Un scandale de corruption à l’ONU implique la faction chinoise de Jiang Zemin

1 avril 2016 12:17 Mis à jour: 1 avril 2016 12:23

Une série de percées majeures ont été réalisées dans l’affaire de corruption de Macao impliquant l’homme d’affaires en immobilier Ng Lap Seng et John W. Ashe, ancien président de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Ce cas de corruption, parmi d’autres, ont été liés à la faction de Jiang Zemin au sein du Parti Communiste Chinois (PCC).

Macao, séparée seulement de Hong Kong par une bande d’eau, a toujours été considérée comme un canal principal pour la corruption et le blanchiment d’argent par les fonctionnaires du PCC. Un peu plus tôt cette année, l’Inspection de la Discipline Centrale Chinoise (CCDI) a mis en poste, pour la première fois, un chef d’équipe de l’inspection de discipline au sein du Conseil d’État de Hong Kong et de Macao.

Le chef d’équipe, Li Qiufang, a récemment expliqué aux médias que la corruption au sein du système de Hong Kong et Macao faisait l’objet d’une enquête. Cependant, quelques entreprises majeures ont présenté des failles à Macao.

Parmi celles-ci, des percées majeures dans le système complexe de corruption de Ng Lap Seng, avec l’emprisonnement du neveu du magnat des casinos de Macao, Stanley Ho (pour proxénétisme) et l’arrestation de l’ancien procureur général de Macao, Ho Chio Meng pour corruption.

Toutes ces affaires ont des liens avec les forces politiques et commerciales à Macao de l’ancien dirigeant du PCC, Jiang Zemin, et de son acolyte, l’ancien vice-président chinois, Zeng Qinghong.

Corruption de Ng Lap Seng
Le 16 mars 2015, Francis Lorenzo, représentant permanent adjoint de la République Dominicaine aux Nations Unies, a plaidé coupable d’avoir aidé Ng Lap Seng à corrompre John Ashe, ancien président de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) et ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda.

Le 17 mars, une suspecte chinoise a été arrêtée. Le dernier développement révèle que Hong Kong a aussi été impliqué dans le cas.

Le 18 mars, une femme née en Chine, Julia Vivi Wang (alias Vivian Wang), vice-présidente de deux organisations non gouvernementale de l’ONU – Informations Sud-Sud et l’Organisation Internationale pour la Coopération du Sud-Sud (IOSSC) – a été accusée d’avoir payé un demi-million de dollars de pots-de-vin pour acheter des positions diplomatiques antiguaises à Hong Kong, pour son mari et un autre homme.

L’acte d’accusation a précisé qu’en 2002, Wang a commencé à utiliser les comptes en banques à New York des deux ONG pour recevoir des fonds et des pots-de-vin en provenance de Chine pour soudoyer deux responsables des Nations Unies, John Ashe et Francis Lorenzo. Lorenzo était le président des deux ONG.

Le New York Times a rapporté que John Ashe a envoyé, en mars 2013, à Wang, un courrier lié à son époux qui affirmait qu’Antigua allait ouvrir un « Bureau d’investissement » à Hong Kong et qu’il serait nommé envoyé économique ou consul honoraire. L’autre homme d’affaire chinois serait nommé assistant.

Selon Lorenzo, cette position aurait aider les gens à acquérir la citoyenneté grâce à l’investissement et à l’arrangement d’affaires. Le rapport a aussi mentionné que davantage de fonctionnaires gouvernementaux antiguais, dont l’ancien premier ministre d’Antigua, ont été impliqués dans les pots-de vins.

L’affaire a aussi révélé que la fondation de Ng Lap Seng a fait don de 1,5 million de dollars à l’IOSSC. Après l’arrestation de Ng Lap Seng, les Nations Unies ont rejeté le reste de 15 millions de dollars américains offerts par la fondation.

En octobre dernier, les autorités américaines ont déposé plainte contre six personnes, dont Ashe, Lorenzo, Ng Lap Seng (alias David Ng), l’assistant personnel de Ng, Jeff C. Yin (alias Yin Chuan), le PDG de la Fondation pour la Durabilité Mondiale, Shiwei Yan (alias Sheri Yan) et la directrice financière de Yan, Heidi Hong Piao (alias Heidi Park).

Yan, Lorenzo et Park ont déjà plaidé coupable. Ng Lap Seng était autorisé à déposer une caution de 50 millions de dollars et à être en détention à domicile aux États-Unis.

Une vaste réseau de corruption

Relationship-diagramEn plus des révélations surprenantes venant des histoires internes de cette affaire de corruption internationale, un réseau entre Ng Lap Seng, ses partenaires politiques et commerciaux et de très hauts cadres du PCC a aussi été largement découvert.

Né dans la province du Guangdong, Ng Lap Seng a déménagé à Macao en 1979. Il a créé son entreprise en vendant des tissus dans les stands de rues. Selon une source du secteur immobilier de Macao, Ng Lap Seng est demeuré très discret à Macao et était bon pour dépenser de grandes quantités d’argent afin de tisser un vaste réseau commercial et politique, qui a lié Ng Lap Seng avec de très hauts cadres à Pékin.

