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plus-iconMédecines traditionnelles chinoises

Les plantes médicinales ne sont pas des compléments alimentaires : quand faut-il éviter de les prendre

Les médecines traditionnelles chinoises sont de nature végétale. Beaucoup de personnes entretiennent donc une idée reçue majeure : ces remèdes pourraient être utilisés pour soigner une maladie lorsqu’on est malade, mais aussi pour « reconstituer » l’organisme lorsqu’on est en bonne santé. Comparées aux médicaments pharmaceutiques de la médecine occidentale conventionnelle, les plantes médicinales semblent plus simples dans leur composition et sont, de ce fait, souvent perçues comme plus douces.

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Yu Yawen, praticienne de médecine traditionnelle chinoise à la clinique Royal Jade TCM, a déclaré que l'idée selon laquelle « la médecine traditionnelle chinoise soigne la maladie lorsqu'on est malade et régénère le corps lorsqu'on ne l'est pas » est en réalité erronée.

Photo: Shutterstock

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Durée de lecture: 5 Min.

Pourtant, Yu Yawen, praticienne en médecine traditionnelle chinoise (MTC), affirme que cette conception est erronée.
Les médicaments chinois sont classés en trois catégories : de qualité supérieure, intermédiaire et inférieure. Certains sont non toxiques, tandis que d’autres doivent impérativement être prescrits par un praticien de MTC.
Comme le dit l’adage : « tout médicament est en partie toxique » – la posologie est déterminante. Même si la médecine chinoise ressemble davantage à des aliments qu’à des médicaments occidentaux, elle reste, par nature, un « médicament ».

Nourrir l’organisme ou traiter une maladie

Lorsque l’on prend un médicament chinois, celui-ci exerce des effets thérapeutiques et peut aussi provoquer des effets secondaires. Yu Yawen explique que, par exemple, prendre une médecine chinoise à des fins thérapeutiques sans l’avis d’un praticien de MTC peut produire l’effet inverse de celui recherché et nuire à l’organisme.
Selon elle, les ingrédients de la médecine chinoise proviennent principalement de plantes, d’animaux et de minéraux naturels. Une fois les matières premières récoltées et transformées selon des méthodes ancestrales, elles sont classées en deux grandes catégories : les médicaments chinois nourrissants et les médicaments chinois thérapeutiques.
Les médicaments chinois nourrissants contiennent des substances destinées à renforcer le qi (l’énergie vitale) et le sang. Ils agissent comme un soutien pour l’organisme et peuvent être intégrés à l’alimentation en fonction de la constitution individuelle du patient.
En MTC, le qi et le sang sont considérés comme les substances essentielles aux activités vitales. Ils proviennent des organes internes et circulent en permanence dans le corps. Veiller à ce qu’ils soient suffisants et qu’ils circulent correctement est fondamental pour la santé et le bien-être. Les maladies et certains troubles apparaissent lorsque ces substances stagnent ou viennent à manquer.
Du point de vue de la MTC, de nombreuses maladies seraient causées par des forces environnementales, appelées les six influences pathogènes externes : le vent, le froid, la chaleur, la sécheresse, l’humidité et la chaleur estivale.
Les médicaments chinois thérapeutiques servent, entre autres, à éliminer la chaleur, détoxifier l’organisme, chasser le froid, soulager la douleur, activer le qi et la circulation sanguine, éliminer l’humidité ou favoriser la diurèse. Ils doivent être utilisés sous la supervision d’un praticien de MTC. Pris sans avis médical, ils peuvent provoquer des réactions indésirables, voire des situations mettant la vie en danger.

Médicaments de qualité supérieure, intermédiaire et inférieure

Yu Yawen précise également que la médecine chinoise se divise en médicaments de qualité supérieure, intermédiaire et inférieure. Tous ne permettent pas de renforcer l’organisme ; un diagnostic individualisé et une consultation avec un praticien de MTC sont donc indispensables.
Selon le plus ancien ouvrage de pharmacopée connu, le Classique de la matière médicale de Shennong, datant de la dynastie des Han orientaux, il existe 120 médicaments chinois de qualité supérieure. Ils sont non toxiques et peuvent être utilisés à des fins de prévention et d’entretien de la santé.
Pris sur le long terme, ces remèdes peuvent nourrir le qi, aider à gérer le poids corporel, favoriser un vieillissement harmonieux et soutenir la longévité. Parmi les plus courants figurent le jujube, le ginseng, le champignon noir, la racine d’astragale, le Ganoderma lucidum (lingzhi ou reishi), la racine de rehmannia préparée, la baie de goji, l’igname, l’eucommia (Du Zhong), etc.
On recense également 120 médicaments chinois de qualité intermédiaire. Certains sont non toxiques, d’autres légèrement toxiques ; cette toxicité est alors utilisée à des fins thérapeutiques, tout en contribuant à l’équilibre de l’organisme. Parmi les plus répandus : l’angélique chinoise, le lys, le gingembre séché ou encore l’épimède ou Yin Yang Huo en MTC.
Enfin, il existe 125 médicaments chinois de qualité inférieure. Yu Yawen souligne que la notion de toxicité ne signifie pas qu’ils sont mortels : au contraire, c’est précisément cette toxicité qui permet de traiter certaines maladies. La rhubarbe, par exemple, est utilisée contre la constipation, mais ne doit pas être consommée sur de longues périodes. Les médicaments de cette catégorie incluent notamment la rhubarbe, la pinellia ou Ban Xia en MTC, l’aconit ou encore le noyau de pêche.
Même si la médecine chinoise est généralement plus douce que les médicaments occidentaux conventionnels et entraîne moins d’effets secondaires, elle demeure un « médicament » à part entière et doit être prise strictement selon les recommandations d’un praticien de médecine traditionnelle chinoise.
David Chu est un journaliste basé à Londres qui travaille depuis près de 30 ans dans le secteur financier dans les grandes villes de Chine et à l'étranger, notamment en Corée du Sud, en Thaïlande et dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est. Il est né dans une famille spécialisée dans la médecine traditionnelle chinoise et a une formation en littérature chinoise ancienne.

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