Une scientifique de Stanford prouve que la compassion mène au succès

24 mars 2016 11:25 Mis à jour: 22 mai 2016 16:08

L’université de Stanford possède un centre entier dédié à la science de la compassion et de l’altruisme. Emma Seppala, docteure en science, est la directrice de ce centre et a aidé scientifiquement à prouver que la compassion est un atout pour la société.

Elle est diplômée des universités Yale, Columbia et Stanford ; dans tous ces milieux, elle a vu des personnes exceptionnellement douées utiliser les concepts erronés de « travail dur » et de « succès ».

« Certains des esprits les plus brillants de notre pays sont aussi profondément malheureux et très, très stressés », a déclaré Mme Seppala.

Une des étudiantes de Mme Seppala à Stanford lui a confié qu’elle avait été élevée pour se battre afin de réussir. Elle a demandé à ses parents : « Comment puis-je réussir ? » Ils lui ont répondu : « Travaille dur ». Elle a demandé : « Comment saurais-je que je travaille suffisamment dur ? » Ils lui ont répondu : « Si tu souffres, cela signifie que tu travailles suffisamment dur. »

Emma Seppala, directrice scientifique de l’Université de Stanford du Centre pour la Recherche et l’Éducation de la Compassion et de l’Altruisme. (Avec l’aimable autorisation d’Emma Seppala). Une photo de deux mains qui se tiennent. (Lolostock/iStock)
Emma Seppala, directrice scientifique de l’Université de Stanford du Centre pour la Recherche et l’Éducation de la Compassion et de l’Altruisme. (Avec l’aimable autorisation d’Emma Seppala).

Dans son livre The Happiness Track, elle déclare : « Le grand mythe surpassant tous les autres mythes du succès est que nous devons sacrifier le bonheur à court terme pour être heureux et réussir sur le long terme. Cependant, cette approche, non seulement nous empêche d’être aussi productif que nous le pouvons mais, en réalité, elle nous rend aussi profondément malheureux. »

« De multiples études ont montré que le bonheur rend les gens 12 fois plus productifs », a-t-elle écrit.

La compassion et le bonheur sont reliés. Être bon envers vous-même – vous autoriser à vous détendre, par exemple – accroît le bonheur. Être compatissant envers les autres augmente la loyauté et le dévouement entre les collègues et les employés, et crée un environnement de travail plus heureux.

Elle a dressé la liste d’autres statistiques lors d’un entretien avec Epoch Times tout en mentionnant que l’anxiété est la principale cause de traitement en santé mentale aux États-Unis, coûtant plus de 42 milliards de dollars annuellement à l’échelle nationale.

Dans les lieux de travail aux États-Unis, 50 % des employés sont désengagés (présents mais non motivés) et 20 % sont activement désengagés (complètement démoralisés). On estime que cela coûte 450 milliards de dollars annuellement à l’économie américaine.

Mme Seppala est consultante dans les entreprises de Fortune 500 pour les aider à comprendre le coût des environnements de travail où les gens ne sont pas heureux. Elle les aide à favoriser la compassion pour stimuler non seulement le moral des employés, mais aussi les profits.

La nature humaine est-elle égoïste ou bienveillante ?

« La compassion est un sentiment qui est inné chez nous », a-t-elle déclaré. Dans les études scientifiques, les décisions que les gens prennent en une fraction de seconde tendent vers la compassion. « Lorsqu’un être souffre, nous sommes enclins à aller l’aider. »

Certaines personnes pensent que les humains sont égoïstes par nature et qu’une compétition féroce est la voie vers le succès, mais “la survie du plus capable” n’est pas véritablement la manière dont la nature fonctionne, a expliqué Mme Seppala. Les gens associent ce principe à la théorie de Charles Darwin sur l’évolution, mais c’est Herbert Spencer qui l’a mise en avant.

Spencer (1820-1903) était un biologiste et un théoricien politique qui a utilisé le principe de « la loi du plus fort » pour justifier la hiérarchie raciale et sociale, explique Mme Seppala. Au contraire, a-t-elle déclaré, « nous n’aurions jamais survécu dans la nature les uns sans les autres ».

