Les syndicats communistes à l’assaut des raffineries

Par Aurélien Girard
9 octobre 2022 18:45 Mis à jour: 9 octobre 2022 18:45

Deux années de pandémie, durant lesquelles la solidarité nationale a joué à plein pour préserver les emplois – en faisant porter le poids de la dette à nos enfants – ont-ils permis aux Français d’apprendre à mieux vivre ensemble ? Une guerre en Europe, la menace nucléaire, le spectre de pénuries jusque dans le secteur alimentaire ont-ils uni les Français pour faire face à l’adversité? On pouvait espérer, face à la somme des difficultés et nuages sombres, que chaque secteur s’assurerait de permettre aux autres de fonctionner. Le blocage syndical des raffineries de Total Energies a brutalement mis fin à ces espoirs et les titres s’enchaînent dans les quotidiens : « Une situation tendue », « où trouver de l’essence ? », ainsi que les exemples d’entrepreneurs contraints à des heures de recherche et d’attente avant de pouvoir enfin travailler.

Le président de la République Emmanuel Macron a appelé les Français à ne pas céder à la « panique ». Pourtant, dans le Nord de la France, il est devenu presqu’impossible de trouver de l’essence du fait de la grève des syndicats de raffineurs, qui bloquent toutes les sorties de carburants dans une grève « préventive ». Comprenez-donc : celle-ci a démarré avant-même le début des discussions salariales, juste au cas où celles-ci n’aboutiraient pas.

Le PDG de TotalEnergies a pourtant, il y a quelques semaines, assuré aux salariés du groupe qu’ils étaient « prioritaires dans le partage de la prospérité » et qu’après tous les efforts depuis 2020, le temps était « venu de les rétribuer ». La CGT n’aura pas souhaité attendre le début des négociations, prévues à la mi-novembre.

Dans un contexte d’incertitude face à l’avenir et alors que les cas d’anxiété et les pensées suicidaires ont triplé depuis le début du Covid, les boutefeux communistes, abrités derrière la bannière syndicale, savent bien ce qu’ils font. Ils ne peuvent ignorer qu’un rien peut mettre le feu aux poudres et déclencher des violences incontrôlées. Les bagarres et échanges de coups de couteau dans les stations-services montrent à quel point les esprits sont déjà fragilisés. En paralysant le pays, les extrémistes syndicaux ne cherchent pas prioritairement la protection des salariés. Plus probablement, ce qui les anime est davantage le fait de réussir à contrôler « la rue », à engendrer des violences, et possiblement le grand soir de la révolution communiste.

Le 30 septembre, Les Échos titraient : « Salaires, retraites : la CGT peine à mobiliser dans la rue » après des manifestations syndicales qui avaient rassemblé 10 fois moins de manifestants que leur équivalent en 2010 où, à la même période de l’année, une réforme des retraites était présentée. C’est plus qu’une simple perte de vitesse, et la CGT, pourtant syndicat le plus puissant avec la CFDT, représente moins de 2,5% des salariés. Lors des élections syndicales, moins de 5% des salariés font l’effort de voter. C’est, tout simplement, une crise de légitimité.

« Il faut briser le cycle des défaites et des reculs de classe. En bref, il faut passer à l’offensive ! » indique le site marxiste.org en appelant la CGT à préparer martialement son prochain congrès. Unité CGT le confirme : « Des solutions radicales sont nécessaires pour, non seulement apaiser la détresse des millions de travailleurs étranglés par les bas salaires et la vie chère, mais aussi en terminer définitivement avec le système capitaliste qui rend possible, et inéluctable, la paupérisation croissante de la majorité de la population. »

Sous le règne du drapeau rouge, rien n’est autant souhaité que la lutte des hommes entre eux. Ces conflits doivent être nourris et amplifiés pour que la société se déchire, soit finalement détruite et dominée par le socialisme. La direction de Total Energies, en distribuant plus de 2,5 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires avant même de commencer à penser à ses propres salariés, a ici parfaitement joué le rôle de catalyseur de la CGT.

Avec ce nouvel exemple d’irresponsabilité sociale, ceux qui ont vu dans le syndicalisme une façon de faire respecter les droits essentiels des travailleurs, d’équilibrer les forces de négociation face au patronat et d’arriver à des compromis pour vivre dignement de son travail tout en permettant la performance de l’entreprise, peuvent ranger leurs rêves au placard. La discussion et la prévention des conflits ne sont pas des éléments à prendre en compte pour les pyromanes du syndicalisme français.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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