Théorie du terrain contre théorie des germes – Un regard neuf sur un vieux principe

La théorie selon laquelle un corps fort et sain tient la maladie à distance refait surface en tant que fondement du maintien du bien-être et de la lutte contre les maladies potentielles

Par Emma Tekstra
9 mai 2024 00:33 Mis à jour: 9 mai 2024 00:33

Une grande partie de la médecine moderne est guidée par la « théorie des germes », un cadre qui a conduit au développement des premiers antibiotiques dans les années 1940. Bien qu’elle ait permis de sauver des millions de personnes d’infections mortelles, l’explosion actuelle des maladies chroniques met en évidence ses faiblesses.

Proposé à peu près au même moment, le modèle presque oublié de la « théorie du terrain » reçoit enfin l’attention qu’il mérite et pourrait dominer la prochaine évolution de la médecine. En tant qu’individu, on peut adopter les principes de la théorie du terrain (biologique) pour faire reculer la maladie et rester en bonne santé.

Qu’est-ce que la théorie du terrain ?

Alors que la théorie des germes propose que la maladie est le résultat d’un germe spécifique et que seule la destruction des germes peut nous guérir, la théorie du terrain (biologique) postule qu’un corps affaibli attire la maladie alors qu’un corps sain y résiste. Les deux théories sont souvent comparées en utilisant l’analogie d’un aquarium. Si notre poisson est malade, la théorie des germes indique qu’il faut l’isoler et peut-être lui administrer des antibiotiques ou un vaccin. La théorie du terrain dit de : « Nettoyer l’aquarium ! ».

Notre corps est notre terrain. Pour le maintenir en bonne santé, il faut le nourrir avec des aliments nutritifs exempts de toxines, exercer nos muscles en bougeant régulièrement, lui permettre de se reposer et de se réparer grâce à un sommeil adéquat, et maintenir notre esprit et notre âme en éveil grâce à des interactions sociales positives.

Cependant, les principes de la théorie du terrain ne se limitent pas à nous maintenir en bonne santé. Ils peuvent être utilisés pour rétablir notre santé une fois que nous sommes malades. Alors que le fait de se concentrer sur une seule cause, telle qu’un agent pathogène, se prête bien à un modèle commercial soutenant les produits pharmaceutiques, une approche holistique de la santé étayée par la théorie du terrain met l’accent sur le mode de vie et place la solution en grande partie entre nos mains.

La théorie des germes au microscope

Il ne fait aucun doute que les antibiotiques ont sauvé de nombreuses vies. La théorie des germes nous a permis de mieux comprendre que nous partageons ce monde avec de minuscules microbes que nous ne pouvons pas voir mais qui peuvent nous rendre malades. Toutefois, des travaux scientifiques plus récents soulignant l’importance de notre microbiome prouvent amplement que la théorie des germes est, au mieux, incomplète et limitée.

Notre microbiome ou microbiote fait référence aux billions de bactéries, de virus, de champignons et de parasites qui se trouvent dans et sur notre corps. La grande majorité de ces organismes contribuent à un terrain biologique sain et ont un impact sur une multitude de processus dans notre corps. En fait, il a été démontré que l’absence de ces organismes bénéfiques favorise les maladies et nous rend plus vulnérables aux microbes pathogènes et aux maladies chroniques.

Non seulement les antibiotiques éliminent un grand nombre de nos petites bêtes bénéfiques, mais la médecine moderne a extrapolé les bases de la théorie des germes pour identifier d’autres types de médicaments capables de lutter contre des affections individuelles. Or, il apparaît aujourd’hui que nombre de ces médicaments ont également un impact négatif sur notre microbiome. Il a également été démontré que les produits pharmaceutiques épuisent les nutriments essentiels  dans notre corps, ce qui a un impact supplémentaire sur notre terrain.

La tension entre la théorie des germes et la théorie du terrain peut être une question de temps. Nettoyer notre terrain une fois que la maladie s’est installée prend du temps. Il faut apprendre de nouvelles habitudes, changer la façon dont nous mangeons ou passons notre temps – et peut-être s’attaquer à des traumatismes passés. Dans certains cas, il faut changer d’environnement ou apprendre de nouvelles informations. Le traitement du terrain ne fonctionne pas bien pour les affections qui mettent immédiatement la vie en danger, car il prend du temps à se mettre en place.

