Trudeau malmené dans la rue et les sondages

Par Epoch Times avec AFP
7 septembre 2021 21:15 Mis à jour: 7 septembre 2021 21:30

Dépassé dans les sondages par son rival conservateur, suivi par une foule de manifestants à chaque sortie et maintenant visé par des jets de gravier: le Premier ministre canadien Justin Trudeau est à la peine à moins de deux semaines d’élections législatives qu’il a convoquées.

Pourtant mi-août quand il a annoncé la tenue d’élections anticipées le 20 septembre, il avait avec lui des sondages encourageants et espérait surfer sur sa gestion de la pandémie et sur le succès de la campagne vaccinale.

Mais depuis, sa campagne patine et son objectif de retrouver une majorité absolue à la chambre des Communes semble difficilement atteignable. Et il n’a même plus la certitude de conserver son poste au vu des dernières enquêtes d’opinion.

Une foule de manifestants

Lundi, lors d’un déplacement électoral à London, une ville au sud-ouest de Toronto dans la province de l’Ontario, M. Trudeau en course pour un troisième mandat a de nouveau fait face à une foule de manifestants opposés aux mesures sanitaires. Il a même été la cible de jets de petites pierres au moment de remonter dans son bus, sans qu’il soit blessé.

Fin août, cerné par des manifestants, il avait été contraint d’annuler un meeting électoral.

Au lendemain de cet incident « absolument inacceptable », Justin Trudeau a surtout insisté sur le danger que présentent ces foules au sein desquelles certains « ont quasiment la bave aux lèvres ».

Cet incident a également été « fermement » condamné par le chef des conservateurs, Erin O’Toole, qui a estimé que « la violence politique » n’était « jamais justifiée ». Même son de cloche du côté du leader du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) qui a jugé que malgré « la colère », il n’était jamais « acceptable de jeter des pierres ».

Une opposition aux mesures sanitaires 

« Les récents débordements lors des manifestations perturbant les rassemblements organisés par Justin Trudeau ont le potentiel de profiter au chef libéral et de nuire au chef conservateur », renchérit Félix Mathieu de l’université de Winnipeg.

Car dans le pays, près de 67% de la population est entièrement vaccinée et d’après les enquêtes plus de 80% des Canadiens appuient la mise en place d’un passeport vaccinal.

Le chef du Parti conservateur du Canada, Erin O’Toole, s’adresse à une foule de partisans alors qu’il fait campagne pour l’élection générale du 20 septembre, au parc Prarieland à Saskatoon, en Saskatchewan, le 20 août 2021. (Photo : KAYLE NEIS/AFP via Getty Images)

Bien que M. O’Toole ait promu l’utilisation des vaccins, « son parti reste largement associé à ceux qui s’opposent avec véhémence aux vaccins et aux mesures de confinement », ajoute Tim Powers.

Mardi matin, le Premier ministre a d’ailleurs saisi la balle au bond rappelant qu’Erin O’Toole n’avait pas imposé la vaccination à tous les candidats conservateurs, contrairement aux autres partis, alors que le Canada est confronté comme d’autres pays à une quatrième vague de l’épidémie de Covid-19.

Une semaine cruciale

Les deux grands chefs de file doivent de nouveau se retrouver mercredi et jeudi pour le « débat des chefs », le premier se fera en français et le second en anglais. Avec une campagne si serrée, « c’est clairement une semaine cruciale », précise Félix Mathieu.

La majorité des derniers sondages donne le conservateur Erin O’Toole autour de 34% des intentions de vote contre 31% des voix pour Justin Trudeau. Si cela se confirme M. O’Toole serait donc en position de prendre la tête d’un gouvernement minoritaire. La majorité absolue est de 170 sièges.

Avant la dissolution du Parlement, les libéraux comptaient 155 sièges, les conservateurs 119. De leur côté, le Bloc québécois et le NPD en ont respectivement 32 et 24. A cela s’ajoutent deux députés verts, cinq indépendants et un siège vacant.

Mais M. O’Toole, 48 ans, qui a pris la tête de son parti il y a un an, risque d’être confronté à un feu de questions sur ses changements de position, notamment sur les armes à feu.

« La question des armes à feu n’a pas été bien gérée par les conservateurs et cela pourrait passer pour un manque d’honnêteté et de clarté de la part de M. O’Toole », estime Stéphanie Chouinard, professeure de science politique au Collège militaire royal du Canada.

Erin O’Toole a renoncé dimanche à sa promesse de revenir sur l’interdiction de certaines armes d’assaut, sujet sensible dans un pays qui a connu plusieurs tueries ces dernières années.

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