Un artiste qui a vendu une œuvre invisible à 15.000 euros est accusé de plagiat par un autre artiste

Par Emmanuelle Bourdy
6 juillet 2021 12:12 Mis à jour: 6 juillet 2021 12:12

Un certificat d’authenticité a été délivré à l’acheteur…

Après que Salvatore Garau a vendu aux enchères son œuvre intitulée Io sono (qui signifie « Je suis »), Tom Miller, un artiste américain, a estimé que ce dernier lui avait volé son idée. Il a décidé de poursuivre l’artiste italien en justice.

L’œuvre invisible Io Sono de Salvatore Garau a été vendue aux enchères pour la somme de 15 000 € le 18 mai dernier, alors qu’elle avait été mise à prix à 6 000 €, rapporte gqmagazine.fr. Cette vente ubuesque a été largement couverte par les médias à travers le monde. L’acheteur – à qui l’artiste avait certifié « authentique » l’œuvre fraîchement acquise – avait pour consigne de l’installer au centre d’une pièce vide dans une maison indépendante et dans un carré de 150 x 150 cm, marqué avec du ruban adhésif sur le sol pour en délimiter le contour.

Mais l’artiste américain Tom Miller ne l’a pas entendu de cette oreille. Auteur d’un concept similaire baptisé Nothing (qui signifie « Rien » en anglais), il menace le peintre Italien de le poursuivre en justice pour lui avoir plagié son idée, selon les informations du média américain WCJB.

Une simple recherche sur Google prouve l’existence de l’œuvre invisible de l’artiste américain

« Quand j’ai vu cela, j’ai pensé : ‘C’est exactement mon idée.’ Les idées sont importantes dans le monde, et la reconnaissance de ces idées est importante. Je voulais simplement que cette attribution soit faite, alors je l’ai contacté, il a jugé que ça ne le méritait pas, puis j’ai engagé un avocat italien », s’est défendu Tom Miller.

L’artiste américain aurait effectivement tenté de contacter le plasticien italien pour demander à être crédité, précise également gqmagazine.fr. Essuyant un échec, l’avocat de l’artiste, Richard Fabiani, aurait alors fait un courrier à Salvatore Garau en lui demandant de régler cette affaire à l’amiable. Tom Miller a mis en avant le fait qu’en un seul clic, on pouvait trouver l’existence de Nothing, via Google. L’œuvre a été installée en 2016 à Gainesville (Floride), vidéo à l’appui.

Le prix de vente exorbitant de la sculpture immatérielle de Salvatore Garau avait déjà fait couler beaucoup d’encre auprès des internautes, mais cette nouvelle affaire suscite un regain de commentaires sur la toile. En effet, l’un a tweeté qu’il était question de « l’ère du vide ». « C’est une idée absurde qui est en train d’accoucher d’un conflit encore plus absurde », a écrit un internaute. « Je me demande s’il n’y a pas là un filon (judiciaire) à exploiter… », s’est interrogé un autre. En guise de conclusion, un internaute a fait une suggestion judicieuse en demandant si « rendre l’œuvre serait une possibilité de conciliation ? ».

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