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Trois autres chercheurs chinois inculpés pour avoir introduit illégalement des matériaux biologiques aux États-Unis

La procureure générale Pam Bondi déclare que la contrebande de matières biologiques « sous couvert de recherche menace la sécurité nationale et agricole des États-Unis ».

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Le département américain de la Justice à Washington, le 7 août 2025.

Photo: Madalina Kilroy/Epoch Times

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Durée de lecture: 7 Min.

Trois nouveaux chercheurs chinois de l’Université du Michigan ont été inculpés dans le cadre d’une enquête en cours sur la contrebande de matières biologiques de Chine vers les États-Unis, a annoncé le ministère américain de la Justice le 5 novembre.
Bai Xu, 28 ans, Zhang Fengfan, 27 ans, et Zhang Zhiyong, 30 ans, ont été mis en examen dans une plainte pénale déposée le 4 novembre devant le tribunal fédéral du district Est du Michigan. Bai Xu et Zhang Fengfan sont accusés de complot en vue de faire entrer illégalement des matières biologiques aux États-Unis, tandis que Zhang Zhiyong est poursuivi pour avoir fait de fausses déclarations à des agents fédéraux.
Les trois prévenus ont été arrêtés à l’aéroport international John F. Kennedy à New York le 16 octobre puis placés en détention par les services de l’immigration et des douanes alors qu’ils tentaient de regagner la Chine.
Epoch Times n’a pu joindre leurs avocats pour obtenir une réaction.
L’affaire est liée à Han Chengxuan, universitaire chinoise à la Huazhong University of Science and Technology. Mme Han devait entamer des recherches à l’Université du Michigan en juin avec un visa J-1, mais elle a été arrêtée à son arrivée à l’aéroport de Detroit ce même mois. Elle était accusée d’avoir expédié, avant son entrée sur le territoire américain, des boîtes de Pétri contenant des vers nématodes (C. elegans) à l’université, tout en les déclarant frauduleusement dans les documents de transport.
Mme Han a ensuite plaidé non coupable à trois chefs d’accusation de contrebande et pour avoir menti aux douaniers américains, et a été condamnée en septembre à une peine correspondant à la durée de sa détention provisoire. Selon la plainte pénale, Mme Han a été expulsée des États-Unis le 11 septembre.
« La tentative présumée d’introduire illégalement des matières biologiques sous couvert de ‘recherche’ constitue un crime grave menaçant la sécurité nationale et agricole de l’Amérique », a déclaré Pam Bondi le 5 novembre.
« Nous resterons vigilants face à de telles menaces venues d’étrangers abusant de la générosité américaine pour servir un agenda malveillant. »

Envois

Bai Xu, Zhang Fengfan et Zhang Zhiyong étaient tous venus aux États-Unis avec des visas J-1 pour des recherches à l’Université du Michigan, selon la plainte. Bai Xu est arrivé en août 2024, et son colocataire, Zhang Fengfan, en septembre 2023. Zhang Zhiyong, lui, était arrivé en septembre 2021.
Le 5 mars de cette année, une livraison UPS expédiée par Mme Han à l’adresse de Bai Xu à Ann Arbor (Michigan) a été interceptée ; les douanes américaines ont constaté que le colis était « mal déclaré comme ‘doc’ », selon la plainte. Il contenait un mot manuscrit listant 28 molécules d’ADN ou plasmides, dont quatre liées à C. elegans.
Selon les procureurs, cet envoi donne lieu à l’un des trois chefs de contrebande auxquels Mme Han a plaidé coupable.
Le 31 mars, les agents des douanes ont contacté Bai Xu concernant le colis intercepté, mais il « s’est montré peu coopératif et a refusé de répondre aux questions ou de rencontrer les enquêteurs ».
De juillet à octobre 2024, Mme Han aurait également expédié plusieurs colis à Dylan Zhang, identifié par l’accusation comme étant Zhang Fengfan. L’un de ces colis, frauduleusement déclaré comme « plaques plastiques », contenait huit boîtes de Pétri avec des C. elegans génétiquement modifiés.
Les envois adressés à Zhang Fengfan les 23 et 29 septembre sont également à l’origine de deux des chefs de contrebande pour lesquels Mme Han a plaidé coupable.
Zhang Zhiyong a expédié un colis à l’Université du Michigan en 2019, contenant des nématodes en boîtes de Pétri — déclaré comme « plaques plastiques », d’après la plainte.

Han Chengxuan

Après l’expulsion de Mme Han, l’Université du Michigan a mené une enquête interne. D’après les procureurs, les trois prévenus « ont refusé d’y participer » et ont ensuite été licenciés par l’université.
Le 8 octobre, l’Université du Michigan a mis fin à l’enregistrement des trois dans le Student and Exchange Visitor Information System du Département américain de la Sécurité intérieure, ce qui les plaçait « hors conformité avec leur visa J-1 ». Dès lors, le département les a déclarés « éligibles à l’expulsion » selon le dossier.
Les douaniers américains ont interrogé les trois hommes à JFK le 16 octobre. Le trio a désigné Mme Han comme membre du Parti communiste chinois (PCC).
L’accusation souligne que Mme Han a entamé son doctorat à la Huazhong University of Science and Technology (HUST) en 2020, sous la direction de Liu Jianfen.
Selon le site de l’université, M. Liu dirige aujourd’hui le College of Life Science and Technology et le Key Laboratory of Molecular Biophysics du ministère chinois de l’Éducation.
En 2012, M. Liu a reçu une bourse du Fonds national des sciences naturelles de Chine.
Zhang Fengfan aurait confirmé aux douaniers qu’il rentrait poursuivre sa deuxième année de doctorat sous la direction de M. Liu, selon les poursuites.
D’autres affaires de contrebande liées à l’Université du Michigan ont éclaté récemment.
Jian Yunqing, post-doctorante à l’Université du Michigan, a été mise en examen pour avoir comploté avec son compagnon, Liu Zunyong, afin d’introduire aux États-Unis un champignon appelé Fusarium graminearum. Celui-ci peut dévaster le blé, l’orge, le maïs ou le riz, et entraîner des problèmes de santé chez l’homme et l’animal.
Mme Jian et M. Liu ont été inculpés en juin de fraude aux visas, de conspiration, de fausses déclarations et d’introduction illégale d’un agent pathogène aux États-Unis.
Le représentant John Moolenaar (Républicain du Michigan), président du comité spécial de la Chambre sur le PCC, a demandé aux universités de réaliser des audits internes afin de protéger leurs travaux des « actions hostiles de la Chine », selon une déclaration du 5 novembre.
« Ces nouvelles inculpations révèlent un réseau organisé de chercheurs impliqués dans des activités illégales sur le campus du Michigan, a souligné M. Moolenaar. Cela s’inscrit dans une campagne plus large et coordonnée visant les universités du pays, portée par les efforts de la Chine pour s’approprier la technologie américaine. »
Frank Fang est un journaliste basé à New York. Il couvre les nouvelles en Chine et à Taiwan. Il est titulaire d'une maîtrise en science des matériaux de l'Université Tsinghua à Taiwan.

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