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Scandale: plus de 8000 pharmaciens auraient accepté des cadeaux des Laboratoires Urgo

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Photo: PHILIPPE DESMAZES/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Plus de 8000 pharmaciens sont impliqués dans l’affaire des laboratoires Urgo, basés dans la banlieue de Dijon (Côte-d’Or). Ceux-ci ont été condamnés ce vendredi 27 janvier à une amende de 1.125.000€, dont 625.000 avec sursis, pour avoir offert des cadeaux à des pharmaciens, en contrepartie de l’abandon de remises commerciales.
Dans le scandale des cadeaux offerts par les laboratoires Urgo aux pharmaciens, environ 40% de la profession est concernée, ont appris nos confrères de France 3 Bourgogne-Franche-Comté ce lundi 30 janvier.
« Il y avait des frigos, des télés, des cafetières, des voyages, du champagne… »
La plupart des pharmaciens n’auraient reçus que quelques centaines d’euros de cadeaux. Si « les remises faisaient 200€, donc vous aviez droit à un objet de 200€ », explique à nos confrères Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO), également pharmacien à Plombières-lès-Dijon. En revanche, certains praticiens auraient reçu jusqu’à 120.000€ de cadeaux, offerts en échange d’abandon de remises sur leurs produits.
Parmi ces cadeaux, « il y avait des frigos, des télés, des cafetières, des voyages, du champagne, plein de choses… » détaille le président de l’USPO pour qui un tel acte s’apparente à « voler l’État », car « on transforme une somme fiscalisée en un objet qui ne l’est pas ».
Ce système a permis aux laboratoires « de fidéliser une clientèle avec des marges commerciales plus conséquentes et aux professionnels de santé d’obtenir des avantages personnels », indique le parquet de Dijon dans un communiqué. Il contrevient à la loi dite « anti-cadeaux » adoptée en 1993.

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Les pharmaciens s’exposent à un an d’emprisonnement et à 75.000€ d’amende
« Je crois que la problématique, c’est surtout celle du devenir de l’objet », pointe Pierre-Olivier Variot, ajoutant que « si c’est un frigo pour conserver des médicaments dans votre pharmacie, très bien. Mais si c’est pour vous personnellement, alors là ce n’est plus pareil ».
C’est au terme de 18 mois d’enquête, entamée en juin 2021 et menée par la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), qu’une « pratique commerciale irrégulière employée entre 2015 et 2021 » a été observée au sein de l’activité Healthcare des Laboratoires Urgo. Plus de 55 millions d’euros de cadeaux auraient été offerts aux pharmaciens au cours de cette période, sur l’ensemble de l’Hexagone.
Quant aux pharmaciens impliqués, ils s’exposent à un an d’emprisonnement et à 75.000€ d’amende.