Problème d’orbite pour la nouvelle capsule de Boeing lancée vendredi

Par Epochtimes.fr avec AFP
20 décembre 2019 13:23 Mis à jour: 20 décembre 2019 16:26

La nouvelle capsule spatiale de Boeing, Starliner, a été lancée vendredi depuis la Floride pour un vol d’essai non habité crucial pour la Nasa, mais un problème important affectait sa trajectoire initiale et rendait incertaine la suite de la mission.

La mission, sans astronaute à bord, était censée durer huit jours, pour un aller-retour vers la Station spatiale internationale (ISS), en forme de répétition générale pour la reprise des vols habités depuis les Etats-Unis, interrompus depuis 2011.

Le décollage s’est déroulé normalement et la capsule s’est détachée de la fusée Atlas V environ un quart d’heure après le lancement, avant l’aube, à Cap Canaveral.

Mais l’insertion orbitale était « non nominale », ont indiqué Boeing et la Nasa, ce qui signifie que la capsule n’est pas sur la bonne trajectoire pour rejoindre l’ISS. Starliner n’a pas allumé ses moteurs comme prévu pour gagner en altitude et atteindre l’ISS, qui est à environ 400 km de la Terre.

Boeing a indiqué que la capsule était sur une « orbite stable », ce qui semble indiquer que Starliner n’est pas en train de retomber sur Terre, mais on ignorait sa position et son altitude exactes.

« Starliner a eu une insertion non nominale. Mais nous contrôlons le vaisseau. L’équipe de navigation et de contrôle réfléchit à la prochaine manœuvre », a tweeté Boeing.

Puis la Nasa a brusquement mis fin à la retransmission en direct de la mission en promettant plus d’informations plus tard. Une conférence de presse est prévue à 14H00 GMT au centre spatial Kennedy.

« Starliner est sur une orbite stable. L’allumage nécessaire pour le rendez-vous avec l’ISS ne s’est pas produit. On travaille sur le problème », a tweeté le patron de la Nasa, Jim Bridenstine.

Confiance dans Boeing

« Le vaisseau est actuellement dans une configuration stable tandis que les contrôleurs cherchent une solution », a indiqué la Nasa dans un communiqué.

Cette mission test est déterminante à la fois pour la réputation de Boeing, ternie par les déboires de son avion 737 MAX, et pour la fierté nationale américaine.

La Nasa n’a plus de moyens de transport pour ses astronautes depuis qu’elle a remisé ses navettes spatiales en 2011 après trente ans de service. Elle dépend des fusées russes Soyouz pour les allers-retours avec la station, une dépendance dont Washington est pressé de s’émanciper, même si la coopération américano-russe dans l’espace est restée excellente au fil des années.

Sous la présidence de Barack Obama, l’agence spatiale a passé des contrats de milliards de dollars avec Boeing et SpaceX pour qu’elles mettent au point des capsules « made in USA ». Après deux ans de retard, le programme aboutit enfin et l’homologation des véhicules ne dépend plus que des derniers tests de vols non habités.

« Au début de l’année prochaine, nous lancerons des astronautes américains à bord de fusées américaines à partir du territoire américain pour la première fois depuis la fin des navettes spatiales en 2011 », avait déclaré jeudi Jim Bridenstine.

SpaceX a déjà passé l’étape que Boeing va tenter de franchir avec cette mission. En mars, la société d’Elon Musk a envoyé sa capsule Crew Dragon vers l’ISS et l’a fait revenir sur Terre sans problème, avec le mannequin Ripley à son bord.

Starliner a aussi à son bord un mannequin, baptisé Rosie et portant 15 capteurs, ainsi qu’une peluche Snoopy.

« Cela fait huit ans et demi, beaucoup trop longtemps selon moi », a témoigné l’astronaute de Boeing Chris Ferguson, qui commanda la dernière mission d’une navette américaine en juillet 2011 et est prévu pour prendre place dans Starliner pour son premier vol habité. « Mais nous voici sur le point de recommencer, avec non seulement une mais deux entreprises ».

Ces programmes sont distincts du projet Artémis de retour sur la Lune d’ici à 2024, qui se fera avec une troisième capsule adaptée à des voyages plus profonds dans l’espace, Orion, construite par Lockheed Martin.

Contrairement à ce qui se passait précédemment, la Nasa paiera Boeing et SpaceX au service, au lieu d’être propriétaire des capsules, un changement de philosophie décidé sous Barack Obama et qui devait faire économiser de l’argent à l’agence.

Au total, la Nasa a engagé plus de 8 milliards de dollars dans les deux sociétés, qui devront assurer six voyages chacune de quatre astronautes jusqu’en 2024.

Lors d’une conférence de presse jeudi, le patron de la Nasa avait déclaré sa confiance en Boeing, englué dans la crise de son avion vedette 737 MAX. « Les gens qui mettent au point le vaisseau spatial sont différents de ceux qui font les avions », avait-il noté.

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