Perspectives sur la pandémie : l’influence de la Chine sur Hollywood

Par Wang Jin
23 avril 2020 19:14 Mis à jour: 23 avril 2020 19:14

Actuellement, il y a près de 853 000 cas du virus du PCC et plus de 48 000 décès aux États-Unis. Des célébrités d’Hollywood figurent parmi les cas les plus médiatisés.

Quelle est donc la relation entre Hollywood et le virus du PCC ?

L’éditorial du journal Epoch Times « Là où les liens avec la Chine communiste sont étroits, le coronavirus suit » (« Where ties with communist China are close, the coronavirus follows ») suggère que « les régions les plus touchées en dehors de la Chine partagent toutes un fil commun, celui des relations étroites ou lucratives avec le régime communiste de Pékin ».

Le régime chinois finance les productions d’Hollywood

Plus de la moitié des 10 meilleurs films de 2019 sélectionnés par le magazine Time ont été financés par des entreprises proches de Pékin, telles que Tencent Pictures, Sunac Group, Shanghai Road Pictures Film and Television, Media Asia Film et Bona Film Group.

En parallèle, Terminator : Dark Fate, sorti en novembre de l’année dernière, avait un budget de production estimé à 170 millions € (185 millions $) avec un investissement de Paramount Pictures, Skydance Media, 20th Century Fox à 30 % respectivement, ainsi que Tencent Pictures à 10 %.

Le film Midway a été réalisé avec 73,6 millions € (80 millions $) de Bona Film Group, filiale de China Poly Group ce qui représente 70 % du budget du film.

Le plus grand conglomérat privé de Chine continentale, Fosun International, a investi dans la fondation de Studio 8, une société de divertissement américaine, en 2014 et a participé à l’investissement de films tels que Un jour dans la vie de Billy Lynn (Billy Lynn’s Long Halftime Walk) et Gemini Man.

Fin 2014, le plus grand groupe de divertissement interactif de Chine, Guangdong Alpha Group, a établi un partenariat avec la société américaine New Regency Productions. Il a accepté d’investir jusqu’à 55 millions € (60 millions $) dans trois films que New Regency produirait, dont The Revenant.

Le film de 2014 Transformers : l’âge de l’extinction, produit par Paramount, a bénéficié d’un investissement de M1905, une filiale de la China Movie Channel (CCTV6), spécialisée dans les nouveaux médias.

Parallèlement, Alibaba Pictures, le studio de cinéma chinois créé par le géant du commerce électronique Alibaba, a commencé son partenariat d’investissement et de marketing avec Paramount en 2015. À la suite de la collaboration sur Mission Impossible : Rogue Nation, il a investi dans deux films de la Paramount, Les tortues ninja: la sortie de l’ombre (Teenage Mutant Ninja Turtles : Out of the Shadows) et Star Trek : Sans limites.

L’influence du PCC se manifeste également par des fusions et des acquisitions avec des entreprises américaines.

Acquisition de studios

Le conglomérat chinois Dalian Wanda a acquis l’opérateur de cinéma américain AMC Entertainment pour 2,4 milliards € (2,6 milliards $) en mai 2012. En 2016, Dalian Wanda Group acquiert le studio hollywoodien Legendary Entertainment et l’exploitant de salles de cinéma Carmike Cinemas. Legendary Entertainment est le studio à l’origine des superproductions comme Jurassic World et The Dark Knight : Le Chevalier Noir.

Dalian Wanda a annoncé un partenariat stratégique avec Motion Picture Group, l’unité de prodution de films de Sony Pictures Entertainment, le 23 septembre 2016.

Wang Jianlin, fondateur de Dalian Wanda Group, est membre du Parti communiste chinois et a été délégué à l’Assemblée nationale populaire, l’organe législatif du Parti.

Toutefois, les acquisitions de Wang Jianlin inquiètent le Congrès américain quant à l’influence croissante du régime chinois dans le domaine du divertissement et considèrent ces acquisitions comme des moyens politiques du PCC pour diffuser de la propagande et exercer une influence culturelle sur la manière dont le PCC est représenté à la télévision et au cinéma américains.

Le 17 mars 2015, Lionsgate Entertainment a conclu un accord pluriannuel avec le diffuseur public chinois Hunan TV pour le cofinancement, la distribution, le développement et la production.

Le 1er avril 2015, la société de production cinématographique chinoise Huayi Brothers Media Corp. a signé un accord de trois ans avec le studio hollywoodien STX Entertainment pour financer, produire et distribuer conjointement jusqu’à 15 films par an.

Le 20 septembre 2015, China Media Capital (CMC) et Warner Bros. Entertainment ont annoncé la création d’une entreprise commune, Flagship Entertainment Group Limited, détenue à 51 % par CMC et à 49 % par Warner Bros.

