Salman Rushdie auteur des « Versets sataniques » poignardé lors d’une conférence dans l’État de New York

Par Epoch Times avec AFP
13 août 2022 05:23 Mis à jour: 15 août 2022 17:41

Salman Rushdie, auteur des « Versets sataniques » et cible depuis plus de 30 ans d’une fatwa de l’Iran, a été placé sous respirateur après avoir été poignardé le 12 août au cou et à l’abdomen dans l’État de New York par un homme qui a été arrêté.

« Les nouvelles ne sont pas bonnes », a déclaré vendredi soir au New York Times l’agent de l’écrivain britannique, Andrew Wylie.

« Salman va probablement perdre un œil ; les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie », a détaillé M. Wylie en précisant que M. Rushdie âgé de 75 ans, avait été placé sous respirateur artificiel.

Poignardé au cou

Peu avant 11H00 (15H00 GMT), « un suspect s’est précipité sur la scène (de l’amphithéâtre) et a attaqué Salman Rushdie et l’intervieweur » en « poignardant » l’écrivain « au cou », avait très rapidement annoncé la police, qui a précisé vendredi soir que M. Rushdie avait aussi été poignardé « à l’abdomen ».

L’animateur de la conférence, Ralph Henry Reese, âgé de 73 ans, a, lui, été « blessé légèrement au visage ».

Immédiatement après son agression, sur l’estrade d’un amphithéâtre d’un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l’État de New York, Salman Rushdie a été transporté en hélicoptère vers l’hôpital le plus proche où il a été opéré en urgence, a précisé devant la presse le major de la police de l’État de New York, Eugene Staniszewski.

L’agresseur a été aussitôt arrêté et placé en détention, l’agent Staniszewski révélant qu’il s’appelait Hadi Matar, 24 ans, originaire de l’État du New Jersey.

« Les versets » dédiés à sa femme

Salman Rushdie, né le 19 juin 1947 à Bombay, deux mois avant l’indépendance de l’Inde – élevé par une famille d’intellectuels musulmans non pratiquants, riche, progressiste et cultivée – avait embrasé une partie du monde musulman avec la publication des « Versets sataniques », conduisant l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny à émettre en 1989 une « fatwa » (décret religieux, ndrl) demandant la mort de l’auteur.

L’auteur avait été contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache. Il affronte alors une immense solitude, accrue par la rupture avec sa femme, la romancière américaine Marianne Wiggins, à qui « Les versets… » sont dédiés.

La « fatwa » jamais levée

Vivant discrètement à New York, Salman Rushdie avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l’irrévérence.

Mais la « fatwa » n’a jamais été levée et beaucoup de traducteurs de son livre ont été blessés par des attaques, voire tués, comme le Japonais Hitoshi Igarashi, victime de plusieurs coups de poignard en 1991.

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