Un courriel interne révèle comment Pfizer a interrompu les essais cliniques sur les femmes enceintes des vaccins Covid

Par Noé Chartier
4 septembre 2022 13:05 Mis à jour: 4 septembre 2022 13:05

Selon un courriel interne de Pfizer divulgué il y a peu et déposé en tant que preuve dans une récente affaire judiciaire, les essais cliniques de Pfizer et BioNTech destinés à évaluer le vaccin Covid‑19 pour les femmes enceintes ont été interrompus. L’affaire en question conteste le fait que Pfizer ait testé son vaccin de manière adéquate pour évaluer les risques encourus par les femmes enceintes.

C’est en février 2021 que Pfizer a annoncé publiquement le début de ses essais cliniques pour tester les vaccins sur les femmes enceintes. Au 1er avril 2021 Eliana Castillo, professeur de médecine de l’université de Calgary envoyait un courriel à Pfizer Canada pour s’enquérir de l’évolution de ces essais cliniques.

« Je représente la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada @ CCNI [Comité consultatif national de l’immunisation] », écrivait le Pr Eliana Castillo dans le courriel. Elle indiquait avoir deux questions pour « continuer à aider les fournisseurs et les patients avec nos lignes directrices ».

Le Pr Castillo demandait pourquoi Pfizer avait cessé de faire appel à des volontaires pour ses essais sur la grossesse et si le recrutement avait pris fin.

Elle réclamait également les données DART du vaccin à ARNm de Pfizer‑BioNTech, soit les données sur la toxicité pour le développement et la reproduction (Development and Reproductive Toxicity).

« L’appel [de volontaires] pour l’étude a été arrêté et les calculs sont incomplets en raison de la lenteur des opérations de recrutement et du fait qu’il était devenu déraisonnable/inapproprié de soumettre des femmes enceintes à un placebo, compte tenu de la quantité de données expérimentales confirmant la sécurité et l’efficacité du vaccin, ainsi que du nombre croissant des comités techniques favorables à la vaccination des femmes enceintes », répondait Jelena Vojicic, responsable médicale des vaccins chez Pfizer Canada, dans un courriel daté du 4 avril.

Le Dr Vojicic fournissait également le nom et le lien de l’étude DART. L’étude a finalement été publiée en août 2021 dans la revue Reproductive Toxicology. Elle s’intitule Absence d’effets sur la fertilité des femelles et le développement prénatal et postnatal de la progéniture chez les rats avec BNT162b2, vaccin Covid‑19 à base d’ARNm.

Ces courriels ont été déposés devant un tribunal fédéral canadien dans le cadre de poursuites contestant le mandat du gouvernement imposant la vaccination Covid‑19 aux voyageurs.

Un certain nombre d’experts se sont exprimés au nom des demandeurs et du procureur général. Ils ont remis divers rapports et ont été soumis à des contre‑interrogatoires. La partie adverse a également fait appel à des spécialistes avec des points de vue radicalement opposés quant à la sécurité des vaccins.

Vanessa Poliquin, professeur agrégé au département d’obstétrique, de gynécologie et de science de la reproduction de l’Université du Manitoba, faisait partie des spécialistes nommés par le gouvernement. Elle a mentionné un courriel de Pfizer dans son rapport d’expertise pour défendre la sécurité des vaccins. Les avocats représentant les demandeurs ont donc réclamé tous les échanges par courriels avec Pfizer disponibles lors de son contre‑interrogatoire, qui a eu lieu fin juin.

Dans son rapport d’expertise, le Pr Poliquin a expliqué le raisonnement de Pfizer concernant l’arrêt de ses essais cliniques en ces termes :

« Autrement dit, les propres experts médicaux de Pfizer (qui sont généralement informés par le comité de sécurité et de surveillance des données pour les essais cliniques) reconnaissent ici que les données rétrospectives disponibles dans les publications médicales sur la sécurité des femmes enceintes sont si convaincantes que le manque d’équipoise clinique [d’incertitude] rend déraisonnable (et contraire à l’éthique) la poursuite des essais humains. »

Elle a ajouté qu’à travers le « vaste ensemble » de données rétrospectives, il était impossible de prouver l’apparition de complications pendant la grossesse.

Epoch Times a contacté Pfizer Canada pour confirmer la fin des essais et la justification de cet arrêt, mais n’a pas eu de réponse.

