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plus-iconPaix en Ukraine

Les garanties de sécurité accordées à l’Ukraine devraient inclure une force de maintien de la paix dirigée par l’Europe, estiment des dirigeants européens

Les dirigeants de dix pays et la présidente de la Commission européenne ont signé une déclaration commune à Berlin, en marge des négociations de paix entre Kiev et Washington.

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Premier rang : le premier ministre polonais Donald Tusk (g.), le président français Emmanuel Macron (2ᵉ en partant de la g.), le chancelier allemand Friedrich Merz (3ᵉ en partant de la g.), le président ukrainien Volodymyr Zelensky (3ᵉ en partant de la dr.), l’émissaire spécial des États Unis Steve Witkoff (2ᵉ en partant de la dr.) et le gendre du président américain, Jared Kushner (dr.). Deuxième rang : le premier ministre norvégien Jonas Gahr Store (g.), le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte (2ᵉ en partant de la g.), la première ministre italienne Giorgia Meloni (3ᵉ en partant de la g.), la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (3ᵉ en partant de la dr.), le premier ministre néerlandais Dick Schoof (2ᵉ en partant de la dr.) et le premier ministre suédois Ulf Kristersson (dr.), à la chancellerie fédérale, à Berlin, le 15 décembre 2025.

Photo: Kay Nietfeld/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 8 Min.

Les garanties de sécurité accordées à l’Ukraine devraient inclure une force de maintien de la paix dirigée par l’Europe.
Les dirigeants ont indiqué que d’éventuelles concessions territoriales de l’Ukraine à la Russie, en vue de mettre un terme à la guerre entre les deux pays, ne pourraient être envisagées qu’une fois mises en place de solides garanties de sécurité pour Kiev.
Les dirigeants de dix pays européens, ainsi que les responsables de l’UE Ursula von der Leyen et António Costa, ont publié à cette fin une déclaration commune à l’issue d’une réunion à Berlin, en Allemagne, qui a coïncidé avec des pourparlers de paix entre les États‑Unis et l’Ukraine organisés dans la même ville.
Précisant les garanties de sécurité qu’ils jugent nécessaires, les dirigeants ont déclaré que Kiev devait pouvoir maintenir ses forces armées à un niveau de temps de paix de 800.000 soldats, afin de dissuader toute agression et de défendre son territoire.
Pour renforcer encore cet effet dissuasif, ils ont indiqué que les dirigeants américains et européens s’étaient engagés à mettre sur pied « une “force multinationale Ukraine” dirigée par l’Europe, composée de contributions de pays volontaires dans le cadre de la Coalition des volontaires et soutenue par les États‑Unis », à titre de garantie de sécurité robuste.
« Elle contribuera à la régénération des forces ukrainiennes, à la sécurisation de l’espace aérien du pays et à la sécurité des mers, notamment en opérant à l’intérieur même de l’Ukraine », ont‑ils déclaré.
Les garanties de sécurité incluraient également un mécanisme américain de surveillance du cessez‑le‑feu, destiné à fournir une alerte précoce en cas de future attaque et à répondre à toute violation.
Les dirigeants ont également appelé à un engagement juridiquement contraignant visant à rétablir la paix en cas de future agression armée contre l’Ukraine et se sont engagés à investir dans la prospérité à long terme du pays.
Ils ont par ailleurs réaffirmé le soutien de la coalition au président ukrainien Volodymyr Zelensky et souligné que toute « décision concernant le territoire appartient au peuple ukrainien, une fois que des garanties de sécurité solides seront effectivement en place ».
Ils ont ajouté qu’ils soutenaient fermement l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.
« Il incombe désormais à la Russie de manifester sa volonté de parvenir à une paix durable en acceptant le plan de paix du président [Donald] Trump et de démontrer son engagement à mettre fin aux combats en acceptant un cessez‑le‑feu », ont‑ils écrit, ajoutant qu’ils s’étaient mis d’accord pour « continuer à accroître la pression sur la Russie afin de pousser Moscou à engager de véritables négociations ».
La déclaration a été signée par les dirigeants du Danemark, de la Finlande, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, des Pays‑Bas, de la Norvège, de la Pologne, de la Suède et du Royaume‑Uni. Elle reste ouverte à la signature d’autres pays.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (g.) et l’émissaire spécial des États‑Unis Steve Witkoff (dr.) discutent alors qu’ils posent pour une photo à la chancellerie fédérale, à Berlin, le 15 décembre 2025. (Lisi Niesner/AFP via Getty Images)

