Perspectives sur la pandémie : pourquoi le virus du PCC est-il si répandu au sein de la famille royale saoudienne?

Par Wang Jin
25 avril 2020 03:16 Mis à jour: 25 avril 2020 03:16

Plusieurs membres de la famille royale d’Arabie saoudite ont contracté le virus du PCC. Pas moins de 150 membres de la famille royale du royaume Al Saoud sont aujourd’hui atteints du virus du Parti communiste chinois (PCC), également appelé nouveau coronavirus.

Selon un article du New York Times du 8 avril, le neveu du roi Salman, le prince Faisal bin Bandar bin Abdulaziz Al Saoud, aurait été aux soins intensifs en raison de complications liées au covid-19. Le prince Faisal est également le gouverneur de la région de Riyad.

Pourquoi la famille royale saoudienne est-elle autant touchée par le virus du PCC ?

L’article éditorial d’Epoch Times intitulé « L’épidémie de coronavirus met en évidence les liens étroits entre la Chine communiste et les pays les plus impactés » suggère que « les régions les plus touchées en dehors de la Chine ont toutes un point commun : des relations étroites ou lucratives avec le régime communiste de Pékin ».

Le 3 février, le ministère chinois des Affaires étrangères a publié un communiqué indiquant : « Le prince Faisal bin Farhan Al Saud a exprimé son soutien aux efforts de la Chine contre l’épidémie de coronavirus. »

Les éloges du prince Faisal sont arrivés à un moment où le régime était fortement soupçonné de dissimuler la gravité de l’épidémie du virus du PCC.

Le média chinois Tencent a publié ce que certains internautes croient être le nombre réel de cas et de décès confirmés du virus du PCC. En date du 1er février, selon le site web de Tencent, 24 589 personnes serait décédées et 154 023 personnes auraient contracté le virus – soit dix fois le chiffre officiel de l’époque, selon Taiwan News.

Le 6 février, au cours d’un appel téléphonique avec le leader chinois Xi Jinping, le roi Salman bin Abdulaziz Al Saud aurait exprimé son soutien aux efforts de Pékin pour combattre l’épidémie, a rapporté l’agence de presse chinoise Xinhua.

Le 28 mars, Xinhua avait également rapporté que le roi Salman a loué le régime chinois pour avoir contenu l’épidémie sur le continent, et a également déclaré que l’Arabie saoudite et la Chine sont des amis qui se serrent les coudes dans les moments difficiles.

Un partenariat stratégique global

L’Arabie saoudite et le régime chinois entretiennent des liens économiques étroits.

Puisque le pétrole est une matière première stratégique pour les secteurs de l’énergie et de la sécurité, l’Arabie saoudite bénéficie d’un statut stratégique unique et important de la part du Parti communiste chinois (PCC).

L’Arabie saoudite est le plus grand producteur et exportateur de pétrole au monde.

La Chine, premier importateur mondial de pétrole, importe 70 % du pétrole brut qu’elle raffine et près de la moitié du gaz naturel qu’elle consomme.

En janvier 2016, Xi Jinping s’est rendu en Arabie saoudite. Au cours de sa tournée dans trois pays du Moyen-Orient, la Chine et l’Arabie saoudite ont convenu de renforcer leurs liens bilatéraux et d’en faire un partenariat stratégique global.

Au cours de la rencontre, les deux dirigeants ont convenu de mettre en place une coopération énergétique stable à long terme et de déployer des efforts conjoints pour développer la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB), créée à l’initiative de la Chine. Une série d’accords de coopération ont également été signés, couvrant des domaines tels que l’énergie, les communications, l’environnement, la culture, et la science et la technologie.

Le régime communiste chinois considère également l’Arabie saoudite comme un partenaire commercial clé de son projet de nouvelle route de la soie (ou la Ceinture et la Route (stratégie aussi appelée OBOR en anglais pour One Belt, One Road).

Comme l’a indiqué le média Forbes : « Nul besoin d’être expert en géopolitique de l’Eurasie pour remarquer que de nombreux pays qui ont jusqu’à présent reçu des fonds de l’AIIB sont situés le long de la nouvelle route de la soie. Mais puisque, jusqu’à maintenant, la BRI est plus ou moins un méga-projet de développement d’infrastructures conçu pour relier physiquement diverses entités politiques et blocs économiques en des corridors commerciaux cohérents et organisés, elle demeure à la base d’une opération multinationale. »

En mars 2017, le roi Salman a consolidé les liens avec Pékin en chapeautant la signature d’accords portant sur un vaste éventail de domaines – allant de l’énergie à l’espace – d’une valeur de 65 milliards de dollars.

Les documents incluraient un protocole d’entente pour la participation du royaume à la mission lunaire chinoise Chang E-4 ainsi qu’un accord de partenariat pour la fabrication de drones, selon une déclaration officielle publiée par l’agence de presse saoudienne SPA.

Le 7 décembre 2018, une fusée « Longue Marche-2D » transportant deux satellites pour l’Arabie saoudite a été lancée depuis le centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le nord-ouest de la Chine.

En février 2019, l’Arabie saoudite et la Chine ont conclu leur Forum d’investissement saoudien-chinois avec des accords bilatéraux de coopération économique. Ces accords de 28 milliards de dollars ont été approuvés par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Al Saud lors de sa visite à Pékin.

