Le dirigeant syrien Ahmed al-Sharaa s’est rendu à Paris, le 7 mai, pour son premier voyage en Europe depuis que son prédécesseur, Bachar al-Assad, a été évincé lors d’une offensive rebelle à la fin de l’année dernière.
M. al-Sharaa a rencontré le président français, avec qui une série de questions relatives à la Syrie déchirée par les conflits devaient être abordées.
Les questions à l’ordre du jour comprenaient probablement les moyens d’assurer la sécurité et la souveraineté du pays et d’assurer la sécurité des groupes minoritaires syriens qui ont récemment été menacés.
M. Macron et M. al-Sharaa devaient également discuter des efforts conjoints contre le groupe terroriste Daech, ainsi que de l’aide et du soutien occidentaux recherchés pour le régime syrien post-Assad.
En décembre 2024, M. Assad a été renversé par une offensive rebelle soutenue par la Turquie et menée par le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), une émanation du groupe terroriste al-Qaïda.
Groupe terroriste désigné au niveau international, le HTS dirige désormais le gouvernement intérimaire syrien, et le chef du groupe, M. al-Sharaa, est actuellement le dirigeant intérimaire du pays.
En raison de ses liens antérieurs avec al-Qaïda, M. al-Sharaa reste sur une liste de sanctions pour terrorisme, mais il a obtenu une exemption des Nations unies pour se rendre dans la capitale française.
La visite de M. al-Sharaa à Paris pourrait donner un coup de pouce diplomatique à son gouvernement intérimaire dirigé par le HTS, qui n’a pas encore été formellement reconnu par la Maison-Blanche.
Jusqu’à présent, Washington s’est également abstenu de lever les sanctions américaines contre Damas, qui avaient été initialement imposées lorsque la Syrie était dirigée par M. Assad.
Peu avant l’arrivée de M. al-Sharaa, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré que la France jugerait le dirigeant syrien et son nouveau gouvernement sur leurs actions.
M. Barrot a affirmé que la France attendait de Damas qu’il assure la sécurité des groupes minoritaires syriens et qu’il participe à la lutte en cours contre Daech.
« Si la Syrie devait s’effondrer aujourd’hui, ce serait comme dérouler le tapis rouge à l’État islamique [Daech] », a-t-il déclaré lors d’une intervention télévisée.
Allègement des sanctions, possible retrait américain
La France a salué l’éviction de M. Assad et s’efforce depuis lors de favoriser les liens diplomatiques avec le gouvernement intérimaire de M. al-Sharaa.
Le mois dernier, la France a nommé un chargé d’affaires à Damas et une petite équipe de diplomates comme première étape vers la réouverture de son ambassade dans la capitale syrienne.

Parallèlement à d’autres capitales occidentales, Paris a rompu ses liens avec Damas en 2012 en raison de la violence croissante entre le gouvernement Assad et les groupes rebelles, dont plusieurs bénéficiaient d’un soutien étranger.
Dans les années qui ont suivi, la Syrie a été secouée par des conflits internes et des interventions étrangères, période pendant laquelle Washington, Bruxelles et Londres ont imposé de sévères sanctions à Damas.
Depuis l’effondrement de l’armée et du régime d’Assad il y a six mois, l’Union européenne a levé certaines de ses sanctions contre la Syrie, et d’autres doivent expirer le 1er juin.
La Banque mondiale a estimé le coût de la reconstruction du pays à plus de 250 milliards de dollars, ce qui laisse le nouveau régime syrien dans un besoin urgent d’allègement des sanctions.
La Syrie post-Assad reste confrontée à de nombreux défis, notamment les empiètements territoriaux du voisin israélien et les frappes aériennes israéliennes répétées contre l’infrastructure militaire du pays datant de l’ère Assad.
Parallèlement, des centaines de soldats américains restent stationnés dans le nord-est du pays, où ils travaillent aux côtés des milices kurdes locales dans le cadre d’une coalition internationale contre Daech.
Le mois dernier, des responsables américains ont semblé indiquer que l’administration Trump envisageait un retrait partiel des troupes américaines de Syrie dans les mois à venir.
« Ce processus délibéré et conditionnel ramènera l’empreinte américaine en Syrie à moins d’un millier de soldats américains dans les mois à venir », a déclaré le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, dans un communiqué le 18 avril.
Avec Reuters
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