Pékin utilise le système de retraite pour réprimer les dissidents et les croyants

Par Haizhong Ning et Yi Ru
20 décembre 2021 16:05 Mis à jour: 20 décembre 2021 16:07

Les défenseurs des droits chinois sont souvent privés de leur pension en guise de punition du régime communiste chinois.

Cui Xuemin, 74 ans, ancienne enseignante dans un collège de la province de Heilongjiang, a subi un tel traitement après avoir défendu ses droits de pratiquer le Falun Gong. Elle a été emprisonnée pendant 3 ans et s’est vu retirer sa pension de retraite.

Mme Cui a pris sa retraite en 1998. Dans une interview récente, elle a déclaré à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times que le régime avait annulé son fonds de retraite en octobre 1999.

« Je n’ai pas reçu un centime depuis », a-t-elle déclaré. Mme Cui bénéficie désormais de l’asile politique au Canada.

De nombreux pratiquants chinois du Falun Gong ont rapporté des expériences similaires, selon Minghui.org, un site Internet basé aux États-Unis qui documente la brutale campagne de persécution du régime contre la pratique du Falun Gong depuis juillet 1999.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique méditative qui comprend un ensemble d’enseignements moraux fondés sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance. Le régime a commencé à persécuter le Falun Gong en juillet 1999. Depuis lors, des millions de personnes ont été détenues dans divers établissements, tandis que des centaines de milliers ont été torturées, selon le Centre d’information sur le Falun Dafa.

Instrumentalisation du système de retraite

Ces dernières années, de nombreux dissidents et défenseurs des droits chinois ont également été victimes de suspensions de pension.

En voici quelques exemples :

Sun Wenguang, professeur retraité de l’Université de Shandong, a vu sa pension de retraite réduite du niveau de professeur à celui de personnel en 2018, en raison de son point de vue sur la réforme démocratique en Chine.

Cai Xia, professeur à la retraite de l’École centrale du Parti, a vu sa pension de retraite révoquée en 2020 en raison de ses remarques accusées d’être des « problèmes politiques graves et qui portent atteinte à la réputation du pays » par le régime.

Yan Zhihua, un historien chinois, a vu sa pension annulée en 2020, en raison de son livre documentant la mort de 1,4 million de résidents locaux dans un district de la province du Sichuan pendant la grande famine de 1959-1962.

« Il s’agit d’une épargne personnelle, elle n’aurait pas dû être utilisée de manière abusive comme moyen politique », a déploré Chien-yuan Tseng, président de la New School for Democracy.

Dans une interview accordée à l’édition en chinois d’Epoch Times, Chien-yuan Tseng a considéré que la privation de la pension personnelle était meurtrière et inhumaine : « C’est du chantage politique. »

Considérations en matière de légalité

Zhu Shengwu, qui avait auparavant pratiqué le droit en Chine, a déclaré à l’édition en chinois d’Epoch Times : « Les pensions sont des droits fondamentaux et ne peuvent être annulées, ce qui est vrai selon la loi du Parti et le droit international. »

Il a déclaré que le régime dit une chose, mais en fait une autre, « il prône le droit à la survie, mais il prive aussi de manière flagrante les gens de leurs moyens de survie. »

Il a également déclaré qu’aucune des lois du Parti ne stipule la suspension des pensions de retraite pendant l’emprisonnement. Mais il a vu de nombreux pratiquants de Falun Gong âgés être privés de leur pension alors qu’ils étaient soumis à l’emprisonnement pour avoir mis en pratique leur liberté de croyance.

Le porte-parole du Centre d’information du Falun Dafa, Zhang Erping, a souligné que de nombreux pratiquants âgés de Falun Gong ont été maltraités par le régime depuis le début de la campagne de persécution.

Il a déclaré qu’en mars de cette année, au moins 5 pratiquants de Falun Gong âgés de plus de 80 ans étaient emprisonnés.

Il a notamment mentionné les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées, adoptés en 1991. Ils stipulent que « Les personnes âgées doivent pouvoir vivre dans la dignité et la sécurité et être à l’abri de l’exploitation et des abus physiques ou mentaux » et « être traitées équitablement indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur origine raciale ou ethnique, de leur handicap ou de toute autre situation, et être appréciées indépendamment de leur contribution économique. »

Cependant, « en tant qu’État membre, le régime prend l’initiative de saper ce principe des Nations unies », a déclaré M. Zhang.


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