Les anciens vivaient-ils vraiment plusieurs siècles? Qu’en est-il de Moïse, des maîtres taoïstes et tant d’autres?

Par Tara MacIsaac
5 novembre 2022 22:19 Mis à jour: 5 novembre 2022 22:19

Les personnages bibliques auraient vécu jusqu’à l’âge avancé de 900 ans ou plus, mais bien d’autres y seraient parvenus également. Les textes anciens issus de nombreuses civilisations attestent d’une durée de vie que la plupart des gens d’aujourd’hui trouveraient impossible à atteindre.

Certains prétendent qu’il s’agit d’une mauvaise traduction ou que les chiffres sont allégoriques, toutefois quelques historiens se sont demandé si la durée de vie de ces gens avait pu dépasser celle d’aujourd’hui.

Les sceptiques ont avancé que l’année au Proche‑Orient ancien devait différée de notre concept actuel. Peut‑être qu’à cette époque, une année correspondait à une orbite de la lune (30 jours), par exemple, au lieu d’une orbite terrestre autour du soleil.

Si l’on ajuste en conséquence, l’âge du personnage biblique Adam passe de 930 à 77 ans à sa mort, mais cela signifie qu’il aurait eu son fils Seth à l’âge de 11 ans. Enoch, autre personnage biblique, aurait eu 5 ans au moment de la naissance de son fils Mathusalem, selon ce calcul. Cela a‑t‑il du sens ?

(En haut à gauche) Sculpture sur un temple taoïste. Les maîtres taoïstes à travers l’histoire auraient vécu des centaines d’années. (Shutterstock) (En bas à gauche) Illustration du Shâhnâmeh, poème persan du Xe siècle répertoriant la durée de vie des rois sur des centaines d’années, voire plus de 1000 ans. (Wikimedia Commons) (à droite) Abraham, par Rembrandt. On dit qu’Abraham a largement dépassé la durée de vie attendue chez les humains modernes. (Wikimedia Commons) (Arrière-plan de g. à dt.) Ancienne tablette sumérienne (Wikimedia Commons), ancien texte médical chinois (Defun/iStock/Thinkstock), écriture hébraïque (Shutterstock)

Des incohérences similaires apparaissent lorsque nous ajustons une année pour représenter les saisons au lieu des orbites solaires, selon Carol A. Hill dans son article intitulé Comprendre les nombres de la Genèse, publié dans la revue Perspectives on Science and Christian Faith en décembre 2003. De même, des problèmes sont apparus en ajustant les âges dans les textes anciens sur la supposition que les auteurs utilisaient certains modèles pour biaiser les âges réels, comme les multiplier par un nombre donné.

Selon M. Hill, dans la Genèse, il pourrait y avoir une signification à la fois dans l’âge numérique (réel) et dans la signification numérologique (sacrée ou symbolique) de ces âges.

Des modèles mathématiques ?

Dans la Genèse et dans la liste des rois sumériens, d’il y a 4000 ans (énumérant les règnes des rois de Sumer, ancien sud de l’Irak), les analystes ont noté l’utilisation de nombres carrés. La liste dure plus de 30.000 ans.

Tout comme dans la Bible, la liste des rois montre un déclin constant de la durée de vie. La liste fait la distinction entre les règnes antérieurs et postérieurs au déluge. Les règnes antérieurs au déluge sont nettement plus longs que les règnes postérieurs au déluge, même si les durées de vie postérieures au déluge sont de quelques siècles, parfois plus de 1000 ans. Dans la Bible, nous constatons un déclin progressif au fil des générations, de la vie de 930 ans d’Adam aux 500 ans de Noé, jusqu’aux 175 ans d’Abraham.

Dwight Young, de l’Université Brandeis, a écrit au sujet des durées de vie postérieures au déluge dans la liste des rois sumériens : « Ce n’est pas seulement en raison de leur ampleur que certains de ces chiffres semblent artificiels. Les 1560 ans d’Etana, pour citer le plus long, ne sont que la somme des deux règnes précédents… Certaines durées semblent simplement être apparues comme des multiples de 60. D’autres grands nombres peuvent être reconnus comme des carrés : 900, le carré de 30 ; 625, le carré de 25 ; 400, le carré de 20… Même parmi les plus petits chiffres, le carré de 6 apparaît plus fréquemment qu’on pourrait s’y attendre. » L’article du Pr Young, intitulé Une approche mathématique de certaines périodes dynastiques dans la liste des rois sumériens, a été publié dans le Journal of Near Eastern Studies en 1988. Paul Y. Hoskisson, directeur du Laura F. Willes Center for Book of Mormon Studies, a fait des constats similaires sur les âges des patriarches dans la Bible dans un court article pour le Neal A. Maxwell Institute for Religious Scholarship.

Certains ont observé que le taux de déclin de la longévité depuis les temps d’avant le déluge, tels qu’ils sont enregistrés dans les textes anciens, jusqu’à aujourd’hui, correspond au taux de déclin observé dans les organismes lorsqu’ils sont exposés à des radiations ou à des toxines.

