Puy-de-Dôme : un refuge accueille plus de 300 ânes maltraités ou abandonnés venant de toute la France

Par Emmanuelle Bourdy
27 septembre 2021 18:34 Mis à jour: 27 septembre 2021 18:34

L’association Adada (Association des Amis des Ânes) se trouve à Auzelles, une commune rurale située près d’Ambert (Puy-de-Dôme). Elle récupère les ânes maltraités, ou ceux qui n’ont plus de famille. Une fois qu’ils ont reçus les soins nécessaires, ils sont ensuite proposés à l’adoption mais peuvent également être gardés par l’association ou encore être parrainés, selon le cas.

En 1968, Adada a été créée par le peintre Raymond Boissy pour « réhabiliter l’âne, parce qu’il n’y en avait plus à cause de la mécanisation », explique à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes la présidente de l’association, Marinette Panabière.

Présidente depuis 1999, Marinette Panabière s’est « rendu compte qu’il y avait beaucoup d’ânes malheureux, qui ne pouvaient pas être gardés par leurs propriétaires, ou maltraités ». L’association, qui initialement prodiguait des conseils aux personnes qui voulaient adopter un âne, s’est donc tout naturellement transformée en un refuge en 2003.

Depuis 2017, Adada a établi son fief dans un ancien centre équestre. Celui-ci compte 24 hectares de terrain ainsi que des terres en location, ce qui représente au total une surface d’environ 70 à 80 hectares de terrain, précise France 3. À l’heure actuelle, 17 salariés travaillent au sein de cette structure. Parmi ces salariés, on compte 9 soigneurs, 5 personnels d’entretien et 3 personnels administratifs.

« Ce n’est pas facile du tout, c’est dur psychologiquement »

Et le nombre de pensionnaires, lui, augmente d’année en année. « À l’époque, je pensais qu’il y aurait environ 30 ânes. Nous en sommes à 326 maintenant. Nous récupérons des ânes dans toute la France », souligne la présidente qui ajoute : « Soit ils sont maltraités et placés par la DDPP (Direction départementale de la protection des populations), soit ce sont des ânes errants, soit des ânes dont les propriétaires décèdent et dont la famille ne peut pas s’occuper, soit des ânes que les gens ne veulent plus parce qu’on adopte un âne comme on adopte un chien : après on n’en veut plus. »

Au sein de l’association, le travail des soigneurs requiert généralement une dose prodigieuse de patience car les bêtes recueillies sont parfois dans un état de souffrance extrêmement préoccupant. « Ce n’est pas facile du tout, c’est dur psychologiquement », déplore effectivement Marinette Panabière. « Il faut beaucoup d’investissement humain pour les remettre en bon état, aussi bien physiquement que moralement », poursuit-elle.

Elle explique encore que lorsque des ânes « arrivent à plusieurs on les laisse ensemble. Quand ils arrivent seuls, on essaye de leur trouver un terrain adapté. Tous nos mâles sont castrés ». Cependant, malgré toute la bonne volonté de l’association, celle-ci est parfois obligée de refuser certains arrivants, faute de moyens.

Des adoptions « très encadrées » avec un « contrat d’adoption »

Heureusement, la solidarité des internautes s’avère toujours un sérieux coup de pouce pour l’association, qui aide également les propriétaires en difficulté, ceux qui n’arrivent plus à assumer la prise en charge de leur âne. Marinette Panabière précise que l’association est effectivement là pour aider les propriétaires malades ou qui ne peuvent plus s’occuper de leur âne. « On sauve l’âne mais on rend également service à la personne qui se fait beaucoup de souci pour ses animaux », se réjouit la présidente d’Adada.

L’association propose également le parrainage, à hauteur de « 50 € par mois », une somme « déductible des impôts ». Ainsi l’âne reste au refuge et l’argent est utilisé pour l’entretenir. Mais dans la mesure du possible, l’adoption est aussi un moyen d’offrir à l’animal un nouveau foyer. Pour autant, les adoptions restent « très encadrées », avec un « contrat d’adoption ». « On envoie un représentant visiter les lieux. On ne laisse jamais partir un âne seul, ils ne peuvent pas vivre tout seuls, ils s’ennuient, comme tous les équidés. […] Après l’adoption, on demande des nouvelles deux fois par an et si la personne ne répond pas on envoie quelqu’un », stipule Marinette Panabière.

La présidente de l’association rappelle que l’âne n’est non seulement pas têtu mais qu’il est très intelligent. « S’il ne comprend pas ce que vous attendez de lui, il ne le fera pas. S’il voit un obstacle, il va vous prévenir. Il est très attachant et très réfléchi », déclare-t-elle enfin à France 3, ajoutant qu’ « au Moyen-Age, le bonnet d’âne était fait pour donner la sagesse et la réflexion de l’âne et ça a été déformé par la suite ».

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