En janvier 2017, Paramount a conclu un accord d’un milliard de dollars en fonds de catalogue avec Shanghai Film Group Corp. et Huahua Media, basée à Pékin. Les deux sociétés chinoises financeraient 25 % ou plus de l’ensemble de la liste de films du studio pour les trois prochaines années, avec une option pour un quatrième, selon les informations du magazine Deadline.

Cependant, Paramount a annoncé en novembre de la même année qu’ils mettaient fin à l’accord à la suite des changements qui ont eu lieu dans la politique au sujet des investissements chinois à l’étranger.

Le marché chinois signifie la censure

Le box-office chinois a encaissé 8,3 milliards € (9 milliards $) en 2018, juste derrière les États-Unis et le Canada, qui ont rapporté au total 10,9 milliards € (11,9 milliards $) cette année-là, selon les données compilées par la Motion Picture Association of America.

D’ici 2020, la Chine sera le plus grand marché cinématographique du monde, avec des recettes au box-office qui devraient passer de 9,1 milliards € (9,9 milliards $) en 2018 à 14,3 milliards € (15,5 milliards $) en 2023, selon un rapport de PricewaterhouseCoopers.

Les experts ont averti que le marché lucratif de la Chine a conduit à l’autocensure d’Hollywood au gré des censeurs chinois.

Timothy Doescher, directeur associé des relations de coalition à l’Institut pour la liberté économique de la Fondation Heritage, a déclaré : « Hollywood s’appuie de plus en plus sur les marchés chinois pour faire des profits sur les films. Cela signifie que nos films sont écrits dans l’optique chinoise. »

Aynne Kokas, Fellow du Woodrow Wilson Center, a déclaré au Financial Times : « Vous auriez du mal à trouver un producteur à Hollywood prêt à faire un film qui dépeigne la Chine de façon négative. »

Mike Gonzalez, Fellow senior à l’Institut Davis pour la sécurité nationale et la politique étrangère de la Fondation Heritage, a expliqué pourquoi le régime chinois a mis la main sur Hollywood. « Le Parti communiste chinois est communiste, et les communistes comprennent très bien, alors, la culture se situe en amont des politiques et de la politique, et si vous saisissez la culture, vous avez fait un grand pas vers l’impact sur la population. »

Le 4 octobre 2018, lors d’un discours dans lequel le vice-président Mike Pence a parlé de la nouvelle approche de l’administration dans les relations sino-américaines, il a critiqué le bilan de Pékin en matière de « récompenses et de contraintes » des studios de cinéma américains – qui, selon lui, ont permis de réviser avec succès les intrigues des films.

« World War Z a dû couper la mention dans le scénario d’un virus originaire de Chine. L’aube rouge (Red Dawn) a été monté numériquement pour que les méchants chinois soient représentés comme nord-coréens », a déclaré M. Pence à l’Institut Hudson.

Il a poursuivi : « Pékin demande régulièrement à Hollywood de présenter la Chine sous un jour strictement positif. Il punit les studios et les producteurs qui ne le font pas. Les censeurs de Pékin s’empressent de monter ou de mettre hors la loi les films qui critiquent la Chine, même de façon mineure. »

Films interdits par le PCC

Pékin n’a pas hésité à interdire certains films trop sensibles pour le régime.

Red Corner est un film de 1997 mettant en scène Richard Gere dans le rôle d’un homme d’affaires américain faussement accusé de meurtre à Pékin. Le film avait un titre d’appel inquiétant : « La clémence pour ceux qui avouent, la sévérité pour ceux qui résistent. »

En tant que partisan de l’indépendance du Tibet et allié du Dalaï Lama, l’acteur Gere a souvent critiqué le régime chinois.

Il a déclaré dans une interview au Hollywood Reporter que ses opinions politiques ont limité son travail. « Il y a certainement des films dans lesquels je ne peux pas jouer car les Chinois diront : ‘Pas avec lui.' »

Dans un exemple plus récent, le film The Laundromat : L’Affaire des Panama Papers de Netflix de 2019 a été interdit. Réalisé par Steven Soderbergh et interprété par Meryl Streep, le film expose la corruption, dont celle en Chine.

Un segment du film dépeint la pratique, permise par l’État, de prélèvements forcés d’organes effectués sur les prisonniers d’opinion en Chine.

Cette pandémie mondiale – causée par la mauvaise gestion de l’épidémie par le régime chinois – a démontré que les relations avec la Chine ont un prix élevé.

Hollywood – longtemps étouffée et façonnée par les intérêts économiques de la Chine – peut-elle se réveiller et prendre ses distances avec le régime chinois à l’avenir ?

Seul l’avenir nous le dira.

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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