Poutine condamne la création d’une église indépendante en Ukraine

20 décembre 2018 15:40 Mis à jour: 20 décembre 2018 16:20

Le président russe Vladimir Poutine a condamné jeudi la création en Ukraine d’une Eglise orthodoxe indépendante de la tutelle russe, dénonçant une violation « flagrante » des libertés religieuses.

« Il s’agit d’une violation flagrante et profonde des libertés religieuses », a-t-il déclaré au cours de sa grande conférence de presse annuelle. « Cela a lieu également avec l’objectif d’une rupture plus grande entre les peuples russe et ukrainien », a ajouté le président russe.  L’objectif du patriarche Bartholomée de Constantinople, qui a autorisé la création de cette Eglise indépendante, était d’« asservir » l’Ukraine, a poursuivi Vladimir Poutine qui a également jugé que cette décision pourrait conduire à une redistribution « sanglante » des biens ecclésiastiques dans ce pays.

Pour sa part, le Parlement ukrainien a voté jeudi une loi obligeant l’Eglise orthodoxe ukrainienne liée au Patriarcat de Moscou à mentionner cette allégeance dans sa dénomination officielle. En vertu de ce texte, adopté par 240 députés sur un minimum requis de 226, cette Eglise, officiellement baptisée « Eglise orthodoxe en Ukraine », sera « obligée » dans les quatre mois de changer son nom en y intégrant celui de l’Eglise russe.

Les croyants ukrainiens sont libres de fréquenter l’Eglise de leur choix, mais la branche ukrainienne du patriarcat moscovite doit être clairement identifiée, notamment « dans ses documents » et « son statut », a déclaré le député Sergui Vyssotsky, un des auteurs de la loi, cité dans un communiqué.  Après le vote de cette loi, une courte bagarre a éclaté dans l’hémicycle entre des députés pro-occidentaux et pro-russes.

Un concile orthodoxe réuni à Kiev samedi en présence du président ukrainien Petro Porochenko a acté la création d’une nouvelle Eglise orthodoxe, mettant fin à 332 ans de tutelle religieuse russe sur l’Ukraine. Ce « concile de réunification » visait à mettre en application la décision historique du patriarcat orthodoxe de Constantinople qui a autorisé en octobre l’Ukraine à disposer de sa propre Église, suscitant l’ire de l’Église russe.

La nouvelle Eglise ukrainienne sera créée sur la base de deux confessions orthodoxes, jusqu’alors dissidentes, qui ont commencé à fusionner.  La troisième branche, loyale à l’Eglise orthodoxe russe, qui dispose d’une influence considérable en Ukraine et du plus grand nombre de paroisses, a qualifié ce concile d’« illégal », mais une partie de son clergé et ses fidèles pourraient à terme rejoindre la nouvelle formation.

Ces tensions religieuses sont un nouvel épisode du divorce politique, culturel et social entre Kiev et Moscou depuis l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 et l’éclatement d’un conflit armé entre l’armée ukrainienne et des séparatistes pro-russes.

D.C avec AFP

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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