Ces engagements européens interviennent alors que de hauts responsables américains ont indiqué que des progrès substantiels avaient été réalisés lors des pourparlers de paix tenus à Berlin entre des représentants de Washington et de Kiev le 15 décembre.
S’adressant à des journalistes lors d’une conférence téléphonique, les responsables ont estimé que ces discussions avaient abouti au « meilleur ensemble de mesures possible », incluant de solides garanties de sécurité pour l’Ukraine, comparables aux protections prévues par l’article 5 de l’OTAN.
Ces garanties visent à dissuader et à contrer toute future violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine par Moscou.
Les responsables américains n’ont pas dévoilé les détails de ces garanties, mais ont indiqué que M. Trump les soumettrait à l’approbation du Sénat des États‑Unis. Ils se sont dits confiants quant à la possibilité que la Russie accepte ces termes.
« Offrir ce type de garantie, semblable à l’article 5 de l’OTAN, est quelque chose que le président Trump estime pouvoir faire accepter à la Russie », a déclaré l’un des responsables.
S’exprimant devant la presse à la Maison‑Blanche, M. Trump a jugé ces pourparlers productifs.
« Nous nous rapprochons d’un accord », a‑t‑il déclaré au sujet du projet de paix. « Nous bénéficions d’un soutien extraordinaire de la part des dirigeants européens. »
Sur les questions territoriales, des divergences subsistent, ont reconnu les responsables. Selon eux, les discussions menées au cours du week‑end ont cependant permis de réduire les écarts, certains points ayant été réglés et plusieurs solutions potentielles identifiées pour combler les divergences restantes.
L’équipe américaine a indiqué que M. Trump ne ferait pas pression sur l’Ukraine pour qu’elle cède des territoires, laissant à M. Zelensky les décisions concernant la suite.
Le premier ministre néerlandais par intérim Dick Schoof a déclaré le 16 décembre que ces garanties de sécurité offertes par les pays européens et les États‑Unis fournissaient à l’Ukraine une base solide en vue de possibles pourparlers de paix avec Moscou.
« Nous devons voir si la Russie, si [le président russe Vladimir] Poutine, veut vraiment la paix, et nous le verrons dans les prochains jours », a déclaré M. Schoof dans une intervention à la veille d’une conférence organisée à La Haye, aux Pays‑Bas, visant à créer une Commission internationale des demandes de réparation pour l’Ukraine, qui sera chargée de valider les demandes d’indemnisation des dommages de guerre à la charge de la Russie.
Le vice‑ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a pour sa part indiqué que le Kremlin n’accepterait en aucun cas le déploiement de troupes occidentales en Ukraine.
« Nous ne souscrirons certainement pas, à aucun moment, n’accepterons ou ne tolérerons la présence de troupes de l’OTAN sur le territoire ukrainien », a‑t‑il déclaré à la chaîne ABC News, dans une interview.
Lorsqu’on lui a demandé si la Russie serait prête à accepter la présence de forces européennes en Ukraine en dehors du cadre de l’OTAN, M. Riabkov a répondu : « Non, non, non. »
« Une “coalition des volontaires” revient exactement au même, c’est peut‑être même pire, car elle peut être mise en place sans les procédures habituelles de l’OTAN, qui sont relativement stables », a‑t‑il poursuivi, ajoutant que la Russie nourrissait une « méfiance totale et profonde » à l’égard de tout ce qui émane de l’OTAN et des grandes capitales de l’Alliance.
Emel Akan a contribué à la rédaction de cet article.