Un groupe chinois reprend le constructeur français de bus à hydrogène Safra

Par Epoch Times avec AFP
20 mai 2025 16:10 Mis à jour: 20 mai 2025 16:24

Le tribunal de commerce d’Albi a choisi mardi le groupe chinois Wanrun pour reprendre Safra, unique constructeur de bus à hydrogène hexagonal en redressement judiciaire, au détriment du français TTH, qui avait les faveurs du personnels et des décideurs locaux.

L’offre de reprise du groupe chinois tenait la corde ces dernières semaines, avant une proposition de dernière minute, revue à la hausse, présentée vendredi par TTH.

Wanrun s’est engagé à conserver 120 des 169 salariés de cette entreprise basée à Albi et spécialisée dans la fabrication de bus et autocars à hydrogène, et dans la rénovation de bus, rames de métro ou tramway.

Des promesses d’investissement et 7 millions d’euros à la clé avec l’offre chinoise

Parvenue fin avril, à la veille d’une audience du tribunal de commerce d’Albi, le projet de reprise de la société chinoise, plus connue dans le milieu des batteries et des panneaux solaires, comprend un chèque de 7 millions d’euros et des promesses d’investissement pour relancer la Société albigeoise de fabrication et réparation automobile (Safra), créée en 1955 et placée en redressement judiciaire le 4 février.

Seule entreprise française à fabriquer des autocars et bus à hydrogène, Safra est un acteur important de la filière hydrogène.

L’offre du groupe français Thierry Torti Holding rejetée

Avec sa dernière offre, le groupe Thierry Torti Holding (TTH, 385 salariés) pensait tenir les arguments pour convaincre le tribunal. TTH avait proposé de reprendre 90 employés sur le site d’Albi et d’en reclasser 40 dans son usine de Clermont-Ferrand.

Son directeur général Thierry Cezar faisait miroiter un carnet de commandes de 450 millions d’euros, une garantie selon lui pour l’avenir de Safra, et tablait sur une hausse progressive des effectifs pour atteindre 200 salariés à Albi en 2029.

Une troisième offre émanant d’une société belge, CBM, a également été écartée.

Malgré la mise en garde du président du Conseil économique, social et environnemental régional d’Occitanie

La semaine dernière, le président du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) d’Occitanie, Jean-Louis Chauzy, avait mis en garde contre le risque de reprise par des intérêts chinois et avait plaidé pour « des solutions industrielles françaises avec un solide ancrage territorial ».

Jean-Louis Chauzy, maire de Rodez, participe au 96e congrès des maires de France à Paris, le 20 novembre 2013. (JACQUES DEMARTHON/AFP via Getty Images)

Il avait rappelé le cas de la fonderie SAM en Aveyron, reprise par le groupe chinois Jinjiang avec des promesses d’investissements « jamais réalisés ». La société métallurgique travaillant pour l’industrie automobile a finalement fermé.

« Une offre industrielle française », selon un député,  « plus solide sur le long terme »

Le député centriste du Tarn Philippe Bonnecarrère s’était également positionné pour « une offre industrielle française, sérieuse, peut-être plus modeste au départ, mais plus solide sur le long terme ».

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