Le ministre saoudien de l’Énergie, de l’industrie et des ressources minérales, Khalid bin Abdulaziz Al-Falih, a été interviewé par l’agence Xinhua à Dhahran le 15 février 2019. Au sujet du lien entre la « Vision 2030 » saoudienne et la « Belt and Road Initiative » chinoise, le ministre saoudien s’est dit confiant dans leur profonde intégration.

En novembre 2019, les deux pays ont organisé un exercice naval conjoint en mer Rouge. L’exercice visait à « établir une confiance mutuelle, renforcer la coopération entre la marine royale saoudienne et la marine populaire chinoise, et échanger et développer des expériences dans le domaine du terrorisme maritime et de la piraterie », a rapporté l’agence de presse saoudienne.

La nouvelle route de la soie

Selon un rapport de l’Oxford Business Group, l’Arabie saoudite arrive au quatrième rang en terme de nombre de projets liés à la BRI (106 projets) et au deuxième rang en terme de valeur (181,4 milliards d’euros).

Le 14 février 2019, Powerchina, le plus grand entrepreneur chinois dans le domaine de l’ingénierie, de l’approvisionnement et de la construction (Engineering, Procurement and Construction – EPC) en Arabie Saoudite, a remporté l’appel d’offres pour le projet de construction de monitoring des routes en Arabie saoudite. Le projet comprend principalement la construction de plus de 6 600 points de contrôle et de 145 petites stations de base dans la capitale Riyad.

Le 22 février 2019, la société d’État Saudi Aramco a signé un accord pour former une coentreprise avec le conglomérat chinois Norinco afin de développer un complexe de raffinage et de pétrochimie dans la ville de Panjin, un projet de plus de 10 milliards de dollars.

Le 24 février 2019, la Société nationale de logement d’Arabie saoudite (Saudi Arabia’s National Housing Company, NHC) et la Société d’État chinoise d’ingénierie de construction (CSCEC) ont signé un accord de 666,7 millions de dollars pour construire plus de 5 000 unités de logement à Riyad.

Le 27 février 2019, l’Arabie saoudite et la Chine ont signé 35 protocoles d’accord d’une valeur de plus de 28 milliards de dollars, a révélé l’Autorité générale des investissements d’Arabie saoudite (Sagia). Les accords ont été conclus lors du Forum d’investissement saoudien-chinois à Pékin, auquel ont participé le prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Al Saud et plusieurs autres ministres de haut rang, dont Khalid al-Falih, le ministre de l’Énergie du royaume.

L’Arabie Saoudite accueille Huawei

En 2018, la compagnie Saudi Telecom (ST) a accepté de déployer un réseau 5G avec des équipements de Huawei.

La filiale Huawei Arabie saoudite a officiellement ouvert sa première succursale à Riyad en janvier 2019 – sa plus grande vitrine au Moyen-Orient.

En février 2019, la Saudi Telecom a signé le contrat « Aspiration Project » avec Huawei, qui prévoit la modernisation du réseau sans-fil E2E et la construction d’un réseau 5G.

En octobre 2019, Zain KSA, l’un des principaux groupes de télécommunications de la région du Moyen-Orient et un acteur de premier plan dans le secteur des télécommunications en Arabie saoudite, a lancé des services 5G dans tout le pays via son réseau 5G alimenté par Huawei.

La première phase de déploiement du vaste réseau 5G de Zain aurait couvert plus de 20 villes en Arabie saoudite. Il a été soutenu par 2 000 tours 5G, ce qui en fait le plus grand réseau 5G de la région et couvre de nombreux secteurs, tels que la finance, l’agriculture, le tourisme, les loisirs, l’automobile, la santé et l’éducation.

Le 28 octobre 2018, le groupe Zain a été retenu par Huawei pour devenir un partenaire stratégique dans l’offre de services « Huawei Cloud » au Koweït, ainsi que dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Middle East and North Africa Region, MENA).

L’Arabie saoudite ouvre un Institut Confucius

Le 10 juin 2019, la prestigieuse université du Roi-Saoud (KSU) a accepté de construire un Institut Confucius sur son campus.

La décision des Saoudiens et leurs liens avec l’institut se sont manifestés à un moment où de nombreux pays et universités ont quant à eux fermé l’agence. En juillet 2019, au moins 13 universités américaines ont mis de côté les Instituts Confucius. Des universités d’Allemagne, de France, de Suède et du Canada ont également rompu successivement leurs liens avec ces instituts.

Les Instituts Confucius sont connus comme étant des outils de la Chine communiste visant à développer sa « puissance douce » à l’étranger et mener des opérations d’espionnage.

Selon un rapport bipartite du 27 février 2019 publié par le sous-comité permanent d’enquête du Comité américain sur la sécurité intérieure et les affaires gouvernementales, les Instituts Confucius sont financés et contrôlés par le régime chinois et font preuve d’un manque de transparence et de réciprocité avec les États-Unis.

Le président de la Commission des affaires étrangères britannique, Tom Tugendhat, a publié un article dans le Daily Mail dans lequel il écrit : « La vérité est que la pandémie de coronavirus a révélé ce que beaucoup d’entre nous savent depuis des années, à savoir que notre dépendance économique vis-à-vis de la Chine et notre soumission à son gouvernement ont un prix très élevé. »

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