Toujours plus de vêtements neufs achetés en France en 2024

Par Epoch Times avec AFP
17 juin 2025 11:56 Mis à jour: 18 juin 2025 19:08

Les Français consomment toujours de plus en plus de vêtements neufs, avec un record en 2024, alors qu’une loi visant la mode éphémère vient d’être adoptée au Sénat et que les associations ne cessent d’alerter sur le coût environnemental de l’industrie textile.

L’année dernière, 42 articles d’habillement neufs ont rejoint en moyenne le placard de chaque Français, soit un de plus qu’en 2023. Au total, un record de 3,5 milliards de pièces ont été achetées en habillement, chaussures et linge de maison. Cela représente 10 millions d’articles par jour, souligne pour l’AFP Vanessa Gutierrez, responsable d’études chez Refashion, chargé par le gouvernement d’accompagner l’industrie de la mode vers une économie plus circulaire.

Cet éco-organisme a dévoilé mardi ces chiffres qu’il est le seul à pouvoir agréger, les quelque 10.000 marques vendant des vêtements, chaussures et linge de maison en France étant dans l’obligation de lui déclarer leurs volumes de vente. Plateformes asiatiques type Shein et Temu y compris.

Illustration. (Phil Walter/Getty Images)

Parmi ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards sont des articles d’habillement, 259 millions des paires de chaussure et 362 millions des articles de linge de maison.

L’habillement femmes et hommes augmentent (de 5% et 3,6%) mais la catégorie connaissant la plus forte hausse est le linge de maison (+9,3%), s’expliquant par « l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles », selon Vanessa Gutierrez.

Un employé se tient à côté d’une machine chez Nouvelles Fibres Textiles – Les Tissages de Charlieu, une entreprise française de recyclage textile qui produit des matières premières secondaires pour l’industrie textile, à Amplepuis, le 2 juin 2025. (OLIVIER CHASSIGNOLE/AFP via Getty Images)

Les rayons enfant et bébé reculent (respectivement de -0,6% et -5,4%) en raison de la baisse de la natalité et certainement du report des consommateurs sur la seconde main dans ce secteur.

Dans l’ensemble, les consommateurs plébiscitent les entreprises vendant exclusivement en ligne (Zalando, Shein, Temu, etc.) qui enregistrent +29,9% de ventes en volumes ainsi que les soldeurs et destockeurs (+10,3%). « Si on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable », a temporisé Mme Gutierrez, preuve du poids de l’importance de l’essor de l’e-commerce.

Les grandes surfaces alimentaires souffrent d’une baisse de 5,1% de leurs ventes de textiles mais les chaînes de centre-ville et centres commerciaux tirent leur épingle du jeu avec +2,8%.

L’industrie textile est l’une des plus polluantes

Autre enseignement de ce baromètre : les prix accessibles sont privilégiés avec 71% des articles achetés qui sont d’entrée de gamme. En moyenne, un Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.

Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde. Elle génère près de 10% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales – soit davantage que les vols internationaux et le trafic maritime réunis – et consomme 4% de l’eau potable du monde.

Ces dernières années, son impact environnemental a encore pris de l’ampleur avec l’arrivée d’acteurs de l’ultra fast fashion ou mode ultra express, proposant une profusion de références à des prix extrêmement bas.

Des ouvriers produisent des vêtements dans une usine textile qui fournit des vêtements à l’entreprise de l’ultra fast fashion Shein à Guangzhou, dans la province de Guangdong, dans le sud de la Chine. (JADE GAO/AFP via Getty Images)

Fondée en Chine en 2012 et désormais basée à Singapour, Shein en est devenu le symbole, avec son catalogue pléthorique – 470.000 modèles disponibles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre – et le transport de ses produits à 99,8% par avion.

Ainsi les ONG ne cessent-elles d’alerter sur le coût environnemental et social de la mode, à grands renforts d’actions coups de poing et de campagnes de sensibilisation en montrant les symptômes – des décharges géantes des vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili à l’effondrement du Rana Plaza, un atelier de confection au Bangladesh, qui causa la mort de plus d’un millier d’ouvriers.

Les parlementaires français se sont également saisis du sujet, une proposition de loi pour freiner l’essor de la « fast fashion » ayant été adoptée en juin par le Sénat.

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