Précieux cadeaux au Japon: des municipalités offrent des masques

Par Epoch Times avec AFP
23 avril 2020 14:53 Mis à jour: 23 avril 2020 15:31

Les municipalités japonaises ont pour habitude d’envoyer des délicatesses locales de prix telles que boeuf wagyu ou thon en cadeau aux citoyens qui leur versent un don mais, en cette période de pandémie, les petits présents les plus convoités sont les masques chirurgicaux.

Nombre de Japonais se sont mis à donner jusque 7.000 yens (60 euros) dans le but de recevoir en « cadeau » des masques en textile lavables produits localement, a témoigné auprès de l’AFP un responsable de la ville d’Aisho (centre).

« J’étais surpris. Nous avons reçu beaucoup de dons depuis que nous avons commencé à proposer ces masques le 1er avril », a dit ce responsable, Junki Urabe.

M. Urabe a précisé que 100 dons avaient été faits pour obtenir des masques sur la semaine passée alors que la très prisée myrtille locale n’en attirait que 20.

Les masques sont très demandés

« Notre bœuf et notre riz sont aussi très appréciés mais j’ai l’impression que les masques sont très demandés en raison de l’épidémie de virus ».

Dans le cadre de ce système il est possible de faire un don aux municipalités et régions de son choix et d’obtenir une réduction d’impôt sur le revenu et d’impôt local, ainsi que le fameux cadeau soigneusement pensé pour attirer les généreux donateurs.

Lancé en 2008, ce système est passé de 8,1 milliards de yens (70 millions d’euros) de dons à 512,7 milliards (4,42 milliards d’euros) en 2018, selon le ministère des Affaires intérieures et de la Communication.

-Un engagement ce mois-ci par le Premier ministre japonais Shinzo Abe qui envoie deux masques réutilisables en tissu à chaque ménage, alors que le pays lutte contre l’épidémie de coronavirus, à Tokyo le 17 avril 2020. Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP via Getty Images.

Il a déclenché une rivalité entre villes, qui a poussé le gouvernement central à limiter la valeur des cadeaux.

Ainsi Muroto, dans la préfecture de Kochi (ouest), a elle aussi constaté une forte demande de ses masques en coton de teinture indigo traditionnelle, proposés pour la somme rondelette de 9.500 yens.

« Nous avions commencé l’an dernier à donner des masques mais les dons ont augmenté depuis l’épidémie de coronavirus », a déclaré un responsable de la ville Shinya Katsuta.

Masques jetables, très utilisés au printemps

Les masques jetables, très utilisés au printemps au Japon en raison des allergies au pollen, sont devenus quasiment introuvables depuis le début de la pandémie du fait de la forte demande et du manque de matières premières.

-Des pédalos sont enfermés pendant la saison des cerisiers en fleurs pour décourager les gens de visiter la région, par mesure de précaution contre la propagation du coronavirus Covid-19, le 26 mars 2020 à Tokyo, Japon. Photo de Carl Court / Getty Images.

Le fabricant de produits électroniques Sharp, qui s’est mis à produire des masques pour les établissements de santé à la demande du gouvernement, a annoncé cette semaine que les particuliers pourraient aussi en acheter au prix de 3.000 yens pour 50 unités.

Le Japon est sous état d’urgence pour un mois jusqu’au 6 mai, une mesure non coercitive qui demande notamment de pas quitter les grandes villes vers les régions au cours des congés dits de la Golden Week, à cheval sur avril et mai.

5 kg de riz et un masque fait main

Une ville de la préfecture de Niigata (nord) a offert un sac de 5 kg de riz et un masque fait main à des étudiants qui restent sur le lieu où ils suivent leurs études au Japon plutôt que de rentrer dans leur région retrouver leur famille.

La ville ajoute au cadeau une lettre pleine de délicatesse dans laquelle elle s’excuse de leur avoir demandé de ne pas rentrer chez eux.

Et une commune de la région de Miyazaki (sud) fait don de ses célèbres mangues à ceux qui ont annulé leur voyage de retour pour les congés à venir.

Jusqu’à présent relativement épargné par la pandémie, le Japon a vu la croissance du nombre de malades s’accélérer ces dernières semaines, avec jeudi près de 12.000 cas et environ 290 décès depuis la découverte du premier cas.

 

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