Dans un courriel adressé à Epoch Times, le Pr Castillo a déclaré à Epoch Times qu’elle était satisfaite de la réponse fournie par Pfizer.

« Compte tenu des preuves sans équivoque de la nocivité de l’infection par le Covid‑19 pendant la grossesse et de la protection conférée par le vaccin contre l’hospitalisation et les maladies graves, il est devenu fondamentalement contraire à l’éthique de recruter des femmes enceintes pour réaliser des essais contrôlés par placebo. »

Obstacles

C’est le 18 février 2021 que Pfizer et BioNTech ont annoncé dans un communiqué de presse que la première participante à leur essai mondial avait reçu une dose pour évaluer « l’innocuité, la tolérance et l’immunogénicité » du vaccin BNT162b2 chez les femmes enceintes.

Aucun communiqué de presse ultérieur n’a jamais été publié sur cet essai.

Selon un article du Wall Street Journal en septembre 2021, le recrutement de participantes pour cet essai clinique était difficile.

Selon les chercheurs interviewés par le Wall Street Journal, cette situation résultait partiellement des déploiements massifs des vaccins qui réduisaient le nombre de participants potentiels.

À l’occasion, Pfizer annonçait au Wall Street Journal qu’il allait clôturer les essais.

Le Dr Joseline Zafack, épidémiologiste en chef au Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) du Canada, qui a fourni au Pr Castillo les coordonnées de Pfizer, n’a pas répondu aux demandes de commentaire d’Epoch Times sur la fin des essais.

Epoch Times a également contacté Santé Canada pour savoir si Pfizer avait informé le ministère qu’il ne poursuivait pas ses essais cliniques sur les femmes enceintes et si cela inquiétait éventuellement le gouvernement. Un porte‑parole non identifié a fait suivre la demande de commentaire à Pfizer.

Le Comité consultatif du ministère recommande vivement aux femmes enceintes d’être vaccinées avec des injections à ARNm et de faire un rappel lorsqu’elles sont éligibles.

Selon Santé Canada, les vaccins à ARNm n’ont montré aucune augmentation du nombre de fausses couches, de naissances prématurées ou de mortinaissances, et aucun impact sur la fertilité chez les hommes ou les femmes.

Le suivi par le gouvernement canadien des événements indésirables causés par la vaccination Covid montre 5 restrictions de croissance fœtale et 85 avortements spontanés au 22 juillet pour les vaccins Covid‑19 tous laboratoires confondus.

Le produit de Pfizer‑BioNTech est associé aux 5 restrictions de croissance fœtale et à 64 avortements spontanés. C’est de loin l’injection Covid‑19 la plus administrée au Canada, avec plus de 66% du total des doses distribuées en date du 14 août.

Les inquiétudes

L’experte présentée par les opposants à l’obligation vaccinale, le Dr Valentina Cvetic, obstétricienne‑gynécologue, a soulevé plusieurs inquiétudes précises sur la question de la grossesse et de la fertilité.

Tout d’abord, elle a indiqué dans son rapport d’expertise que ni Pfizer ni Moderna n’ont mené d’études permettant de démontrer l’innocuité de leurs produits sur les femmes enceintes ou allaitantes.

Selon elle, aucune étude ne prouve que les vaccins ne sont pas associés à des fausses couches s’ils sont administrés au cours du premier trimestre jusqu’au du début du deuxième. D’autre part, les effets à long terme ne sont pas connus en raison de leur trop récente mise sur le marché.

Le Dr Cvetic a également évoqué la perturbation des cycles menstruels causée par la vaccination, ce qui, selon elle, « suscite des inquiétudes quant à d’éventuelles conséquences sur la santé reproductive des femmes ».

Plusieurs études à comité de lecture ont révélé des problèmes menstruels chez les femmes vaccinées, notamment une augmentation des saignements menstruels et des cycles décalés. Une autre étude a révélé que le vaccin de Pfizer entraînait une baisse du niveau du sperme.

« Les preuves scientifiques ne sont pas suffisantes pour justifier une recommandation invitant toutes les femmes enceintes ou en âge de procréer à adopter ce vaccin expérimental », a conclu le Dr Cvetic.

Les essais cliniques de phase 3 pour les injections à ARNm produites par Moderna et Pfizer sont toujours en cours et devraient se terminer respectivement en décembre 2022 et décembre 2023.

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