Logo Epoch Times

Un édile girondin disparaît de sa commune pour refaire sa vie outre-Atlantique

top-article-image

Illustration.

Photo: JC MILHET/Hans Lucas/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 3 Min.

Depuis plusieurs semaines, la petite commune de Saint-Ciers-d’Abzac (Gironde) était sans nouvelles de son maire, disparu sur fond de difficultés financières locales. Jeudi, les autorités ont indiqué avoir obtenu des nouvelles « rassurantes », sans lever toutes les zones d’ombre entourant son départ.

Une enquête vite classée

Le parquet de Libourne avait ouvert mercredi une enquête « aux fins de recherche des causes de la disparition ». Le lendemain, les gendarmes ont pu établir un contact avec l’élu et recueillir « des éléments rassurants sur sa situation de nature privée », a précisé le procureur de la République, Loïs Raschel, dans un communiqué annonçant le classement de la procédure.

Âgé de 42 ans, père de famille et boulanger à Libourne, le maire avait prévenu avant l’été qu’il manquerait au moins un conseil municipal de septembre pour des raisons professionnelles, selon l’hebdomadaire Le Résistant.

Un départ au Canada

En juillet, il est finalement parti au Canada « refaire sa vie », a-t-on appris de source proche du dossier.

C’est également ce qu’il a indiqué, par écrit, à des habitants qui l’avaient contacté via les réseaux sociaux, a rapporté Philippe Buisson, maire de Libourne et président de la communauté de communes. Selon Sud Ouest, l’édile démissionnaire a aussi informé son équipe municipale qu’il ne reviendrait pas.

D’après une source proche du dossier, des voisins l’auraient vu remplir un conteneur au moment de son départ. En mars, il avait créé une société spécialisée dans l’édition de logiciels, domiciliée à Paris, par l’intermédiaire d’un notaire de l’Eure.

Des finances communales dégradées

Décrit comme « atypique », le maire « avait tout pouvoir dans la commune » et ne déléguait rien, y compris sa signature. Son absence a conduit à habiliter la première adjointe pour assurer l’intérim, épaulée par la communauté de communes et les services de l’État.

« S’il s’agit d’une disparition organisée, et c’est le scénario privilégié, il s’est mis à la faute en ne faisant pas le tuilage minimum avec ses collègues élus », a souligné Philippe Buisson.

Depuis un an, Saint-Ciers-d’Abzac faisait l’objet d’un suivi par les services de l’État, après des signalements sur la dégradation de ses finances. La commune, qui compte 1500 habitants, a intégré en 2025 le réseau d’alerte des collectivités, et la chambre régionale des comptes a été saisie en août, a rappelé le sous-préfet de Libourne, Matthieu Doligez.

Outre une trésorerie jugée faible et de nombreux impayés, des investissements importants figuraient dans les comptes municipaux, notamment l’achat d’une maison pour un montant considéré comme élevé.

Avec AFP