Les calculs dans de nombreuses civilisations, notamment les Chinois et les Perses

Dans la Chine ancienne, les supercentenaires étaient également fréquents, selon de nombreux textes. L’acupuncteur Joseph P. Hou, PhD, a écrit dans son livre Healthy Longevity Techniques : « Selon les archives médicales chinoises, un médecin nommé Cuie Wenze de la dynastie Qin a vécu jusqu’à 300 ans. Gee Yule, de la dernière dynastie Han, a vécu jusqu’à 280 ans. Un maître moine taoïste de haut rang, Hui Zhao, a vécu jusqu’à 290 ans et Lo Zichange a vécu jusqu’à 180 ans. Comme l’indique l’Encyclopédie chinoise des matières médicinales, He Nengci, de la dynastie Tang, a vécu jusqu’à 168 ans. Un maître taoïste, Li Qingyuan, a vécu jusqu’à 250 ans. À l’époque moderne, un médecin pratiquant la médecine traditionnelle chinoise, Lo Mingshan, de la province du Sichuan, a vécu jusqu’à 124 ans. »

Selon le Dr Hou, la clé orientale de la longévité est de « nourrir la vie », ce qui inclut non seulement la nourriture physique, mais aussi la nourriture mentale et spirituelle.

Le Shâhnâmeh (Livre des rois) est un poème épique persan écrit par Ferdowsi vers la fin du Xe siècle après J.‑C. Il raconte que des rois ont régné pendant 1000 ans, plusieurs centaines d’années, jusqu’à 150 ans, et ainsi de suite.

Récits modernes de longévité

Aujourd’hui encore, des personnes font état d’une durée de vie de 150 ans ou plus. Ces témoignages proviennent souvent des zones rurales, où la documentation est rare. Il y a plus d’un siècle, la documentation était probablement encore moins répandue dans les communautés rurales, ce qui rend plus difficile de prouver ces affirmations.

L’exemple de Bir Narayan Chaudhary au Népal

En 1996, Vijay Jung Thapa a rendu visite à Chaudhary dans le village tharu d’Aamjhoki, dans la région du Teraï. Chaudhary lui a dit qu’il avait 141 ans, écrit Thapa dans un article pour India Today. Si cette affirmation est vraie, Chaudhary devance de près de 20 ans le détenteur du record mondial Guinness de la plus longue vie jamais enregistrée.

Mais Chaudhary n’avait pas les documents pour le prouver. Il y avait, cependant, la mémoire collective du village.

« Presque tous les anciens du village se souviennent de leur jeunesse lorsque Chaudhary (qui était déjà un ancien) parlait de son travail lors de la première étude sur le Népal en 1888 », écrit Thapa. « La logique du village veut qu’il ait eu plus de 21 ans à l’époque, puisque ces travaux de recherches constituaient une certaine responsabilité. Chaudhary prétend qu’il avait 33 ans et qu’il était toujours un célibataire endurci. »

De nombreuses personnes de la région du Caucase, en Russie, revendiquent de la même manière des âges atteignant parfois plus de 170 ans sans que la documentation ne vienne étayer leurs affirmations.

Le Dr Hou a écrit : « Ces personnes à la longévité exceptionnelle ont invariablement mené une vie humble, en effectuant un travail ou un exercice physique intense, souvent en plein air, depuis leur jeunesse jusqu’à un âge avancé. Leur régime alimentaire est simple, tout comme leur vie sociale impliquant les familles. Un exemple est celui de Shisali Mislinlow, qui a vécu jusqu’à 170 ans et qui était jardinier dans la région d’Azerbaïdjan en Russie. La vie de Mislinlow n’a jamais été précipitée. Il disait : ‘Je ne suis jamais pressé, alors ne soyez pas pressé de vivre, c’est l’idée principale. Je fais du travail physique depuis 150 ans.’ »

Une question de foi ?

La question de la longévité dans les temps anciens a longtemps été liée aux pratiques taoïstes d’alchimie interne, ou de culture du corps et de l’esprit, en Chine. Ici, la longévité était liée à la vertu. De même, la vertu rejoint les croyances spirituelles occidentales bibliques.

L’historien romain et juif du premier siècle, Titus Flavius Josephus a écrit : « Lorsque Noé eut vécu trois cent cinquante ans après le déluge… Mais que personne ne pense que ce qui a été rapporté sur eux est faux en comparant la vie des anciens avec la nôtre et avec le peu d’années que nous vivons maintenant. Que personne ne fasse de la brièveté de notre vie actuelle un argument pour dire qu’ils n’ont pas non plus atteint une si longue durée de vie, car ces anciens étaient aimés de Dieu, et ultimement créés par Dieu lui‑même. Et parce que leur nourriture était alors plus appropriée pour prolonger la vie, ils pouvaient vivre bien pendant un si grand nombre d’années. Et de plus, Dieu leur a accordé un temps de vie plus long du fait de leur vertu, et du bon usage qu’ils en faisaient. »

Pour l’instant, les scientifiques modernes doivent soit accepter ce que les archives anciennes et la mémoire des villages transmettent sur ces durées de vies incroyables, soit considérer qu’il s’agit d’exagérations, de symbolisme ou quoique ce soit d’autre. Pour beaucoup, cependant, c’est et ce sera toujours une question de foi.

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