Parce qu’il avait envoyé trois mails à l’institutrice de son fils pour échanger sur un incident, un père convoqué devant la justice

Par Emmanuelle Bourdy
25 mai 2022 10:23 Mis à jour: 25 mai 2022 10:23

François Champart, un père de famille de 42 ans qui avait envoyé trois mails à l’institutrice de son fils l’hiver dernier, se retrouve convoqué devant la justice le 30 mai prochain. Dans ces courriels, il demandait simplement à rencontrer l’enseignante pour pouvoir échanger avec elle, notamment sur le sujet du protocole sanitaire. À l’origine de ces envois, l’enseignante avait pris la décision de faire porter un masque à l’enfant, bien que celui-ci ait un certificat médical de contre-indication.  

Une institutrice de l’école élémentaire d’Olargues (Hérault) avait imposé le port du masque à l’un de ses élèves, alors qu’il disposait d’un certificat médical de contre-indication, rapporte France Bleu. Après cet incident, le père du garçon de 7 ans, un menuisier de Roquebrun, avait demandé à rencontrer l’enseignante pour avoir des explications. Il lui avait alors envoyé trois mails, aucunement menaçants selon lui.

« J’ai simplement expliqué mon ressenti et ma vision sur la pandémie »

L’affaire avait commencé à la rentrée 2021-2022. Dès la rentrée de septembre, l’enfant était autorisé par l’établissement à porter une visière de protection transparente à la place du masque de protection en tissu, qui lui était contre-indiqué par son médecin. Mais un jour, l’élastique de sa visière s’est rompu et faute d’avoir une visière de remplacement, l’enseignante avait décidé de lui mettre un masque en tissu.

C’est à ce moment-là que le père de famille avait envoyé un premier mail, demandant à rencontrer l’institutrice afin d’obtenir des explications de sa part et d’échanger sur le sujet. Mais il avait alors reçu une fin de non-recevoir et l’enseignante avait justifié son acte par l’application stricte du protocole sanitaire. François Champart avait envoyé un second courriel, dans lequel il avait « simplement expliqué [son] ressenti et [sa] vision sur la pandémie et des risques qu’elle faisait prendre aux enfants », a-t-il indiqué à France Bleu.

Il refuse de faire le stage de citoyenneté car c’est admettre qu’il a été menaçant dans ses écrits

Estimant être menacée, l’enseignante avait décidé de porter plainte à la brigade de gendarmerie de Saint-Pons-de-Thomières. Les gendarmes auraient refusé d’enregistrer cette plainte que rien ne justifiait, souligne France Bleu. Les militaires avaient néanmoins proposé une médiation. Cependant le jour du rendez-vous, la maîtresse d’école était arrivée deux heures trop tôt, ayant peur de rencontrer le père de famille. La confrontation n’avait donc pas pu avoir lieu.

François Champart avait ensuite été convoqué devant le délégué du procureur, le 15 mars dernier. Ce dernier lui avait proposé de ressortir libre s’il réalisait un stage de citoyenneté, lui coutant 250 euros de sa poche. Il avait refusé, considérant qu’effectuer ce stage c’était reconnaître ses torts. « Je ne pense pas avoir été violent et menaçant avec l’institutrice de mon fils, qui au demeurant fait très bien son travail », a-t-il expliqué à France Bleu.

Il risque jusqu’à 10 ans de prison et 150.000 € d’amende

Accusé d’avoir envoyé trois mails menaçants à l’institutrice de son fils, selon le parquet, François Champart est poursuivi pour menaces, violences et actes d’intimidation auprès d’une personne chargée d’une mission de service public. Il est donc convoqué par le tribunal de Béziers le 30 mai prochain.

Son histoire a fait le tour des réseaux sociaux et de très nombreux internautes dénoncent la convocation dont ce menuisier de Roquebrun fait l’objet. Certains d’entre eux ont même l’intention de venir le soutenir sur place ce jour-là. Le père de famille risque jusqu’à 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende, si sa culpabilité est reconnue. 

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