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Sommes-nous des victimes ou des bourreaux ?

Selon les visions du monde communiste, fasciste, marxiste, progressiste et socialiste, il y a deux types de gens dans le monde. Ils sont classés dans les catégories des oppresseurs (ou bourreaux) et des opprimés (ou victimes). Cette tentative simpliste de ranger tous les êtres humains dans deux petites cases bien nettes ne prend pas en compte la complexité du comportement humain.

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Photo: Pandagolik1/Shutterstock

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Durée de lecture: 6 Min.

Si on étudie l’histoire, on peut voir que les êtres humains peuvent être à la fois victimes et oppresseurs au cours d’une vie. Nous pouvons devenir victimes d’un accident, d’un crime ou d’une catastrophe, simplement parce que nous nous trouvons au mauvais endroit au mauvais moment, ou parfois au bon endroit au mauvais moment. Nous pouvons aussi être victimes d’événements indépendants de notre volonté, comme des suppressions ou des pertes d’emploi.
Parfois, nous pouvons faire du tort à autrui sans le vouloir, par des paroles ou des comportements négligents. Ou bien nous pouvons être durs envers les autres à cause de vexations que nous pensons avoir subies de leur part auparavant ou en raison de nos propres imperfections. Nous pouvons même être les victimes de nos propres tendances destructrices, comme des pensées négatives ou le choix de céder à certains vices.
Ceux qui se servent du manuel du communisme (dont le socialisme représente l’étape initiale, selon la théorie marxiste-léniniste) affirment que les oppresseurs dans la société sont les gens souvent bien éduqués qui accumulent de la richesse sur le dos des masses populaires. Ce qu’ils ne prennent pas en compte, c’est le fait que ceux qui réussissent par le travail acharné n’ont pas besoin d’exploiter les moins ambitieux pour gravir l’échelle sociale.
Dans un étrange retournement d’ironie, la vision marxiste du monde renverse la notion de justice. Le célèbre économiste Thomas Sowell s’est un jour demandé pourquoi les socialistes considèrent qu’il est avide de garder l’argent durement gagné, tout en pensant que prendre l’argent d’autrui pour le redistribuer ne relève pas de la cupidité. Comment peut-on qualifier de « cupidité » le fait de conserver son salaire honnêtement gagné pour l’investir, l’épargner ou le dépenser selon ses souhaits ?
De nos jours, beaucoup trop de jeunes, surtout d’étudiants, et même un certain nombre de personnes plus âgées, croient de manière utopique que le marxisme est bénéfique, puisqu’il prétend viser l’égalité pour tous dans la société. Ils n’ont jamais vécu sous le communisme et ne comprennent donc pas que, sous un régime autoritaire, les gens ont des possibilités limitées. L’État contrôle l’économie ainsi que les infrastructures qui la soutiennent.
Chaque entreprise doit se plier aux décrets de l’État qui opprime ceux qui s’opposent à ses mandats souvent arbitraires. Imaginez une société qui permet à l’élite dirigeante de s’emparer de votre entreprise, de votre terrain, de votre logement ou de votre argent, et d’en faire ce qu’elle considère comme servant le bien commun du collectif. Dans ce système, il n’existe ni liberté individuelle ni possibilité de réussite, car les dirigeants autoritaires estiment qu’ils sont « plus égaux » que ceux qu’ils maintiennent sous leur joug.
Dans le système marxiste, la phrase syndicale « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » devient vide de sens, car les travailleurs ne peuvent ni se syndiquer réellement ni obtenir réparation pour leurs griefs liés à la sécurité au travail, aux salaires ou aux conditions de travail. Le grand mensonge selon lequel tout le monde est égal sous le socialisme est justement un mensonge énorme.
Il est bien plus probable que la grande majorité soit également misérable sous un régime qui ne récompense ni la créativité, ni l’initiative, ni l’innovation, ni la prise de risque. Il ne récompense que la conformité et une mentalité de pensée paresseuse et collective. Toute personne qui s’écarte de l’orthodoxie imposée est semblable à un clou qui dépasse et qu’on doit enfoncer jusqu’à sa soumission.
De plus, les tyrannies utilisent la ruse orwellienne qui consiste à qualifier la parole discordante de violence, tandis que la violence physique exercée par les tyrans contre les innocents est justifiée.
Les gens qui pensent que la propagande marxiste est formidable y croient-ils vraiment ? Ils peuvent fulminer contre le capitalisme, mais ils n’ont pas le courage d’aller vivre dans les systèmes autoritaires qu’ils admirent. Peut-être veulent-ils le beurre et l’argent du beurre : profiter des bienfaits de la liberté tout en critiquant les marchés libres et la liberté qu’ils jugent oppressifs.
Il est extrêmement difficile de progresser dans les sociétés non démocratiques, car les droits humains y sont dévalués, tandis que les droits individuels de l’élite dirigeante sont primordiaux. Dans une société libre, les droits individuels de tous sont protégés par l’État de droit, et chacun peut lutter pour ses droits inhérents, dont la liberté d’expression, de conscience et de pensée. Dans les pays dirigés par des régimes autoritaires, ces régimes exercent leur emprise sur l’ensemble des activités des citoyens et abolissent, ou tentent d’abolir, les libertés et droits fondamentaux.
Dans les sociétés non libres, les gens sont constamment victimes simplement parce qu’ils essaient d’être pleinement humains, tandis que dans les sociétés démocratiques, ils ont amplement la possibilité d’accomplir leur potentiel et d’éviter d’être victimes. Certes, la vie peut souvent sembler injuste, mais cela ne signifie pas que nous soyons victimes du destin. Pour ceux qui comprennent que le monde ne doit pas les entretenir, le succès est assurément à portée de main.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Christian Milord est un éducateur et écrivain basé en Californie. Il a obtenu sa maîtrise à la California State University-Fullerton et il s'intéresse à la culture, à l'économie, à l'éducation et à la politique.

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