Avec 90 % de ses panneaux solaires et 1 million d’onduleurs importés de Chine, l’Australie pourrait être particulièrement vulnérable aux types de menaces de sécurité qui émergent actuellement dans le secteur énergétique américain, où des logiciels espions ont été découverts dans la technologie solaire.
C’est l’avertissement lancé par un expert stratégique australien après qu’une enquête récente a révélé des dispositifs de communication cachés dans des batteries et des onduleurs solaires fabriqués en Chine.
Certains de ces composants incluent des radios cellulaires et ne sont pas répertoriés dans la documentation produit. Ils pourraient également permettre aux pirates d’accéder à distance aux infrastructures énergétiques critiques et de contourner les pares-feux.
« Nous savons que la Chine estime qu’il est judicieux de placer certains éléments de notre infrastructure de base en danger de destruction ou de perturbation », a déclaré à Reuters Mike Rogers, ancien directeur de l’Agence de sécurité nationale américaine.
« Je pense que les Chinois espèrent en partie que l’utilisation généralisée des onduleurs limitera les options dont dispose l’Occident pour faire face au problème de la sécurité. »
Les dommages potentiels d’une cyberattaque sont de semer le chaos dans les réseaux électriques et les infrastructures, et de provoquer des pannes de courant généralisées.

Les panneaux solaires australiens proviennent à 90 % de Chine
En 2024, environ 90 % des panneaux solaires installés en Australie ont été importés de Chine, les 10 % restants étant d’origine nationale.
En réponse à cette forte dépendance, le gouvernement travailliste australien a lancé le programme « Solar SunShot », doté d’un milliard de dollars et visant à renforcer la production nationale d’énergies renouvelables, tout en atteignant ses ambitions de zéro émission nette.
En réponse à la découverte aux États-Unis d’appareils de communication non documentés, le ministre de l’Énergie Chris Bowen a reconnu les risques de cybersécurité qui découlent du recours à des composants fabriqués à l’étranger :
« Je ne prétends pas que nous pouvons produire tous les panneaux solaires dont nous avons besoin en Australie, mais nous pouvons développer une plus grande capacité souveraine. Et nous devons le faire. »

Les véhicules électriques proviennent à 77 % également de Chine
Pourtant, Michael Shoebridge, ancien officier supérieur du renseignement, estime que ce n’est pas seulement l’adoption généralisée par l’Australie de panneaux solaires fabriqués en Chine qui est préoccupante, mais que l’adoption par le pays de voitures électriques chinoises bon marché constitue également un risque.
« La politique de notre gouvernement national sur cette question de sécurité devrait changer pour y faire face », a-t-il déclaré à Epoch Times dans un courriel.
« Les risques sont bien réels, et sans doute plus importants ici en Australie, en raison de notre plus grande dépendance aux énergies renouvelables comme les panneaux solaires, les batteries et leurs systèmes de contrôle – principalement d’origine chinoise – pour notre transition énergétique », a indiqué M. Shoebridge, aujourd’hui fondateur et directeur de Strategic Analysis Australia.
« Les voitures sont également au cœur de notre système de transport. Les problèmes de sécurité liés aux systèmes de communication et de contrôle secrets de nos systèmes énergétiques et de transport, qui peuvent être utilisés par les entreprises chinoises et leurs maîtres du Parti communiste chinois, sont donc inquiétants, graves et réels. »
En 2024, environ 77 % des véhicules électriques (VE) vendus en Australie provenaient de Chine, selon EV Central. Parmi les marques chinoises dominantes en Australie figurent BYD, MG Motor, GWM (Great Wall Motors), Chery et XPeng.

M. Shoebridge a également souligné que la menace des composants fabriqués en Chine ne devait pas être minimisée.
« Ce genre de menaces semble exagéré jusqu’à ce qu’une crise survienne et qu’elles deviennent réelles », a-t-il déclaré.
« Il est presque certain que les systèmes de communication malveillants trouvés dans les systèmes chinois aux États-Unis existent dans les technologies chinoises largement utilisées ici en Australie. »
« Malheureusement, comme notre gouvernement et ses agences de sécurité ne montrent aucun signe de vouloir prendre le problème au sérieux, nous en savons bien moins que nous ne le devrions sur son ampleur et les moyens de le gérer. »
Le ministère américain de l’Énergie a reconnu les défis posés par les fonctionnalités non divulguées des technologies importées et a appelé les fabricants à la transparence.
« Bien que cette fonctionnalité ne soit pas forcément malveillante, il est essentiel que les acheteurs aient une compréhension complète des capacités des produits reçus », a déclaré un porte-parole du ministère américain de l’Énergie.
Des efforts sont en cours pour mettre en œuvre des mesures telles que des « nomenclatures de logiciels » (un inventaire de tous les composants intervenant dans un programme, ndlr) afin de garantir une divulgation complète de tous les composants de ces appareils, selon le porte-parole.
Epoch Times a contacté le ministère australien de l’Intérieur et le ministère du Changement climatique et de l’Énergie pour obtenir des commentaires, mais n’a pas reçu de réponse à temps pour la publication.
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