Le régime iranien pourrait avoir tué plus d’un millier de manifestants, selon les États-Unis

Par Bowen Xiao
7 décembre 2019 21:08 Mis à jour: 8 décembre 2019 08:22

Le 5 décembre, les États-Unis ont accusé les forces de sécurité iraniennes d’avoir potentiellement tué plus de 1 000 personnes dans le cadre d’une opération de répression contre les récentes manifestations. Le Pentagone, quant à lui, réfléchit à la possibilité d’envoyer des troupes américaines supplémentaires pour aider à combattre la violente répression.

M. Brian Hook, représentant spécial des États-Unis pour l’Iran, a déclaré aux journalistes que le décompte se fondait sur divers rapports provenant d’Iran, ainsi que sur des analyses de renseignements. Le dernier chiffre est beaucoup plus élevé que les estimations précédentes. Le 3 décembre, le président Donald Trump a appelé les médias à se rendre en Iran pour aider à surveiller et à rendre compte de l’évolution de la situation.

S’exprimant au ministère des Affaires étrangères, M. Hook a déclaré que les États-Unis avaient reçu et visionné une vidéo d’un incident spécifique de répression dans la ville de Mahshahr, au cours duquel le corps des Gardiens de la révolution islamique (IRGC) avait abattu au moins 100 manifestants à coups de mitraillette.

En avril, l’administration Trump a officiellement désigné le corps des Gardiens de la révolution islamique comme une organisation terroriste étrangère, une mesure à la fois symbolique et sans précédent. L’Iran a immédiatement condamné cette décision.

John Rood, sous-secrétaire à la défense pour la politique, a déclaré à la Commission sénatoriale des forces armées que le secrétaire à la défense Mark Esper « a l’intention d’apporter des changements » au nombre de soldats déployés dans la région. D’autres responsables ont déclaré que les options à l’étude pourraient consister à envoyer entre 5 000 et 7 000 soldats au Moyen-Orient, mais ils ont tous souligné qu’aucune décision finale n’avait été prise.

À la suite des révélations du ministère des Affaires étrangères, le sénateur américain Ben Sasse (R-Neb.), membre du Comité sénatorial spécial du renseignement, a condamné les actions de l’IRGC. L’IRGC est une branche de l’armée iranienne contrôlée par le Guide suprême du régime, Ali Khamenei.

« Les mollahs d’Iran ont les mains pleines de sang. Le massacre d’au moins un millier d’hommes, de femmes et d’enfants montre ce qu’est réellement la dictature iranienne : un pouvoir total et brutal », a déclaré Ben Sasse dans un communiqué. « Si les mollahs servaient le peuple iranien plutôt que leur idéologie perverse, ils ne faucheraient pas des manifestants innocents et n’empileraient pas les corps comme du bois de corde. »

« Les sanctions américaines ont mis les vrais voyous de Téhéran sur les nerfs, et ils sont en train de s’en prendre à tout le monde », a-t-il déclaré. « Les États-Unis devraient continuer à resserrer les rênes, et nos alliés du monde entier devraient nous aider. »

Amnesty International a rapporté le 2 décembre qu’au moins 208 personnes auraient été tuées lors de manifestations antigouvernementales en Iran.

Des manifestations antigouvernementales se sont également emparées de l’Irak depuis le 1er octobre, date à laquelle des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Bagdad et dans le sud, à majorité chiite. Ce mouvement, qui n’a pas de leader, accuse le gouvernement de corruption et a également dénoncé l’influence croissante du régime iranien dans les affaires publiques irakiennes.

M. Hook a déclaré que la vidéo était parmi l’une des dizaines de milliers de vidéos que les États-Unis ont reçues depuis que le secrétaire d’État Mike Pompeo a appelé les Iraniens, en novembre, à présenter des preuves des atrocités commises par les autorités pour réprimer ces manifestations.

Le régime a reconnu le 27 novembre que 200 000 personnes avaient pris part aux manifestations et que 7 000 ont été arrêtées, marquant peut-être la plus grande manifestation antigouvernementale dans les 40 ans d’histoire du régime.

Des protestations généralisées ont éclaté en Iran le 15 novembre après l’annonce par les autorités d’un nouveau système de rationnement de l’essence, qui entraînerait une augmentation du prix de l’essence jusqu’à 50 %.

Dans un cas antérieur d’affrontements violents, au moins 45 manifestants avaient été abattus par les forces de sécurité irakiennes le 28 novembre après que des manifestants eurent mis le feu à un consulat iranien la nuit précédente.

Les manifestants ont incendié le consulat iranien de la ville irakienne de Najaf, dans ce qui a été décrit par des rapports comme l’une des pires attaques visant les intérêts iraniens dans le pays depuis que les manifestations ont éclaté il y a deux mois. Aucun membre du personnel iranien n’a été blessé lors de l’attaque, car ils se sont échappés par la porte arrière.

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