C’est pourquoi il n’est jamais trop tôt pour assainir son terrain et il vaut mieux ne pas attendre qu’une affection aiguë se déclare, qu’elle soit due à une infection envahissante, à un cancer inopérable ou à une crise cardiaque. En adoptant les principes de la théorie holistique du terrain, on met toutes les chances de notre côté pour éviter ce type de diagnostic ou, du moins, pour se rétablir plus rapidement.

Exemples de la théorie du terrain en action

Gravité et résultats de la pandémie de Covid-19

Les principes de la théorie du terrain ont été pleinement mis en évidence lors de la pandémie de Covid-19. Des données recueillies en Chine dès le mois d’avril 2020 et publiées dans un article de revue sur le diabète en juin 2020 expliquent la physiologie qui sous-tend les observations selon lesquelles la majorité des personnes hospitalisées pour une forme grave de la maladie, et encore plus celles qui succombaient à une infection mortelle, présentaient des comorbidités telles que l’obésité, le diabète et les maladies cardiaques. De nombreuses études similaires ont été menées dans le monde entier dans les mois et les années qui ont suivi.

Ces dernières années, nous avons commencé à utiliser le terme « Covid-long » pour décrire les symptômes qui apparaissent bien après la fin de l’infection initiale. Cependant, on sait depuis longtemps que les infections virales peuvent entraîner des séquelles (symptômes secondaires ou affection distincte de la maladie primaire).

La théorie du terrain nous explique pourquoi, sur trois personnes exposées au même germe, l’une ne tombe pas malade du tout, l’autre tombe malade mais se rétablit rapidement, tandis que la troisième est atteinte d’une maladie ou d’un handicap à plus long terme.

Bien que ce soit rarement un aspect du terrain qui soit responsable de la maladie ou de la santé, une carence en vitamine D a été rapidement identifiée comme un risque de mauvais résultats pour le Covid-19. Facilement mesurable dans le sang et corrigée par un supplément de haute qualité, la vitamine D aurait pu être prise pour un remède contre le germe.

Cependant, la vitamine D est impliquée dans un si grand nombre de processus corporels que sa carence peut entraîner tous les types de maladies, y compris le cancer, ce qui souligne l’importance des nutriments pour garder un terrain sain.

La maladie de Lyme

La maladie de Lyme est causée par la bactérie Borrelia burgdorferi et est transmise à l’homme généralement par la piqûre de tiques infectées. La médecine conventionnelle, qui s’appuie sur la théorie des germes, propose un traitement antibiotique pour combattre l’infection.

Cependant, comme l’explique l’International Lyme and Associated Diseases Society, la maladie de Lyme est souvent beaucoup plus complexe et les antibiotiques ne suffisent pas à la guérir. Elle nécessite plutôt un traitement multisystémique conforme aux principes de la théorie du terrain pour aider l’organisme à lutter contre l’infection.

En fait, les antibiotiques à large spectre souvent utilisés pour traiter la maladie de Lyme peuvent aller à l’encontre des mécanismes de guérison de l’organisme et créer davantage de problèmes pour le patient, notamment en perturbant le microbiome.

Comme nous l’avons vu plus haut à propos des virus, un organisme sain est mieux équipé pour éliminer une infection due à une bactérie comme Borrelia qu’un organisme déjà fragilisé par une mauvaise alimentation, l’exposition à des toxines, un mode de vie sédentaire ou un stress excessif.

Il est certes recommandé de traiter ces facteurs dans le cadre d’un traitement, mais il est infiniment préférable d’adopter une attitude proactive à l’égard de la santé sous-jacente de notre corps avant la rencontre avec le germe. La prévention, en prenant soin de notre terrain, donne à notre corps les meilleures chances de pouvoir s’attaquer à l’agent pathogène grâce à l’ensemble des défenses que Dieu nous a données et qui existent naturellement dans notre corps.

Maladies infantiles

La controverse la plus ancienne entre la théorie des germes et la théorie du terrain est peut-être celle qui porte sur les antécédents historiques des maladies infectieuses infantiles telles que la rougeole. L’argument a été ressuscité avec l’augmentation des cas de rougeole ces dernières années aux États-Unis et en Europe.

