Les producteurs de sapins du Morvan inquiets avec la fermeture des commerces

Par Léonard Plantain
5 novembre 2020 06:55 Mis à jour: 5 novembre 2020 06:55

Avec le reconfinement et donc la fermeture des commerces considérés par le gouvernement comme « non essentiels », l’inquiétude monte du côté des producteurs de sapins de Noël du Morvan, qui se demandent comment va évoluer leurs ventes pour la saison hivernale.

Depuis l’annonce du reconfinement, toute la filière des producteurs de sapins de Noël naturels est très inquiète, notamment dans le Morvan, l’une des régions les plus productrices de sapins de Noël en France. En effet, c’est pendant cette période de novembre que le coup d’envoi de la taille et des expéditions de sapins est normalement effectué.

Selon Frédéric Naudet, producteur de sapins dans le Morvan et président de l’Association française du sapin de Noël naturel : « Depuis ce matin[lundi 2 novembre – ndlr], la majeure partie des grandes chaînes de distribution ont suspendu leurs ventes de sapins de Noël. Si la mesure est confirmée, on ne fournira pas de sapins de Noël ! » avait-il déclaré à France 3 Régions.

Une catastrophe pour la profession, sachant que sur les 6 millions de sapins vendus chaque année en France, 80 % proviennent de la production française. Depuis, le secteur tente de faire passer la vente de végétaux comme un secteur « essentiel » par le gouvernement. Mais pour le moment, « ce n’est pas le cas », déplore Frédéric Naudet.

À l’heure actuelle, le réseau de vente de sapins s’appuie sur les grandes surfaces et les grandes surfaces de bricolage. Cela représente 35 % du volume des ventes des producteurs du Morvan, tandis que 4 % des ventes se font chez les fleuristes. Ainsi, « si le Premier ministre déclare que les rayons de fleuristerie et de produits végétaux ne sont pas essentiels, et qu’il interdit aux grandes surfaces de vendre ce type de produit, il ne restera plus beaucoup de commerces pour vendre du sapin de Noël », déplore Frédéric Naudet.

Il précise également que les sylviculteurs concentrent leur chiffre d’affaires exclusivement sur la vente des sapins de Noël, et qu’il s’agit d’un travail de longue haleine qui se traduit par une course contre la montre à l’approche des fêtes de Noël. « On travaille, on produit, on soigne nos sapins pendant 10 ans, pour vendre nos sapins entre le 15 novembre et le 15 décembre. Si on nous empêche de travailler pendant ce mois-là, eh bien on est morts ! » dénonce Frédéric Naudet.

À noter que même si la vente de sapins était autorisée à la fin théorique du confinement, au 1er décembre, Frédéric Naudet redoute d’être pris de court, car c’est au début du mois de novembre que se joue la saison : « On anticipe, on prépare notre saison, on embauche du personnel, les premiers jours de novembre, on commence à couper, à emballer, à préparer, à livrer. Si le 1er décembre, on nous demande de fournir, on ne pourra pas fournir aux Français des sapins pour le 25 décembre. C’est aussi simple que cela. »

Depuis, Frédéric Naudet a saisi le Premier ministre sur la question de la distribution des sapins de Noël. Il a également demandé au Préfet et aux maires « de permettre aux producteurs de sapins de Noël naturels de bénéficier des circuits de commercialisation extérieurs habituels, à savoir les espaces de vente temporairement délégués par les enseignes nationales et les stands dédiés à la vente directe auprès des particuliers. »

Si la situation ne se débloque pas, la plupart des producteurs ne s’en relèveront pas, déplore-t-il. De plus, « si le sapin de Noel n’est pas un produit essentiel, 6 millions de Français risquent d’acheter un sapin artificiel qui vient d’Asie du Sud-Est, c’est un comble ! » conclut-il.

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