La compassion sur le lieu de travail a un effet positif non seulement sur le moral, mais aussi sur les résultats financiers. (Monkey Business Images/iStock)
La compassion sur le lieu de travail a un effet positif non seulement sur le moral, mais aussi sur les résultats financiers. (Monkey Business Images/iStock)

Dans les termes du monde de l’entreprise : « Vous pouvez entrer en compétition, mais vous n’avez pas à entrer en compétition en méprisant les autres », a-t-elle déclaré. « Vous pouvez vous élever sans rabaisser les autres. »

Comment être plus heureux

« Le meilleur secret gardé du bonheur est d’être au service des autres », a déclaré Mme Seppala. La recherche soutient ce fait, il ne s’agit pas simplement d’une déclaration idéologique.

Quel que soit votre emploi, vous pouvez réfléchir à son but pour le bien commun. Ceci peut aider à accroître la satisfaction au travail. Par exemple, Mme Seppala mentionne que certaines entreprises créent des produits réellement utiles aux gens.

Certaines personnes pensent que les humains sont égoïstes par nature et qu’une compétition féroce est la voie vers le succès, mais “la survie du plus capable” n’est pas véritablement la manière dont la nature fonctionne. »

Emma Seppala

Si vous ne pouvez réellement trouver un but à votre travail, vous pouvez réfléchir à la manière dont votre emploi vous permet de soutenir votre famille ou vous pouvez penser que chaque jour est une occasion de soutenir vos collègues, a-t-elle suggéré.

De nombreux salariés trouvent difficile de se déconnecter du travail et ainsi du stress. Prendre du temps de repos peut aider les gens à se déstresser et reprendre leur travail avec un enthousiasme renouvelé. De nombreuses personnes ne prennent pas le temps de repos qui leur revient.

Environ 90 % des Américains travaillent aussi pendant leurs vacances. Depuis l’arrivée du téléphone intelligent, de nombreuses personnes interrompent les moments en famille pour vérifier leur travail, ce qui peut générer un état de stress durant les périodes où elles sont censées se détendre.

L’importance de la compassion dans les soins de santé

Mme Seppala et ses collègues ont mené de nombreuses études concernant la compassion dans les soins de santé. Lorsque les gens sont stressés, il leur est difficile de ressentir ou d’exprimer de l’empathie ou de la compassion pour les autres.

« Près de la moitié des étudiants en médecine expérimentent de l’épuisement professionnel au cours de leur formation médicale. Environ 11 % ont des idées suicidaires à la suite d’un épuisement professionnel ou d’une diminution de la qualité de la vie et présentent des symptômes dépressifs », a rapporté l’étude.

« Parmi les médecins résidents, près de 20 % rapportent une santé mentale en deçà de la moyenne – le double de la population générale du même âge. » Le taux d’épuisement expérimenté par les professionnels de santé atteint les 70 %.

 Les stress élevés expérimentés par les travailleurs de santé mènent à un manque de compassion envers les patients et à des erreurs dans les traitements. (CandyBoxImages/iStock)
Le stress élevé que vivent les travailleurs de santé mène à un manque de compassion envers les patients et à des erreurs dans les traitements. (CandyBoxImages/iStock)

« L’épuisement professionnel chez les résidents, les infirmières et les médecins augmente la probabilité de pratiques non conformes aux normes des soins et attitudes envers les patients, d’erreurs dans le traitement ou la posologie et d’infections nosocomiales. En plus des erreurs dans les soins, le stress et l’épuisement professionnel diminuent le sentiment de compassion », a rapporté Mme Seppala.

Les Américains valorisent la compassion dans leurs expériences de soins de santé. Selon l’étude, la vaste majorité des personnes interrogées souhaiterait payer davantage, voyager plus loin ou attendre plus longtemps pour des soins accompagnés de plus de compassion. Environ 64 % d’entre eux ont expérimenté un comportement désobligeant dans ces mêmes milieux de soins de santé.

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Dans les hôpitaux, les grandes sociétés ainsi que les petites entreprises, la promotion de la compassion entraîne de bons résultats.

« La recherche a réellement commencé à montrer que les entreprises dont les cultures sont positives, caractérisées par le respect, l’empathie, le soutien et la compréhension mutuelle… mènent à de meilleurs résultats pour chacun », a déclaré Mme Seppala.

Version anglaise disponible à: Stanford Scientist Proves Compassion Leads to Success

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