Prix du carburant : « on court à la catastrophe », s’alarment les aides à domicile et les infirmiers

Par Epoch Times avec AFP
16 mars 2022 16:55 Mis à jour: 16 mars 2022 18:43

Des aides à domicile et auxiliaires de vie « en danger », « une flambée insoutenable » pour les infirmiers libéraux : l’envolée des prix à la pompe alarment les professionnels du soin qui cumulent les kilomètres pour se rendre chez leurs patients.

« On court à la catastrophe. La profession a déjà un pied dans la tombe et on est en train d’y glisser complètement », témoigne auprès de l’AFP Louisa Hareb, aide à domicile à Saint-Etienne.

« Le secteur était déjà malade avant le Covid, désormais, il est à l’agonie »

« Ce mois-ci, la moitié de mon salaire est déjà engloutie par les hausses. On en arrive au point que ça va coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez soi », confie au téléphone entre deux interventions celle qui est entrée « par passion » dans le métier en 2013.

La page Facebook du collectif « La force invisible des aides à domicile » (6.300 membres) permet de prendre la température d’une profession sous-payée, en mal de recrutement, mais dont la pandémie a révélé le rôle essentiel auprès des personnes âgées. « Le secteur était déjà malade avant le Covid, désormais, il est à l’agonie », assure la présidente du collectif, Anne Lauseig, aide à domicile à Bordeaux.

« Aide à domicile en danger », les professionnels font part de leur désarroi

Exerçant dans l’Aveyron, Sandrine a posté mardi la photo d’une pompe à essence où le prix du litre s’affiche à 2,060 euros. « Aide à domicile en danger », commente sur le réseau social Rafaèle, qui précise que l’indemnité pour « les intermissions », c’est-à-dire ce qu’elle perçoit pour se rendre avec son véhicule au domicile des personnes dont elle s’occupe, est de 0,35 euros par kilomètre.

« Il y a beaucoup de démissions, de burn-out », constate Anne Lauseig, qui égrène « les kilomètres qui s’accumulent, les emplois du temps qui bougent sans arrêt » et rapporte le cas d’une collègue « obligée de dormir dans sa voiture ».

« Ma voiture c’est ma résidence secondaire », ironise Patricia Dupont, auxiliaire de vie dans le Calvados. « Ce week-end, j’ai fait 330 km. Hier, 210 km, ce qui est une journée normale », raconte-t-elle.

« On est à 2,50 euros brut d’indemnité forfaitaire de déplacement quand les kinés ont 4 euros, les médecins 10 euros ». Résultat : « des patients sont obligés de rester plus longtemps à l’hôpital car ils ne trouvent pas d’infirmier qui veulent se déplacer », explique Mme Sicre, également présidente du syndicat Convergence infirmière, qui vient de lancer une pétition « pour des mesures de compensation ». Elle totalisait près de 26.000 signatures mercredi matin.

Après la remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant à partir du 1er avril annoncée samedi par Jean Castex, le gouvernement doit dévoiler mercredi après-midi un « plan de résilience » pour faire face aux conséquences économiques du conflit en Ukraine.

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