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Opinion

Peut on contrer la guerre économique de la Chine ?

Que peuvent faire les États‑Unis et leurs alliés pour atténuer la guerre économique que le Parti communiste chinois (PCC) mène contre l’Occident depuis des décennies ?

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(De g. à d.) David Zhang, Sean Lin, Chris Chappell et Kay Rubacek lors du séminaire « Wake Up to CCP Threat » à Warwick (État de New York), le 22 mars 2023. Les signes de l’influence du régime communiste chinois sont de plus en plus visibles sur YouTube, surtout en anglais.

Photo: Cara Ding/Epoch Times

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Durée de lecture: 6 Min.

Il est de notoriété publique que le PCC conduit sans relâche une guerre « sans limites » — cyber, désinformation, économique, renseignement, militaire, politique — contre les sociétés libres, et ce malgré son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce fondée sur des règles. Par la séduction comme par la coercition, il manœuvre ses voisins, piège par la dette des pays vulnérables, persécute des minorités et s’efforce d’intervenir dans les affaires intérieures de nombreux États.
Plusieurs leviers permettent aux sociétés libres de réduire l’influence maligne du PCC à travers le monde.
Premièrement, se découpler des biens technologiques susceptibles d’affecter la sécurité nationale. Cela vaut pour les produits manufacturés comme pour les services, dans les sphères commerciale et militaire. Il est impensable de laisser le PCC prendre l’ascendant sur des droits de propriété intellectuelle qui compromettraient le libre commerce et nos capacités militaires.
Deuxièmement, aux États‑Unis, il y a urgence à reconstituer la base industrielle, plutôt que de s’en remettre au seul secteur tertiaire. Cela inclut l’industrie extractive : les États‑Unis doivent renouer avec l’extraction et le raffinage des terres rares pour réduire leur dépendance à la Chine. Des partenariats avec des alliés peuvent aussi entamer le monopole chinois dans ce domaine. Le PCC instrumentalise ces matériaux stratégiques pour obtenir la docilité des chaînes d’approvisionnement et ériger des barrières commerciales.
Troisièmement, limiter le nombre d’étudiants chinois dans les universités américaines. Chaque étudiant est sommé de rester loyal au PCC pendant ses études à l’étranger, ce qui peut poser un risque de sécurité : tentation d’espionner des personnes ou institutions américaines, ou de dérober de la propriété intellectuelle. Tout étudiant issu d’un pays adversaire devrait faire l’objet d’un contrôle rigoureux, à l’image du filtrage imposé aux entreprises étrangères. Refuser, en outre, les financements chinois destinés à influencer les programmes de recherche.
Quatrièmement, rapatrier sur le sol américain les sociétés financières et technologiques. Le PCC les pousse à partager des informations privées sensibles, tout en exigeant à l’étranger l’impunité pour ses propres entreprises en matière de renseignement, de normes de sécurité, de contrôle qualité ou de conditions de travail. Avec le PCC, la réciprocité est minimale.
Cinquièmement, interdire à toute entité liée au PCC d’acheter des terres aux États‑Unis, en particulier à proximité d’installations militaires. Nul ne sait quels usages en seraient faits ni quelles activités malveillantes pourraient s’y dérouler. Protéger, de plus, les ports contre les logiciels espions du PCC.
Sixièmement, maintenir des droits de douane élevés sur certains produits chinois pour prévenir le dumping. Les tarifs peuvent aussi servir de levier pour amener les négociateurs à la table et pousser Pékin à réduire la manipulation de sa monnaie, ses taxes et ses barrières. Le statut de « nation la plus favorisée » de la Chine mérite d’être reconsidéré au vu de ses violations répétées des règles du commerce mondial.
Septièmement, renforcer l’infrastructure militaire via des partenariats privés pour répondre au défi de la « fusion militaro‑civile » du PCC. Le renforcement des domaines aérien, cyber, spatial, sous‑marin et de surface doit s’inscrire dans le temps long et tirer les leçons des conflits passés et en cours. Le PCC ne respecte que la force.
Huitièmement, protéger le réseau énergétique, les oléoducs et les ressources critiques contre les cyberattaques sophistiquées venues de Chine. Cela suppose défense et riposte : développer des capacités d’intrusion dans des secteurs critiques chinois pour perturber leurs opérations. On ne peut tolérer des attaques graves visant des institutions civiles ou militaires.
Neuvièmement, interdire le lobbying du PCC à tous les niveaux de la vie politique afin d’empêcher la corruption d’infiltrer les institutions américaines et d’influencer les responsables. Installer des garde‑fous pour écarter la tentation de l’argent et du pouvoir.
Dixièmement, exposer sans relâche les violations systématiques des droits humains commises par le PCC contre des groupes religieux en Chine, ainsi que la répression transnationale exercée par le ministère de la Sécurité d’État. Une prise de conscience accrue peut ouvrir la voie à de futures réformes et à une résistance populaire contre les crimes du Parti.
Onzièmement, pour isoler le PCC, les États‑Unis doivent consolider leurs alliances traditionnelles et nouer de nouveaux partenariats en Afrique, en Asie et en Amérique latine. C’est un moyen de contenir les ambitions hégémoniques de Pékin.
Douzièmement, il est grand temps d’investir aux États‑Unis plutôt que dans des nations hostiles. Pourquoi le gouvernement, les géants de la tech et Wall Street devraient‑ils contribuer à la prospérité du PCC alors qu’il viole ouvertement les règles fondamentales des relations humaines et représente la principale menace stratégique du XXIe siècle ? Que le peuple chinois développe le potentiel de son pays, pendant que l’Amérique se concentre sur les besoins de ses citoyens.
Enfin, diffuser partout en Chine les principes de liberté et d’État de droit, par tous les moyens possibles, afin que les Chinois connaissent des alternatives à la férule totalitaire. La plupart des êtres humains aspirent à la justice, à la liberté et à l’opportunité. S’ils cherchent la vérité, la vérité peut les libérer.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Christian Milord est un éducateur et écrivain basé en Californie. Il a obtenu sa maîtrise à la California State University-Fullerton et il s'intéresse à la culture, à l'économie, à l'éducation et à la politique.

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