Pourquoi les fraises d’Espagne sont-elles beaucoup moins chères que celles de France?

Par Emmanuelle Bourdy
3 juin 2020 19:47 Mis à jour: 4 juin 2020 07:46

Les fraises d’Espagne sont plus de deux fois moins chères que celles de France sur les étals de l’hexagone. Philip Alston, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté, explique dans quelles conditions extrêmement précaires se trouvent les cueilleurs de fraises en Espagne.

Même si le sujet a déjà été évoqué de nombreuses fois par de grands médias, il n’en reste pas moins toujours d’actualité. Et rien ne change…

L’Espagne est le premier producteur européen de fraises. Chaque année, 360 000 tonnes de fraises sont récoltées, principalement dans la région de Huelva, explique Le Parisien. Sur nos étals français, une fraise sur 2 est espagnole. Pour rivaliser avec cette concurrence redoutable, les agronomes français ont mis au point des variétés de fraises plus goûteuses. C’est ainsi que la gariguette est née en 1976, puis la ciflorette en 1998, et enfin la charlotte en 2004. Et il y a vraiment une différence de goût, d’un pays à l’autre.

Mais « savez-vous dans quelles conditions sont récoltées ces fraises espagnoles, qui coûtent la moitié du prix des françaises ? » s’interrogeait Le Parisien dans une vidéo postée sur Twitter le 31 mai 2020. Interrogé par le journal, Philip Alston, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté, explique dans quelles conditions insalubres les cueilleurs de fraises doivent vivre.

Les conditions de vie des cueilleurs

« Ils vivent dans des bidonvilles fabriqués avec du plastique qui servait auparavant à couvrir les champs de fraise dans lesquels ils travaillaient », explique Philip Alston, utilisant « tout ce qu’ils pouvaient trouver autour d’eux » pour se construire leurs cabanes de fortune.

Philip Alston précise : « J’ai passé du temps dans un endroit en particulier à Lepe, qui est habité exclusivement d’immigrés africains et j’ai vu les conditions dans lesquelles ils vivent et elles sont lugubres. » Il rapporte par ailleurs que l’un des plus gros problème qu’ils rencontrent, c’est le risque d’incendies, étant donné que « leur seul moyen de faire chauffer l’eau ou leur nourriture, ce sont les feux de camps, le plastique peut s’enflammer très rapidement ». Le camp a notamment été la proie des flammes en octobre 2019.

et leur salaire ?

« 30 à 35 € », c’est le salaire journalier de ces cueilleurs, répond Philip Alston. En France, le salaire minimum brut est de 71,05 € par jour. « C’est très difficile pour les fraises produites en France de rivaliser avec ce type de main-d’œuvre bon marché », reconnaît Philip Alston.

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