Le journal Epoch Times est de nouveau la cible de vols de journaux selon sa directrice au Canada

Par Omid Ghoreishi
10 juillet 2020 17:04 Mis à jour: 10 juillet 2020 18:16

La recrudescence des vols de journaux publiés par Epoch Times au cours des derniers mois dans plusieurs villes canadiennes est due à la couverture récente par la rédaction de sujets sensibles sur la Chine, explique la directrice de l’édition canadienne d’Epoch Times, qui base sa conclusion sur les expériences passées.

« C’est une campagne d’ingérence continue et généralisée contre nos activités », a déclaré Cindy Gu,la directrice de l’édition canadienne du journal Epoch Times.

Le journal Epoch Times est publié en chinois et en anglais au Canada. Cette dernière série d’attaques vise l’édition chinoise, explique Mme Gu.

Elle dit qu’elle croit fermement que l’activité est organisée, en se basant sur le plan adopté et les modalités de sa réalisation. Dans de nombreux cas, entre 10 et 40 exemplaires sont retirés d’un lieu de distribution, dit-elle, dans certains cas par des personnes qui ne sont pas d’origine chinoise et ne peuvent pas lire le journal en chinois.

« C’est une attaque contre la liberté de la presse », déclare Mme Gu. « Je soupçonne fortement que cela fait partie d’un effort organisé pour priver nos lecteurs de la possibilité d’accéder aux informations importantes que notre journal contient. Quelqu’un ne veut pas que nos lecteurs aient accès à ces contenus. »

Mme Gu affirme que certains membres du personnel ont mené des opérations de surveillance lorsque des lecteurs ont signalé à plusieurs reprises qu’il n’y avait plus d’exemplaires du journal dans des endroits désignés et qu’ils avaient vu des personnes en retirer un grand nombre.

« Les employés du journal Epoch Times ont observé que des journaux étaient emportés en grandes quantités », dit-elle. « Rien que les 3 et 4 juillet, au moins huit incidents ont été enregistrés où quelqu’un a tenté de prendre de nombreux exemplaires dans des circonstances inhabituelles. »

Epoch Times a été victime de vols et de vandalisme depuis sa création. Cette organisation de presse indépendante fait souvent des reportages sur la Chine et les violations des droits de l’homme perpétrées par le régime de Pékin.

L’été dernier, la police de Toronto a arrêté un homme soupçonné d’avoir vandalisé des boîtes à journaux d’Epoch Times. L’affaire portait sur une campagne de destruction sur plus de 70 boîtes dans la région de Toronto, pendant des mois, pour les éditions chinoise et anglaise.

Fabio Guerrieri, qui a été arrêté pour avoir prétendument saboté les boîtes à journaux du journal Epoch Times, devant la Cour de justice de l’Ontario à North York, en Ontario, le 26 août 2019. (NTD Television)

Selon Mme Gu, la campagne a gravement perturbé les activités, car les lecteurs ne pouvaient pas avoir accès aux journaux. Elle affirme que le service commercial a modifié sa stratégie de vente pour l’édition anglaise et a opté pour une livraison à domicile, notamment en raison de ces actes de vandalisme.

Cette dernière série d’incidents concerne l’édition chinoise du journal, qui est distribuée publiquement dans des boîtes à journaux et des kiosques répartis dans différents endroits.

Mme Gu indique que le journal est généralement perturbé lorsqu’il couvre davantage de sujets jugés sensibles par le Parti communiste chinois (PCC). Plus récemment, il a régulièrement publié des articles sur la mauvaise gestion de la pandémie par le PCC, ainsi que sur la dégradation de la démocratie à Hong Kong.

« Cela semble être la tendance », dit-elle. « Nous voyons plus d’attaques sur nos opérations chaque fois que nous avons une couverture spéciale sur la Chine. »

Les dernières séries d’incidents ont été signalées à la police.

« Nous demandons à la police et au public de nous aider à enquêter et à mettre un terme à cette situation », déclare Mme Gu.

Surveillance

Selon Mme Gu, cette dernière série d’interférences a commencé il y a environ six mois.

Après avoir reçu des appels de nombreux lecteurs qui n’ont pas pu obtenir d’exemplaires du journal, les membres du personnel se sont rendus dans divers lieux de distribution pour surveiller toute activité inhabituelle.

Mme Gu affirme que les membres du personnel ont constaté que des personnes prenaient plusieurs exemplaires du journal à de multiples reprises. Lorsque nous les avons confrontés, ils ont tous donné plus ou moins la même réponse : ils prenaient des exemplaires supplémentaires pour les distribuer ailleurs.

Le 4 juillet, un membre du personnel a ainsi constaté que trois personnes avaient pris respectivement 15, 11 et 6 exemplaires dans un kiosque à journaux installé dans une épicerie chinoise de North York en moins d’une heure. Dans d’autres endroits, jusqu’à 40 exemplaires ont été emportés par une seule personne.

La situation est d’autant plus particulière que certaines des personnes qui prennent le journal en langue chinoise ne sont pas d’origine chinoise.

Mme Gu a déclaré que des incidents similaires se sont produits dans d’autres villes, notamment à Ottawa, Montréal, Vancouver, Calgary et Edmonton.

Cibles visées par ces actes

Epoch Times a été fondé en l’an 2000 pour offrir des informations non censurées qui échappent au contrôle du régime chinois. Il n’a pas fallu longtemps pour que tous les membres de la rédaction du journal qui travaillaient en Chine soient arrêtés et condamnés à de longues peines de prison. La publication a continué à fonctionner en dehors de Chine, couvrant des informations d’intérêt général tout en maintenant une attention particulière à la Chine.

La police anti-émeute court dans une rue à la rencontre des passants lors d’une opération de contrôle de la foule à une manifestation organisée à Hong Kong, le 1er juillet 2020. (Anthony Kwan/Getty Images)

Mais elle a été la cible de l’ingérence de Pékin à de multiples reprises au fil des années.

Plus récemment, à Hong Kong, quatre membres du personnel du journal Epoch Times ont été arrêtés alors qu’ils distribuaient du matériel promotionnel lors des manifestations qui ont eu lieu dans la ville après la promulgation par Pékin de sa loi de sécurité nationale restreignant les libertés à Hong Kong.

Lors d’un autre incident survenu à Hong Kong au mois de juin, un photojournaliste du journal Epoch Times a été attaqué par un homme armé d’un couteau. Le journaliste a survécu à l’attaque grâce à l’intervention d’un passant qui a saisi le couteau, blessant ainsi une de ses mains.

L’année dernière, quatre intrus masqués ont déclenché un incendie à l’imprimerie du journal de Hong Kong.

L’été dernier également, cette fois à New York, des boîtes à journaux d’Epoch Times ont été vandalisées, les journaux qui se trouvaient à l’intérieur de l’une d’entre elles ont été incendiés. Lors d’un autre incident, la police de New York a arrêté un homme qui avait menacé une femme qui a essayé de l’empêcher de jeter des exemplaires du journal provenant d’une boîte Epoch Times.

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