le régime communiste chinois a annoncé son intention d’imposer de nouveaux frais aux navires américains accostant dans les ports chinois, en guise de riposte à la prochaine mise en place par Washington de taxes ciblant les navires construits en Chine.
Selon un avis publié le 10 octobre par le ministère chinois des Transports, seront soumis à ces nouveaux droits les navires possédés ou exploités par des entreprises et particuliers américains, ainsi que les navires fabriqués aux États-Unis et battant pavillon américain.
Chaque navire américain devra s’acquitter d’une taxe de 400 yuans (environ 56 dollars) par tonne nette de cargaison, indique l’avis. Le montant sera relevé chaque année pour atteindre 880 yuans (124 dollars) par tonne nette à compter du 17 avril 2027.
L’application de ces frais supplémentaires débutera le 14 octobre, précise le ministère, qui présente cette mesure comme une réponse directe aux projets américains visant à instaurer de nouvelles taxes portuaires sur les navires chinois.
La décision de l’administration Trump d’imposer des taxes supplémentaires sur les navires construits en Chine s’inscrit dans une stratégie plus large visant à rétablir l’équité au sein de l’industrie navale mondiale et à renforcer les capacités nationales de construction navale.
Cette initiative découle d’une enquête menée pendant plusieurs mois par l’USTR (le bureau américain du représentant au commerce), laquelle a conclu, dans un rapport publié en janvier, que les pratiques commerciales du régime chinois étaient jugées « déraisonnables » et nuisaient gravement aux entreprises, travailleurs et à l’économie des États-Unis.
Le rapport de l’USTR détaille les pratiques discriminatoires et non-concurrentielles de Pékin : contrôle étatique sur les entreprises publiques comme privées, subventions massives, législation du travail défavorable. Il pointe également le soutien gouvernemental à la surproduction d’acier et la consolidation industrielle orchestrée par l’État pour entraver l’accès des entreprises étrangères au marché chinois.
D’après le rapport, ces politiques ont « faussé la concurrence et rogné des parts de marché de façon spectaculaire », faisant passer la part de la Chine dans la production mondiale de navires de moins de 5 % en 1999 à plus de 50 % en 2023. Un tel niveau de domination confère à la Chine une influence significative sur la fixation des prix et la disponibilité des navires pour le commerce international.
Selon la proposition dévoilée par l’USTR en avril, les États-Unis imposeront un droit de 50 dollars par tonne nette de cargaison pour les navires construits, exploités ou possédés par des entreprises chinoises. Cette taxe entrera en vigueur le 14 octobre et augmentera chaque année jusqu’en 2028 pour atteindre 140 dollars la tonne.
De son côté, le ministère chinois du Commerce a réitéré le 10 octobre son opposition à la mise en place de ces taxes portuaires américaines, affirmant qu’elles portaient préjudice aux entreprises chinoises.

Montée des tensions sino-américaines

Les tensions entre les deux plus grandes économies mondiales se sont intensifiées cette semaine, après l’annonce de nouvelles mesures commerciales de la part du régime chinois visant les États-Unis.
Le 9 octobre, le ministère chinois du Commerce a publié six avis élargissant les restrictions à l’exportation de terres rares et autres matériaux stratégiques indispensables à la fabrication de semi-conducteurs et à l’industrie militaire. Ce même jour, près d’une dizaine d’entreprises de défense opérant aux États-Unis ont été ajoutées à la liste noire commerciale chinoise.
Le 10 octobre, l’autorité de régulation du marché chinois a ouvert une enquête visant le groupe américain Qualcomm, dans le cadre du rachat de l’Israélien Autotalks, fabricant de puces pour véhicules, une opération dévoilée il y a quatre mois.
Par ailleurs, la Chine, premier acheteur mondial de soja, n’a plus passé commande auprès des États-Unis depuis mai, selon le ministère américain de l’Agriculture. Le président Donald Trump a déclaré que le refus du régime communiste d’acheter du soja américain n’était qu’une tactique de négociation.
Dans une publication sur les réseaux sociaux le 10 octobre, Trump a affirmé que la Chine adopte une attitude « exceptionnellement agressive » en matière commerciale. Le président a indiqué vouloir annuler sa rencontre prévue avec Xi Jinping, leader du régime communiste, lors du prochain sommet de l’APEC à Séoul.
« Je devais rencontrer le président Xi dans deux semaines, à l’APEC, en Corée du Sud, mais il n’y a désormais plus de raison de le faire », a-t-il écrit sur Truth Social.
Dans une autre publication, il a indiqué qu’à partir du 1er novembre, les États-Unis imposeraient un tarif supplémentaire de 100 % sur la Chine, ainsi que de nouveaux contrôles à l’exportation sur tous les logiciels critiques.
Avec la contribution de Bill Pan et Reuters.