Ng Lap Seng a maintenu une relation étroite avec l’ancien directeur général de Macao, Edmund Ho et le magnat des casinos, Stanley Ho. Début 1990, ils ont établi ensemble un consortium, la SARL Nam Van Development Co. Le consortium comprenait certains des plus grands noms de Macao, parmi lesquels le Président du Conseil, Stanley Ho, le vice-président Edmund Ho et Ng Lap Seng en tant que directeur général

Liens avec la faction chinoise de Jiang Zemin
Ng Lap Seng est membre du Comité Préparatoire de la Région Administrative Spéciale de Macao et a été reçu par Jiang Zemin. Il a remporté un contrat pour construire le Pont du Lotus, qui relie l’agglomération de Zhuhai et Macao, un des projets stratégiques les plus importants avant que le régime communiste ne reprenne Macao en 1999.

Selon l’opinion du Cercle des Commerçants de Macao, c’est en tant qu’assistant commercial de l’ancien directeur commercial de Macao, Edmund Ho, que Ng Lap Seng a pu remporter le contrat du Pont du Lotus et assurer les tâches clés, comme être membre du Comité Préparatoire de la Région Administrative Spéciale. Ng Lap Seng serait entré ensuite dans le cercle de Jiang Zemin.

Stanley Ho et Edmund Ho sont considérés comme les deux forces majeures de Jiang Zemin à Macao. Edmund Ho a été désigné par Jiang Zemin comme étant le premier président général de Macao. Il a imposé par une législation anti-subversion controversée, l’Article 23 à Macao.

Stanley Ho, était souvent reçu par Jiang Zemin, comme invité d’honneur – sa quatrième « épouse   selon une chanson sur Jiang Zemin qui est devenue populaire.

Ce qui a fait connaître Ng Lap Seng en occident a été son implication dans les contributions politiques canalisées dans le comité pour la réélection du président Bill Clinton, qui se sont produites avant l’élection présidentielle américaine de 1996.

À cette époque, Jiang Zemin était encore au pouvoir. Bien que Ng Lap Seng n’ait jamais été poursuivi pour ce scandale, il est devenu le prototype de l’homme d’affaires chinois dans la série américaine populaire « House of Cards. »

En septembre dernier, Ng Lap Seng a été arrêté pour avoir transporté une énorme quantité de liquidités aux États-Unis. Il a été accusé de nombreux délits, dont corruption et évasion fiscale.

En 2006, le média japonais Sapio a diffusé un reportage détaillant que les Clinton avaient accepté de larges donations de la part d’espions chinois, qui impliquaient plusieurs hauts fonctionnaires du Parti Démocratique aux États-Unis. Le reportage notait clairement que l’instigateur de tous ces espions communistes était Jiang Zemin.

Le cas de Chau Chak Wing
Dans l’affaire de corruption de John Ashe, les Nations Unies ont ordonné une enquête sur l’homme d’affaires sino-australien, Chau Chak Wing, patron du Groupe Kingold de Guangzhou. Chau aurait en effet soudoyé John Ashe pour assister à une réunion dans l’agglomération de Guangzhou.

Selon l’analyse de l’expert dans les questions chinoise, Shi Cangshang, Chau a été engagé dans des tâches politiques à l’étranger pour Zeng Qinghong et la faction de Jiang Zemin.

De la même façon que Ng Lap Seng, Chau a été le donateur politique le plus important à l’étranger, ayant fait don de millions de dollars australiens au Parti Libéral et au Parti Travailliste en Australie.

Dans les années 1970, Chau a émigré de Chine vers Hong Kong, puis en Australie. Depuis 1989, il a voyagé entre l’Australie et Guangzhou. Il a maintenu des relations personnelles étroites avec Wang Xiaoling, une nièce de l’épouse de Zeng Qinghong.

La luxueuse demeure de 300 mètres carrés de Wang Xiaoling à Guangzhou a été construite par la société de Chau. Non seulement Chau a payé 3 millions de yuans chinois (Plus de 400 000 euros) pour la rénovation, mais a aussi permis à Wang de ne payer seulement que 20% du prix de la maison.

La femme accusée précitée, Sheri Yan, qui est sino-américaine, est l’épouse d’un ancien diplomate de l’ambassade australienne. Elle a aussi travaillé pendant cinq ans pour Chau.

Sheri Yan est une célébrité australienne. La fondation pour laquelle elle travaille maintient un contact étroit avec de nombreux hommes d’affaires et politiques en Chine continentale.

Selon le Sydney Morning Herald, le mari de Sheri Yan, Roger Uren est un directeur de média et ancien analyste des renseignements australiens, autrefois pressenti pour devenir ambassadeur australien à Pékin. Il travaille maintenant pour un des porte-paroles médiatiques du PCC basé à Hong Kong, Phoenix Télévision.

Version anglaise disponible à: UN Bribery Scandal Implicates CCP’s Jiang faction

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