Bien que la rougeole puisse être une maladie grave et qu’elle soit encore responsable d’environ 100.000 décès par an dans le monde, principalement dans les pays pauvres d’Afrique et d’Asie du Sud-Est, il est généralement admis que la nutrition, ou l’absence de nutrition, joue le rôle le plus important dans la gravité de la maladie.

Il est intéressant de se pencher sur l’histoire de la rougeole pour se faire une idée précise de la façon dont les taux de mortalité dus à la rougeole ont chuté bien avant l’arrivée d’un vaccin. Les données historiques et plus récentes confirment que l’amélioration de la nutrition, et l’importance de la vitamine A en particulier, est essentielle pour prévenir la rougeole et en réduire la gravité.

La vitamine C est un autre nutriment essentiel, en particulier lorsqu’il s’agit de lutter contre une maladie virale, comme l’explique le Dr Thomas E. Levy dans ses écrits. Mieux connue sous son nom scientifique d’acide ascorbique, la vitamine C est un puissant antioxydant essentiel au maintien de l’intégrité vasculaire. La vitamine C est rapidement épuisée lorsque l’organisme lutte contre une infection virale. C’est pourquoi de nombreuses infections peuvent entraîner des complications hémorragiques et induire un scorbut chez le patient. L’efficacité de la vitamine C intraveineuse à forte dose dans le traitement de la septicémie souligne l’importance du terrain dans la prévention et le traitement des maladies infectieuses.

Maladies chroniques

La chute précipitée des maladies infectieuses au cours des cinquante dernières années a été remplacée par une augmentation spectaculaire du fardeau des maladies chroniques. Aux États-Unis, les Centers for Disease Control and Prevention estiment que 60 % des Américains vivent avec une ou plusieurs maladies chroniques telles que le diabète, le cancer et les problèmes cardiaques ou rénaux.

Bien qu’il soit généralement reconnu que le mode de vie et le maintien d’un terrain sain sont des facteurs importants dans ces maladies, la médecine continue d’être pratiquée comme si la théorie des germes en est l’explication. Une fois qu’on a diagnostiqué une maladie particulière, il est beaucoup plus probable que l’on prescrive un ou plusieurs médicaments pour la traiter, plutôt que d’ enseigner l’importance d’améliorer le terrain biologique.

Alors que les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète retiennent le plus l’attention des médias, des millions de personnes souffrent d’affections auto-immunes débilitantes telles que la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, la maladie de Crohn, le psoriasis, la maladie cœliaque, la thyroïdite de Hashimoto et près d’une centaine d’autres affections auto-immunes dont on a peut-être jamais entendu parler. Si les appellations diffèrent, les processus sous-jacents sont les mêmes : l’organisme s’attaque essentiellement à lui-même.

L’auto-immunité peut toucher n’importe quelle cellule, n’importe quel organe, n’importe quel tissu, voire une enzyme ou une hormone produite par l’organisme. C’est comme si notre système immunitaire s’était retourné contre nous, ce qui donne du poids à la possibilité que notre obsession pour la théorie des germes et les outils qu’elle a mis en place ont interféré avec les mécanismes innés démontrés par la théorie du terrain.

Principaux enseignements

Alors que la médecine moderne continue de dépendre des outils et des philosophies issus de la théorie des germes, nous pouvons prendre les choses en main et comprendre que la santé de notre terrain est tout aussi importante, sinon plus, pour nous permettre de rester en bonne santé ou de vaincre la maladie. Voici d’autres éléments clés à retenir de ce débat en cours :

1. L’histoire est notre maître. Les outils avancés d’aujourd’hui n’occultent pas les observations et les idées du passé.

2. La science est en constante évolution. Des théories concurrentes nous rapprochent généralement plus de la vérité qu’une seule d’entre elles.

3. Le corps humain est infiniment complexe. Les médecins et les scientifiques peuvent donner l’impression que certains aspects de la vie et de la santé sont compris, mais les merveilles de la création de Dieu font qu’il y a toujours plus à savoir.

4. Une approche naturelle de la santé et de la guérison peut donner de meilleurs résultats à long terme qu’un arsenal créé par l’homme. Travailler en conjonction avec la conception de Dieu est plus susceptible d’équilibrer le terrain et de favoriser la santé que de se concentrer sur l’élimination d’un coupable externe.

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