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Plainte contre Sébastien Lecornu, accusé de se prévaloir d’un master de droit non obtenu

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Le Premier ministre Sébastien Lecornu.

Photo: JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (Snapen) a déposé plainte contre le Premier ministre, l’accusant de se prévaloir d’un master de droit public qu’il n’aurait pas obtenu. La procédure a été transmise à la commission des requêtes de la Cour de justice de la République, a indiqué lundi l’avocat du syndicat, Me Vincent Brengarth.

L’entourage de Sébastien Lecornu affirme qu’il « conteste vigoureusement l’accusation dont il fait l’objet », dénonce « une polémique artificielle » et annonce une plainte en retour pour « dénonciation calomnieuse ».

« Une forme de mépris social »

En septembre, Mediapart a révélé que Sébastien Lecornu n’avait pas validé de master 2, contrairement à ce qu’indiquaient depuis 2016 plusieurs supports : des portraits de presse, sa page sur le site du ministère des Armées, son profil LinkedIn ou encore une présentation lors d’une conférence universitaire.

Interrogé vendredi par Le Parisien, il a assuré avoir « validé (sa) maîtrise en droit, donc un master 1 » à l’université Panthéon-Assas. Il a aussi affirmé avoir ressenti dans cette polémique « une forme de mépris social ».

Ancien et nouveau système universitaire

Avant la réforme des années 2000 alignant les diplômes sur le système LMD (licence-master-doctorat), la maîtrise (Bac+4) précédait le DEA ou le DESS (Bac+5). Le dispositif actuel distingue le master 1 (Bac+4) et le master 2 (Bac+5).

Selon le Snapen, le Premier ministre aurait laissé entendre qu’il détenait un master complet. La plainte affirme qu’il a voulu « faire croire (qu’il) était titulaire d’un master de droit public » et « utilisait en connaissance de cause un diplôme dont il n’était pas titulaire ».

Transparence et crédibilité en question

Me Vincent Brengarth souligne qu’« aucun diplôme n’est requis pour être membre d’un gouvernement et le fait de ne pas avoir obtenu de master 2 n’est pas un signe d’incompétence ». Mais il estime que « l’absence de transparence sur le niveau d’études acquis, par un ministre d’État, est de nature à porter atteinte à la crédibilité de la certification par les universités publiques françaises, à l’égalité républicaine, à l’honneur des enseignants-chercheurs et, plus généralement, à la mission de service public confiée aux établissements d’enseignement supérieur ».

Le président du syndicat, Gérard Lenfant, compare la situation à la lutte contre la fausse monnaie : « La Banque de France ne laisse pas passer l’édition de faux billets. Nous, en tant que corporation de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, on ne peut pas laisser passer l’impression de faux diplômes. Demain, c’est la porte ouverte à toutes les utilisations frauduleuses ».

Mentions en ligne et formulation

Sur son site officiel, Sébastien Lecornu mentionne uniquement des « études de droit à l’université Paris 2 Panthéon-Assas », sans autre précision. Sur LinkedIn, il indique « Master, droit public général, 2005-2008 » à Panthéon-Assas Université.

Avec AFP