En quoi divergent Biden et Trump dans leur approche à l’égard de la Chine

Par Bowen Xiao
28 août 2020 21:05 Mis à jour: 28 août 2020 21:05

Les camps du candidat démocrate à la présidence américaine Joe Biden et de l’actuel président Donald Trump voient la Chine – la deuxième économie mondiale – sous des angles très différents.

Alors que les deux camps ont présenté un programme de leur campagne présidentielle qui est bien dur envers le Parti communiste chinois (PCC), les actions et les commentaires passés des deux leadeurs dressent un tableau beaucoup plus contrasté.

Le programme de la campagne de réélection de Trump pour le second mandat comprend une section spécifique intitulée « Mettre fin à notre dépendance vis-à-vis de la Chine ». Elle énumère certains objectifs clés tels que le retour des emplois manufacturiers de la Chine et la responsabilisation du PCC dans sa mauvaise gestion de l’épidémie du Covid-19, entre autres.

La campagne de Biden a mentionné à plusieurs reprises qu’il envisage faire face à la Chine dans le cadre de son plan « Made in all of America » qui comprend des objectifs tels que le rétablissement des chaînes d’approvisionnement et la réduction de la dépendance à l’égard de la Chine en prenant des « mesures commerciales agressives ».

L’opinion des Américains sur la Chine dans son ensemble, en particulier depuis que l’épidémie du virus de Wuhan est devenue une pandémie mondiale, s’est largement dégradée. Une enquête de juillet de Pew Research a révélé que 73 % des adultes américains ont une opinion défavorable de la Chine, soit une augmentation de 26 % par rapport à 2018. Les auteurs du rapport ont constaté qu’il y a « un sentiment généralisé que la Chine a mal géré l’épidémie initiale et la propagation ultérieure du Covid-19 ».

Joe Biden et la Chine

Lors de sa campagne électorale, Joe Biden a maintes fois minimisé la menace posée par la Chine. En mai dernier, lors d’un événement électoral dans l’Iowa, il a déclaré : « La Chine ne va pas nous concurrencer ? Voyons donc… Je veux dire, vous savez, ils ne sont pas de mauvaises gens. Mais, savez-vous, ils ne représentent pas une concurrence pour nous. »

Biden, en tant que sénateur américain, a soutenu l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce en 2001, lui assurant la permanence de relations commerciales normales avec les pays occidentaux.

Dans un discours devant les membres des syndicats en mai dernier, il a martelé : « Nous avons les travailleurs les plus productifs du monde, trois fois plus productifs que les travailleurs d’Asie. »

Biden s’est également opposé avec véhémence à la suspension de voyages depuis la Chine vers les États-Unis que Trump a annoncée fin janvier pour tenter d’arrêter la propagation du virus.

« Ce n’est pas le moment pour Donald Trump de faire preuve d’hystérie et de xénophobie, de xénophobie hystérique et d’alarmisme », avait-il proclamé en mars, avant de revenir sur sa position par rapport à cette interdiction.

La relation de Biden avec le dirigeant chinois Xi Jinping est plus profonde. Ils se sont connus lorsque Biden était vice-président d’Obama. En 2015, Biden a noté que lui et Xi « ont eu d’innombrables discussions privées qui vont bien au-delà des sujets de discussion habituels ».

« J’ai dit au président [Xi Jinping] après nos multiples rencontres que j’étais impressionné par sa franchise, sa détermination et sa capacité, en tant que président, à gérer ce dont il a hérité. »

Pendant une table ronde organisée en 2011 à Pékin, Joe Biden a déclaré : « Le président Obama et moi-même, nous saluons, encourageons et ne voyons que des avantages positifs dans l’investissement direct aux États-Unis de la part d’entreprises et d’entités chinoises. »

Les responsables des services de renseignement américains ont récemment conclu que Pékin veut que Trump perde les prochaines élections présidentielles. William Evanina, directeur du National Counterintelligence and Security Center, a déclaré qu’ils « estiment que la Chine préfère que le président Trump – que Pékin considère comme imprévisible – ne soit pas réélu ».

Donald Trump et la Chine

Donald Trump, lors de sa campagne présidentielle de 2016, a promis de s’opposer à la Chine dans le domaine de ses pratiques économiques déloyales.

Au cours de son premier mandat, l’administration Trump a mis en œuvre une approche nationale « pan-gouvernementale » visant à contrer l’infiltration de la Chine aux États-Unis – une mesure de grande envergure jamais entreprise par les administrations précédentes.

Trump a sanctionné des responsables chinois à de multiples reprises, notamment pour avoir soutenu la nouvelle loi autoritaire sur la sécurité nationale que Pékin a imposée à Hong Kong et pour avoir violé les droits de l’homme des Ouïghours et d’autres minorités.

Plusieurs sociétés chinoises ont également été inscrites sur une liste noire en raison de leur participation dans des violations des droits de l’homme commises en Chine.

En janvier dernier, Trump a signé la première phase de l’accord commercial avec la Chine. Pourtant, en juillet, il a annoncé que les relations entre les deux pays avaient été « gravement endommagées » et que les chances de passer à la deuxième phase de l’accord étaient minces. Il a également fait entendre qu’un « découplage complet » de la Chine restait une option.

Sous la présidence de Trump, le nombre de cas d’arrestations d’espions chinois a augmenté. Personne n’avait été accusé d’espionnage en faveur de la Chine au cours des quatre dernières années de l’administration Obama, tandis que l’administration Trump a inculpé quatre espions présumés, et ce, seulement pour l’année 2017.

Le directeur du FBI, Christopher Wray, a récemment révélé que son bureau mène actuellement plus de 2 000 enquêtes qui remontent au PCC, ce qui représente une augmentation d’environ de 1 300 % du nombre d’enquêtes d’espionnage économique lié au régime chinois.

Il a également annoncé que son bureau ouvrait « une nouvelle enquête de contre-espionnage qui remonte à la Chine toutes les 10 heures ».

D’autres mesures importantes visant à contrer la Chine comprennent la révocation du statut spécial accordé par les États-Unis à Hong Kong, le rejet des revendications de la Chine en mer de Chine méridionale et la fermeture du consulat chinois à Houston.

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