Retraites: weekend de manifestations partout en France, la Concorde interdite à Paris

Par Epoch Times avec AFP
19 mars 2023 10:15 Mis à jour: 19 mars 2023 12:14

Les opposants à la réforme des retraites mettent à profit le week-end pour exprimer leur colère, après l’activation du 49.3 et avant le débat sur les motions de censure, dans des rassemblements en régions et à Paris, où la Concorde est désormais interdite aux manifestants.

La place de la Concorde a été placée sous la très haute surveillance de centaines de policiers, et des canons à eau y ont été prépositionnés. Les forces de l’ordre ont procédé à de nombreuses fouilles de passants et demandé aux personnes de circuler, selon des journalistes de l’AFP. À 19h00, la place s’est vidée des centaines de personnes présentes une heure auparavant qui déambulaient sans pancarte ni banderole, rendant impossible de dire s’ils s’agissait de passants ou de manifestants potentiels.

La préfecture avait annoncé plus tôt que tout rassemblement était interdit à cet endroit, situé à quelques centaines de mètres de l’Assemblée nationale et de l’Élysée, lieu de ralliement des opposants à la réforme jeudi et vendredi soir. Vendredi, des heurts violents s’étaient produits, avec 61 interpellations au final.

81 personnes interpellées sur la place d’Italie 

Toujours à Paris, la CGT Île-de-France a organisé un rassemblement place d’Italie (sud de Paris), qui s’est mué en cortège et remontait vers le nord de la capitale. Parmi les participants, Mme Allemand (qui n’a pas souhaité donné son prénom), technicienne à Santé publique France, dit « être usée par le travail ». « Je suis assise devant devant l’ordinateur toute la journée, j’ai mal aux yeux, mal à la tête, j’ai déjà fait deux phlébites », raconte cette femme de 55 ans.

Des heurts avec la police ont éclaté en fin de soirée, avec jets de projectiles, feux de poubelles et barricades. Selon une source policière, 81 personnes ont été interpellées sur la place d’Italie et alentours, où le calme est revenu vers 22h30.

Quelques centaines de manifestants ont défilé à Marseille. Dont Romain Morizot, 33 ans, ingénieur Télécom dans l’aviation, qui témoigne : « Que nous reste-t-il à part continuer à manifester ? On n’a que la mobilisation, qui était pacifique jusqu’au 49.3. Mais maintenant, ça va potentiellement mettre de la tension sociale partout. On va continuer, on n’a pas le choix ».

15 personnes interpellées à Lyon

Les rassemblements se sont déroulés dans plusieurs lieux en régions, des grosses villes aux bourgs moyens : Lille, Amiens, Caen, Saint-Étienne, Roanne, Besançon, Dijon, Grenoble, Gap, Annecy, Lodève, etc.

Certains cortèges ont compté plusieurs milliers de personnes, comme à Nantes (6000 selon la police, 15.000 selon les syndicats) ou Brest (entre 5000 et 8000), avec quelques tensions. À Bordeaux, un cortège improvisé a réuni 1900 personnes selon la préfecture.

À Lyon, la préfecture a annoncé sur Twitter l’interpellation de 15 personnes après des incidents causés par « des groupes d’individus violents » près de la place Bellecour.

La popularité d’Emmanuel Macron au plus bas depuis 2019

Jeudi, peu après le recours par Élisabeth Borne à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, sauf motion de censure, l’intersyndicale avait appelé à des rassemblements ce week-end. Et à une 9e journée de grèves et manifestations le 23 mars. « Le président de la République suit évidemment l’évolution de la situation » sur le terrain, a indiqué l’entourage d’Emmanuel Macron à l’AFP.

Selon le baromètre mensuel de l’Ifop publié par le Journal du Dimanche, la popularité d’Emmanuel Macron s’est écroulée en mars, à 28%, au plus bas depuis le sortir de la crise des « gilets jaunes » en 2019. D’après cette étude réalisée auprès de 1.928 personnes entre le 9 et le 16 mars, soit avant le recours au 49.3, le chef de l’État fait 70% de mécontents.

Côté grèves, la mise à l’arrêt de la plus importante raffinerie du pays, la raffinerie de Normandie (TotalEnergies), en Seine-Maritime, a débuté vendredi soir, a indiqué à l’AFP Alexis Antonioli, responsable CGT. Cette opération prendra plusieurs jours et ne devrait pas provoquer de pénuries de carburant immédiates dans les stations-service du pays. Jusqu’à présent, les grévistes s’étaient contentés de bloquer les expéditions de carburant, mais les raffineries continuaient à produire.

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